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Einaudi - Supercoralli [corriger]


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Dévorer le ciel

Commencé dans l’éblouissement, j’aurai fini ce roman avec l’agaçante sensation d’être passée à côté.



Pourtant, tout avait bien commencé : dès les premières pages, j’ai été fascinée par la rencontre incandescente des deux adolescents que sont Teresa et Bern dans ces Pouilles brûlées par l’été, par la dévotion sans faille que la première porte au second, qui la poussera à tout abandonner pour lui, à se dépouiller de tout, à passer du statut de jeune fille de bonne famille à l’avenir tout tracé pour devenir la colocataire sans but et sans ambition d’une tribu d’écologistes collectivistes radicaux. Et c’est à ce moment-là que la prose, pourtant très belle et si évocatrice de Paolo Giordano, m’a perdue. J’ai ressenti un profond désaccord avec les actions de Teresa, avec sa servilité, même au nom de l’amour, au point de me désintéresser du roman et de le poursuivre à reculons jusqu’au dernier tiers de l’histoire, un peu rocambolesque. Cette héroïne est un personnage complexe, difficile à suivre, assez peu attachant, un peu geignard, qui n’aura réussi à comprendre ni l’amour de sa vie, ni les deux frères avec qui celui-ci a passé une partie de sa vie, ni le rôle de trait d’union qu’elle a représenté pour eux.



Peut-être est-ce ce que l’auteur voulait, que le lecteur rejoigne Teresa dans l’incompréhension de ce qu’elle vit et des gens qui l’entourent, qu’il n’aperçoive cette histoire dense que par le biais des bribes d’histoires qu’elle réussit a rassembler tant bien que mal, à posteriori, une fois que le mal aura été fait. Dans ce cas, que Paolo Giordano ait découpé son histoire en plusieurs morceaux mis ensuite dans le désordre relève du chef d’œuvre illustratif, car j’ai eu bien des fois la sensation de lire un livre recelant de nombreux messages inintelligibles pour moi : les espoirs déçus, au premier rang duquel cette utopie écologiste qui tombe dans l’échec de la radicalité, la difficulté de se connaître soi et donc de comprendre les autres, les croyances et le prix que parfois elles exigent pour être conservées.



Paolo Giordano réussit toutefois avec brio à raconter et faire ressentir la nostalgie d’une époque révolue, de rêves touchés du doigt mais jamais atteints, d’amours inachevées et gâchées. C’est beaucoup, mais cela aura été trop peu pour que j’apprécie vraiment ma lecture.
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