AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Éditions de l`attente [corriger]


Dernières parutions voir le calendrier des sorties


Dernières critiques
Nuit

Après la lecture de Mer et brouillard et de Déplacer le silence, je reviens vers l’écriture si particulière et attachante d’Etel Adnan avec un de ses autres recueils, intitulé Nuit.



Dans ce court recueil publié en 2017 composé de textes en prose, je retrouve une écriture encore marquée par une recherche poétique et philosophique, une recherche sur le sens que nous entendons à la réalité et sur notre manière dont nous la concrétisons, jusque dans notre quotidien.



Il n’y pas chez Etel Adnan de recherche de grands principes, d’exposition de grandes considérations. Il n’y a pas chez elle de tentation à fixer du sens de manière définitive, comme le serait une sagesse prête à l’emploi. Etel Adnan sort des définitions et revendique un répit qui trouve son origine dans un détachement assumé.





« ma propre disparition suivit un nuage qui m’avait trouvée assise dans un jardin. »





Dans sa poésie, il y a comme quelque chose du désordre du monde qui apparaît, quelque chose qui touche à notre fragilité, une sensation qui ne dit pas son nom. Au travers de son regard, une certaine idée de la réalité apparaît, née de sa mémoire et de son imagination.





« J’ai pénétré une fois dans la mémoire de quelqu’un, je dis bien de quelqu’un, je dis bien à travers son cerveau, le siège de ses illuminations. C’était un lieu planté d’oliviers et d’équations mathématiques. À l’un de ces arbres était suspendue une peinture de Van Gogh. Le sol de cette maison de souvenirs avait jadis été le lit d’une rivière ayant déjà traversé le cerveau de quelqu’un d’autre. Mon cerveau est constitué de tout cela. »





Sans nécessairement verser dans l’émotion, Etel Adnan joue avec la nostalgie pour instiller du sensible dans la réalité. Sa pensée va et vient, entre doute et apaisement, une fatalité qui devient consentement.



« Chère âme, nous sommes en vie pour

un court instant

morts, pour un temps

infini »



.
Commenter  J’apprécie          160




{* *}