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Le diable sur mon épaule

. Pour payer les frais médicaux de sa fille, Mario, un hispano américain vivant au Texas, va accepter des missions pour des dealers.

J'ai été complètement prise par ce livre ( en même temps le temps s'y prêtait). Une plongée au coeur des cartels qui fleurissent entre les Etats Unis et le Mexique et qui nous montre comment la misère est le terreau de la violence

On dirait du Tarantino ou du frères Cohen mis en livre
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Le diable sur mon épaule

Le nouveau barrio noir (mélange de thriller baroque, d’hyperréalisme percutant, de syncrétisme latino et de douleur du déracinement) de l’auteur commence gentiment, avant de nous entraîner dans des eaux sombres et puantes, à tel point qu’on se demande si cette aventure sera sans risques pour nous, pauvres lecteurs.



La vie de Mario s’est effondrée lorsque l’on a diagnostiqué une leucémie à sa gamine, qu’il a perdu son boulot, sa couverture de mutuelle, que les factures se sont accumulées et qu’il a mis un pied dans l’engrenage qu’il ne fallait pas.



Lorsque l’on dîne à la table du diable, il faut une longue cuillère et notre Mario l’a oublié. Lorsqu’il s’associe avec Brian, il a déjà franchi une ligne rouge, mais lorsque Juanca leur proposera de s’associer à lui afin de braquer un transport de fond d’un cartel, là, ni Mario, ni les lecteurs, ne pouvaient s’imaginer s’être assis à la table du diable, pour de vrai.



Ce barrio noir est sombre et certaines scènes sont assez gore, très violentes, notamment avec les dinosaures de Louisiane (quand vous le lirez, vous saurez de quoi je parle), la scène dans une petite maison pour récupérer une sorte de relique, ainsi que la scène du braquage en elle-même.



L’auteur connait son sujet, mais il ne se contente pas de donner du rythme à son récit, de proposer des personnages sombres, tourmentés (mais réussis) et de faire de la violence pour le plaisir.



Non, son récit, c’est aussi une manière de tacler les États-Unis, son racisme général, de critiquer le fait qu’une personne d’origine latine ne trouvera jamais que des sales boulots, mal rémunérés, contrairement à un blanc, quand bien même le blanc serait moins qualifié.



Sans oublier le fait que les américains WASP considèrent les mexicains comme des envahisseurs, oubliant un peu vite que lorsque les premiers colonisateurs mirent le pied au Mexique, celui-ci était déjà habité (tout comme les États-Unis) et que les envahisseurs, ce sont ces descendants de colons…



Il fustige aussi ce pays où l’on peut acheter des armes facilement, armes que les trafiquants revendent ensuite aux membres des cartels mexicains (en fraude, bien entendu) et qu’ils alimentent, de ce fait, les tueries et fusillades au Mexique.



Si son trio de personnages est réussi, un autre qui est magistral, c’est Don Vázquez, le boss du cartel de Juárez. Un homme élégant, souriant, amical, qui parle sans élever la voix, tout en douceur et qui, sans faire d’effort, arrive à vous glacer d’effroi, tel un Poutine entrant dans la pièce où vous vous trouveriez. Les méchants calmes sont toujours plus angoissants que les p’tits nerveux.



Dans ce roman noir serré et violent, il est amusant aussi de constater combien les membres des cartels sont plus croyants que le pape lui-même et superstitieux comme pas possible. On est au-delà de la patte de lapin ou du bulletin de Lotto rempli un vendredi 13. On entre dans des croyances limites moyenâgeuses ! Mais comme l’auteur ajoute une louche de fantastique et d’horreur, on se dit ensuite qu’il est normal que tout ce petit monde soit croyant !



Un roman noir oppressant, qui sent la sueur, les corps pas lavés, les drogues qui suintent de tous les pores, le sang, les tripes, l’eau croupie, les armes à feu, les balles, les consciences que l’on lave à grand renfort d’excuses bidons, les croyances et les gris-gris dont vous n’avez pas envie de connaître la provenance.



Un roman noir qui, malgré ses éléments fantastiques, reste tout de même terriblement ancré dans le réel et qui nous montre la face cachée des trafics de drogues et d’armes, sans oublier la misère des gens lorsqu’ils perdent leur mutuelle ou leur assurance santé.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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