Dès le début de ses Caractères, La Bruyère, évoquant les ouvrages de l’esprit, précisait :
On a dû faire du style ce qu’on a fait de l’architecture : on a entièrement abandonné l’ordre gothique que la barbarie avait introduit pour les palais et pour les temples ; on a rappelé le dorique, l’ionique et le corinthien : ce qu’on ne voyait plus que dans les ruines de l’ancienne Rome et de la vieille Grèce, devenu moderne, éclate dans nos portiques et dans nos péristyles. De même on ne saurait, en écrivant, rencontrer le parfait et, s’il se peut, surpasser les Anciens que par leur imitation.”
L’architecture ne serait-elle donc qu’un art d’imitation, au mieux d’adaptation intelligente ?
L'architecture ne serait-elle donc qu'un art d'imitation, au mieux d'adaptation intelligente ?
Tandis que défilent ces pages d'histoire, Laure reprend ses réceptions. Elle est souvent conviée au grand couvert de l'Elysée et elle est parfois la reine des festivités, comme ce soir de l'hiver 1815-1816 où le duc de Wellington offre un bal à huit cents privilégiés dans son bel hôtel de l'avenue Gabriel et où il la fait assoir à sa droite, au grand agacement de beaucoup.
L'équipe d'Aix dispersée, chacun a regagné ses pénates. À Mortefontaine se sont rassemblés, outre la reine Julie, maîtresse des lieux, sa soeur Désirée Clary Bernadotte et leur amie Élise de Flotte, ainsi que Balincourt que sa famille a fait attacher à la cour de la reine d'Espagne afin de le soustraire à la conscription.
Le passé, comme le présent, fait partie de notre univers et nous n'y songeons guère, sauf accidentellement.
«O Corse à cheveux plats, que la France était belle», en cette fin de 1807 et dans les premiers mois de l'année suivante ! La paix semblait retrouvée. La Prusse était effondrée, l'Autriche pendait ses plaies et l'Angleterre souffrait du blocus continental, décrété à Berlin après Iéna.
Retrouvant l'énergie qui sommeille au fond de sa nature ardente, Laure demande audience à l'empereur. A lui, elle va se confesser; de lui, elle attend le réconfort; par lui elle espère anéantir ses ennemis. Elle se retrouve ainsi dans l'antichambre des Tuileries où, contrairement aux habitudes, on là fait attendre une grande heure. Enfin elle est devant le maître qui, la voyant, ne peut retenir une exclamation tant il est frappé par son changement.
Aix, qui n'est encore qu'un village, est fort encombré. Joséphine ne s'est pas trompée: toute l'Europe est savoyarde. Julie, reine d'Espagne, côtoie sa soeur Désirée, princesse de Suède; Pauline Borghèse y a entraîné Talma dont, pour l'heure, elle ne saurait se passer; et Madame Mère traîne auprès d'elle son demi-frère, le cardinal Fesch, avec sa cave et son argenterie.
Jules distrait quelques jours la compagnie par ses fanfaronnades et, ne pouvant franchir les lignes et joindre Masséna (du moins le prétend-il), rentre à Paris d'où il revient, piteux, trois semaines plus tard en compagnie d'Achille de Septeuil, renvoyé par Napoléon qui n'apprécie guère les dandys et encore moins ceux qui n'exécutent pas ses ordres.