
Je viens de refermer l’Agapanthe avec un peu de tristesse. Qui sait quand je pourrai à nouveau goûter la plume de l’auteur, et glisser entre les pages d’un autre de ses superbes romans ? Car ne vous y trompez pas, même si l'œil mystérieux et inquiétant d'un tueur en série n’était jamais loin, ce fut un réel plaisir de laisser mes pas parcourir les rues d’Aix en Provence, sur les traces de Maxime et ses désirs.
Me voilà donc humblement devant ma page blanche à essayer de trouver les mots qui pourront rendre un hommage mérité à cette plume élégante et savoureuse, subtile et captivante, qui déroule un récit profond et intense, tel une chasse au trésor dont la récompense suprême serait un plaisir enfin retrouvé. Je suis, encore et toujours, totalement sous le charme de la plume de l’auteur. J’adore la façon unique dont Raphaël Watbled dessine minutieusement ses histoires, attentif au fond autant qu’à la forme. D’un côté, des péripéties ancrées profondément dans la réalité, je dirais même gravées dans la pierre de cette ville, que visiblement l’auteur aime passionnément. De l’autre, un récit fantasmé, voire mystique, comme un rêve ou un cauchemar, c’est selon. C’est la griffe de l’auteur et ce qui le rend si singulier et talentueux. Un style unique qui aime se nourrir de questionnements lors de périples à travers la ville. Sa ville. Une ville qu’on rencontre au détour d’un parc, au fond d’un parking, sous un pont ou dans un bar; une ville dont le cœur bat fort et qui raconte toutes sortes d’histoires. Un personnage à part entière, vibrant, vivant, et qui pourrait bien donner les réponses que cherche désespérément notre jeune héros, Maxime.
Dans l’Agapanthe, il est question d’introspection et de recherche de soi. Mais c’est surtout l’histoire d’une course éperdue après le désir, afin de retrouver un plaisir disparu dans les limbes d’une séparation dont Maxime parle avec insouciance et détachement. On a même parfois l’impression que c’est arrivé à un autre que lui. Mais on comprend vite que cette rupture a laissé des traces indélébiles, de celles qui creusent des sillons de doutes et d’amertume. D’où cette exploration autant intérieure que sexuelle, au cours de périples aussi dangereux que peu jouissifs, à travers les lieux de rencontres les plus prisés de la ville.
Maxime découvre et se découvre, cherche et se perd. Il s’enlise. Les amis ? Il les compte sur les doigts de la main ou plutôt, si ! Il en a un véritable et c’est son ex beau-frère. Mais de nuits débridées en nuits feutrées, Maxime charme et séduit. Et de paroles échangées en baisers partagés, de nouvelles amitiés inattendues vont éclore, le long d’une piste menant peut-être enfin au plaisir… ou dans les bras du tueur ?
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