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Crime et Châtiment

Il y a dans l'univers littéraire que je me suis construit pendant des décennies, des écrivains, essentiellement des romanciers avec qui j'ai entretenu des relations (virtuelles) particulières. En général, c'est dû à un roman qui m'a particulièrement accroché parce que l'alchimie (ou l'équation) "histoire"+ "style "+"beauté d'un ou plusieurs personnages" + "idées socio-politiques" + "gestion de l'action" + "durabilité de mon opinion" est à son maximum.

Je suis entré chez Dostoïevski par le roman "Crime et Châtiment" alors que j'étais adolescent et pleins de questions. Et ce roman, ses personnages, ne m'ont jamais plus quitté. J'ai lu la plupart des autres romans de cet auteur mais, bien qu'ils soient passionnants à bien des égards, aucun n'a atteint la plénitude de ce que m'a apporté et m'apporte encore "Crime et Châtiment".

Par ailleurs, c'est aussi le roman dont la lecture est la plus accessible et la plus aisée.





Le personnage de Raskolnikov, central dans le roman puisqu'on suit son itinéraire, est au départ un étudiant désargenté obligé d'abandonner ses études et de mettre en gage des objets personnels pour s'assurer le minimum vital. Il passe son temps à réfléchir sur le sens de la vie, sur l'injustice de la société et se révolte contre des situations humiliantes. Il en vient même à élaborer une théorie où l'humanité se divise en hommes qui ont plus le droit de vivre que d'autres dans un objectif de bien-être social. De là à justifier des actes comme l'assassinat contre les personnes nuisibles, il n'y a plus qu'un pas.

Acte qu'il va commettre sur la personne d'une vieille usurière (riche) avec comme victime collatérale, sa sœur malheureusement présente.

Cet acte provoque ou plutôt aggrave une espèce d'angoisse maladive où le personnage de Roskolnikov (son âme ?) doit gérer le fait d'avoir commis une action ignoble dont la justification théorique s'efface peu à peu à cause de la victime collatérale innocente. Le roman va décrire le cheminement intellectuel de Raskolnikov du crime vers le châtiment qui n'est pas que la condamnation par la Justice des Hommes mais aussi et surtout le sentiment de culpabilité qui le ronge, lui montrant qu'il n'est pas le surhomme qu'il croyait être.





Rodion Raskolnikov est un personnage fondamentalement beau, malgré son crime odieux, car il possède un haut standard moral (par exemple, il n'accepte pas que sa sœur se sacrifie en se mariant à un riche moujik, ce qui pourtant lui redonnerait une aisance lui permettant, par exemple, de reprendre ses études ou de mettre à l'abri du besoin sa mère), il fait preuve d'une grande générosité (par exemple, il aide une famille dans une misère encore plus noire liée à l'alcool et à la prostitution) et ne déroge pas d'une grande honnêteté intellectuelle (par exemple, il n'admettra pas que quelqu'un soit condamné à sa place, justifiant ainsi son propre acte).

Autour de lui, gravitent plusieurs personnages. Certains sont méprisables et vils mettant ainsi en relief d'autres personnages qui sont "beaux".

En effet, les personnages de Svidrigaïlov et surtout de Loujine qui est fiancé à Dounia, la sœur de Raskolnikov sont des personnages peu recommandables qui profitent des bonnes occasions et notamment de la précarité de certains.

Face à eux, Razoumikhine , l'ami dévoué de Raskolnikov, prend la défense de Dounia en l'absence de Raskolnikov. Sa grande générosité développe une attitude rassurante, stable et positive. Il sera l'alternative moralement acceptable pour Dounia.





Les autres personnages importants du roman sont la famille Marmeladov où le père de famille, ancien fonctionnaire viré de son emploi et tombé dans l'alcoolisme entraîne inexorablement sa famille vers la misère la plus noire puisque la fille ainée Sonia en est réduite à se prostituer.

Justement, un moment essentiel du roman sera la rencontre de Raskolnikov avec cette famille pour apporter son soutien et surtout l'amour qu'il se découvre pour Sonia, ange de pureté, qui est certainement un des plus beaux personnages du roman.

Dostoïevsky, qui est croyant veut d'ailleurs transformer cet amour naissant entre Raskolnikov et Sonia en amour rédempteur. Mais d'abord, il faut passer par l'étape "châtiment" que ce soit à travers une peine infligée par la Justice ou que ce soit la conscience intime de sa culpabilité avant de pouvoir espérer purifier l'âme par l'amour rédempteur.





Ce sera dans l'épilogue, morceau d'une douce beauté et d'une infinie émotion, que Sonia pourra être l'artisan de la mise en place de cet amour.

Crime et Châtiment est un livre profondément optimiste et positif.
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L'Avare

Jouée pour la première fois au Palais-Royal le 9 septembre 1668, cette pièce de théâtre écrite en prose ne connut jamais le succès des précédentes représentations du plus célèbre comédien et dramaturge français : « L’Ecole des femmes » (1662), « Le Tartuffe » (1664), « Dom Juan » (1665), « Le Misanthrope » (1666) et « Amphitryon » (13 janvier 1668).



Molière nous entraîne dans une comédie burlesque qui raille les êtres qui s’enrichissent sur le dos d’autrui, toujours prêts à vendre leur âme pour l’appât du gain. En sus de représenter ce personnage cupide, Harpagon est l’archétype de l’avare, de celui qui a des « oursins dans ses poches » et rechigne à dépenser son argent. Cachée dans le jardin et contenant, en espèces sonnantes et trébuchantes, dix mille écus en louis d’or, la précieuse cassette est la colonne vertébrale de la pièce ; elle symbolise toute la déchéance d’une âme ; elle est le cœur d’Harpagon, son vice et sa malédiction.



La richesse suscite toujours les convoitises et se prête à toutes sortes de vilénies machiavéliques, tous genres de bassesses déshonorantes, aussi bien pour les plus riches qui en disposent et l’accumulent que pour les profiteurs qui la convoitent et s’en emparent. Comme disait si bien La Flèche, le valet de Cléante : « La peste soit de l’avarice et des avaricieux » !

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Lorenzaccio

Je ne m’attendais à rien en lisant cette pièce de théâtre car le théâtre n’est pas du tout mon genre de prédilection mais je fus agréablement surprise : bien que les termes employés soient complexes, ça n’a en rien entaché ma compréhension. La lecture de la préface a contribué à faciliter ma compréhension de l’intrigue.

La tentative de coup d’état de Laurent de Medicis sur son cousin. Comme abordé dans la préface, ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. J’ai trouvé le personnage de Lorenzaccio relativement attachant mais sans plus.

Je suis contente de l’avoir lue et de m’être ouverte à un autre genre littéraire.

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