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Étonnants infinis

Ce livre est un panorama complet de la recherche en physique des particules et en astrophysique sur ces 40 dernières années.

L'auteure synthétise, dans un langage clair, pédagogique, les recherches en cours, les résultats obtenus, les énigmes (nombreuses) à résoudre et les constructions et outils (LHC,...), tous impressionnants, pour y parvenir. Le livre accompagne le propos de belles illustrations.

Avec un minimum de connaissances en physique et un peu de recherches sur Wikipedia, c'est très lisible et j'ai appris beaucoup de choses.

Un excellent bilan qui, on l'espère, vieillira vite !!
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Tout comprendre (ou presque) sur le climat

Lecture rapide, composée d'une vingtaine de questions pertinentes autour du dérèglement climatique, avec de nombreux dessins et illustrations.



J'avoue que je ne savais pas qu'il s'agissait d'un format "BD" et je m'attendais à un contenu davantage développé.



Ayant lu une synthèse du GIEC auparavant, je n'ai pas appris grand chose ici mais, pour ceux qui veulent une introduction, ça a le mérité de bien se lire et de raconter des choses étayées et sérieuses et ces sujets complexes.
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Fondamentaux de la vie sociale

“Les Baruya répétaient aux jeunes hommes pendant les initiations : tu tues ton ennemi, tu peux violer ses femmes, tu le manges (car ils étaient cannibales)”



Anthropologie quand tu nous tiens !



Ce court essai est un récit buissonier et à grandes enjambées des thèmes qui ont jalonnés le parcours de l'ethnologue français Maurice Godelier, 90 printemps, qui débuta sa carrière auprès de Fernand Braudel et Claude Lévi-Strauss.



Godelier défend une approche pluridisciplinaire de l'anthropologie, l'économie bien sûr, L Histoire, mais aussi la psychologie. C'est tout à fait intéressant de rappeler la dimension psychologique des rapports sociaux :



“Prenons un exemple simple : le rapport père-fille. Celui-ci est composé de deux relations : le rapport père-fille et le rapport fille-père. Ces deux rapports ne sont pas les mêmes, mais ils fonctionnent nécessairement en complémentarité, sinon il n'y a pas, au sens strict, de rapport (…) Un rapport social a une armature intérieure aux individus. Car un rapport existe simultanément à la fois entre les individus et dans les individus (…) vivre un rapport, s'y engager impliquent des représentations et des émotions, cela veut dire qu'il y a toujours plusieurs moi dans notre moi.”



“Un individu n'est jamais à l'origine de lui-même.” Maurice Godelier part ensuite à la recherche des “invariants”, c'est à dire des conditions universelles qui président à l'existence des sociétés humaines, quelque soient les ethnies, sans qu'elles aient même pu avoir de contacts entre elles.



L'anthropologue renverse la perspective du “contrat social” des Lumières, en nous rappelant que la société, la culture, le langage précèdent toujours l'individu, c'est un déterminisme lourd, et ce ne sont pas quelques australopithèques qui un jour, après avoir lu Rousseau et Sartre décident, avec tout leur libre-arbitre de promulguer la Constitution ! Pour Godelier “l'humanité est une espèce naturellement sociable. L'humanité n'a pas inventé la société, c'est la nature qui a produit des espèces sociales, et nous en sommes une. Notre stock génétique est commun à 97 % avec ceux des bonobos et des chimpanzés.”



L'anthropologue balaye ensuite les grandes questions de l'ethnologie : la parenté, l'alliance, la descendance (ou filiation), le don, la prohibition de l'inceste etc. En apportant quelques éclairages liés à ses propres travaux. Par exemple, il nuance les travaux de Marcel Mauss sur le don/contre don, et montre que certains dons s'ajoutent sans s'annuler l'un l'autre, déclarant que “donner à son tour, ce n'est pas rendre. C'est faire un don qui créera chez l'autre une obligation identique à celle qu'il a créée chez moi. Résultat : on se retrouve avec le même statut, avec des obligations de service réciproques, qui n'effacent pas le don.”



Pour Godelier, les rapports politico-religieux sont à la base des sociétés et des tribus humaines, il en revient aux initiations rituelles d'entrée dans la vie sexuelle et matrimoniale et découvre un invariant : “toutes les religions, qu'elles soient monothéistes ou polythéistes, tribales ou étatiques, la mort n'est pas la fin de la vie (…) si la mort est une disjonction, alors la naissance est une conjonction (…) les rapports sexuels d'un homme et d'une femme ne suffisent pas à faire un enfant. Un couple fait un foetus et, pour que celui-ci se transforme en enfant, il faut un agent extérieur (soit un ancêtre qui se réincarne, soit un dieu) qui crée une âme et l'insère dans le foetus.”



Les travaux de Godelier le conduise parfois à s'engager politiquement, comme par exemple en faveur du mariage pour tous.



Pour aller plus loin… n'hésitez pas à taper sur votre barre de recherche “Maurice Godelier” et vous trouverez de nombreuses et longues conférences reprenant à peu près son itinéraire (notamment ces séjours filmés chez les Baruya sur le site du CNRS), il a un recul, une auto-dérision, un engagement social, une pédagogie, un humour, un tutoiement facile, un talent de conteur, et surtout des anecdotes toujours passionnantes sur sa vie d'anthropologue en Papouasie, car pour lui : “un anthropologue, ça fait du terrain. Un anthropologue sans terrain est un philosophe.”



Godelier est un des derniers témoins des tribus encore relativement vierges de tout contacts avec les Occidentaux et du basculement de sociétés millénaires en quelques années dans la mondialisation, ainsi lors d'un de ses voyages auprès du peuple Baruya, occidentalisé à vitesse grand V, il rapporte ce propos « Maurice, c'est simple : être moderne, c'est suivre Jésus et faire du business. »



Un petit opus à lire pour entrer par une porte accessible dans cette science sociale fondamentale, primaire et en même temps si fragile à l'heure de la globalisation de l'anthropologie (dont l'intérêt comparatif repose sur l'étude in vivo de la diversité, non pas seulement des cultures, mais bien des groupes civilisationnels humains…) mais surtout un prétexte pour vous faire découvrir Maurice Godelier qu'il faut aller écouter sur Youtube, toutes affaires cessantes !



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