Pascal Galodé Editions [corriger]

Voici le premier livre audio que j'écoute et je dois dire que j'ai eu un peu de mal au début à concentrer mon attention sur le texte . Si dans un livre imprimé il faut compter avec la couverture , le papier et les caractère d'imprimerie sélectionnés qui contribuent à instaurer un rapport tactile presque amoureux avec le lecteur, dans le livre audio c'est la voix de l'interprète qui compte en premier, les intonations qu'il prend, le ton qu'il adopte. La voix de Vincent Violette ne m'a pas vraiment séduite tant par l'insistance sur certains effets dramatiques que la mise en évidence de tournures "médiévalisantes" qui m'ont paru n'apporter aucun plus au récit. Je dois dire que si j'avais lu ce même texte, je n'aurai pas été aussi agacée . Je constate que l'audition ne fait qu'accentuer ce qui pourrait être considéré comme une lourdeur dans le récit.

En ce qui concerne le contexte historique qui est abondamment documenté, j'ai apprécié ces passages car je connaissais la période et les différents protagonistes dont il était question. Pour le lecteur néophyte, je pense que l'attention peut vraiment être distraite par moments...

Quoiqu'il en soit, le roman est populaire au bon sens du terme car il met en scène des personnages plutôt sympathiques qui trouvent leur place dans une intrigue bien troussée. Il y a de l'action, des scènes de combat, des méchants, des mystères et je retrouve avec plaisir l'univers des feuilletonistes du 19ème siècle qui utilisaient la grande histoire comme toile de fond de leurs romans.

Je n'avais pour ma part jamais envisagé que la mort de Charles VIII (manifestement décédé d'une hémorragie intra-crânienne suite à un choc violent à la tête) ait pu ne pas être accidentelle et le propos d'Eric Fouassier qui classe ce décès dans les crimes est habile et innovant.

L'intrigue amoureuse entre le chevalier Bayard et la belle apothicaire Héloise est tout ce qu'il y a de plus classique même si on peut parfois déplorer le vocabulaire employé pour décrire les émois des tourtereaux ...

Les embûches auxquelles doivent faire face dans leur enquête le chevalier et la tendre Héloise contribuent à relancer l'attention et à tisser les liens du récit avec la grande histoire et ses implications dans la politique de l'époque.

Voici un honnête roman qui peut se lire pendant un long trajet en train ou en voiture pour faire passer le temps sans la publicité qui pollue les radios, qui peut distraire une brodeuse occupée à faire travailler ses mains ou alors procurer un enchantement durable ... Tout dépend du public auquel on s'adresse bien évidemment....

Mouif mouif mouif... J'avais pourtant vraiment aimé la série du Bureau des Affaires Occultes mais je ne pense pas poursuivre celle-ci.

On voit à peine Héloïse et elle ne sert à rien.

Quant à Bayard, le grand, le preux, l'honnête, le fort, le bienveillant, le ... Aaaaaah! Assez ! On a compris ! Et moi, il m'a suprêmement agacée par son côté naïf au dernier degré, qui le met en danger immédiat, et l'obligeant à recourir à ses gros muscles, son habilité à l'épée, sa souplesse, son intelligence tactique au combat (essaye aussi la tactique AVANT le combat, ca pourrait te changer la vie, bonhomme).... Oui bon on sait, quel grand chevalier, c'est pour cela qu'il est entré dans les livres d'Histoire... Grompf...

Dernier point, l'usage de tournures anciennes et de mots surannés pour coller à l'époque. Si je n'ai rien contre voire si j'apprécie habituellement, ici j'ai en fait une overdose. L'insertion de prononciation à l'ancienne en pleine phrase de dialogue m'a irritée. Bref, c'était trop.

Néanmoins, j'ai aimé la reconstitution de cette période, et qu'on parle sous l'angle d'un possible meurtre d'une mort qui m'a personnellement toujours laissée perplexe de par son côté un peu ridicule.



Au final, j'ai moyen aimé parce que le personnage principal n'était pas celui vendu au départ, et j'ai eu du mal avec le trop-plein de vocabulaire destiné à faire "d'époque".

Pas ma série préférée, mais je n'exclus pas non plus l'éventualité de toucher au tome 2 après quelques temps, quand j'aurai oublié pourquoi je suis fâchée après le 1.