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Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen

Stefan Zweig expédie à son éditeur le manuscrit de ses Mémoires la veille de son suicide. On y décèle donc, en sous-texte, toutes les raisons de son geste. Il écrit dans sa lettre de suicide "Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux". Il sait que l'aurore finit toujours par poindre, mais le problème n'est pas là pour lui, il sait et décrit tout ce qu'il a perdu : une certaine idée de l'Europe, une culture, le monde de la bourgeoisie du début du XXe.

Son point de vue est intéressant dans les détails qu'il nous soumet, si bien que l'édition manque quelquefois de notes pour contextualiser, éclairer, établir des faits historiques.
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Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen

Stefan Zweig souffre auprès de certains d'avoir toujours regretté la monarchie Habsbourgeoise. En tant que juif cela se défend et se conçoit (on retrouve cette nostalgie chez J. Roth, juif de Galicie, qui disparaîtra avant de voir les horreurs de la 2nde guerre).



le monde d'hier résume l'histoire de notre continent européen à travers les rencontres, les espoirs, l'horreur de la 1ere guerre vécut par l'auteur en tant qu'inspecteur qui le marquera profondément. Un humour grinçant parfois, comme lorsqu'il écrit qu'il se retrouve voisin de Herr Hitler qui s'est installé en quelque sort en face de chez lui (lorsque S. Zweig habite Salzbourg).



L'ensemble du livre est une ode au pacifisme, à la tolérance, à la fraternité, au refus de la violence. C'est aussi le roman d'un homme qui ne supporta pas ce que son pays en particulier -et l'Europe en général- étaient devenus.



On peut tout reprocher à Zweig, sa naissance dans la bourgeoise, le fait qu'il ne plaide pas pour les juifs spécifiquement (sans doute ne se sentait-il tout simplement pas juif au sens religieux du terme, c'est même fort probable v l'époque), ou qu'il n'évoque pas le monde ouvrier Viennois. Certes. Aurait-il fallu qu'il périsse dans un camp pour être plus estimable ?

L'intelligentsi Autrichienne le considère comme moins important que ses collègues en raison de son goût assumé pour la monarchie. Reste que Zweig est un des représentants de la culture autrichienne, que l'on apprécie ou pas l'homme ..



Ce livre reste un témoignage de ce que fut l'Europe d'avant les 2 guerres, le témoignage -avant la 1ère- d'une façon de vivre totalement disparue que l'on ne trouve plus que dans les livres (et heureusement pour nombre de choses).



A lire enfin pour le parfum si Viennois de que Zweig confère à son ouvrage.
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Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen

J'ai lu quelques romans de Stefan Zweig, je trouve que c'est un auteur génial, à l'intelligence pointue, à la sensibilité exacerbée et à la plume élégante.

J'avais donc envie de mieux comprendre cet auteur.



Ce témoignage autobiographique sur l'Europe des deux guerres mondiales m'a apporté quelques éléments de compréhension de l'homme derrière la plume.



Et pourtant, c'est un récit pudique, où l'homme se livre peu. Il évoque assez peu sa vie privée mais se concentre sur les valeurs et la culture des pays européens qu'il a parcourus avant 1914, sur le contexte politique et géopolitique de l'époque et surtout, sur le contexte artistique.



Car oui, Zweig est un artiste, vit en artiste, s'entoure d'artistes, admire les artistes, voit le monde à travers l'art et vit pour son art. Il nous offre donc un témoignage d'une époque vue à travers ce prisme de l'évolution des courants artistiques et des courants de pensée des artistes de renom à cette époque. Une autre manière d'aborder l'histoire.



J'ai beaucoup aimé certaines anecdotes de Zweig, notamment la malédiction sur ses pièces de théâtre ou comment son opéra avec Strauss a posé un cas de conscience aux nazis. J'ai compris ce que Zweig avait ressenti en tant qu'apatride. J'ai mieux perçu la blessure de voir tous ses livres écrits dans sa langue maternelle détruits.



Mais surtout, ce qui m'a frappée dans ce livre, c'est à quel point nous devrions regarder dans le rétroviseur plus souvent pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Lorsque les soldats se réjouissent de partir au front de la Première Guerre Mondiale, pensant gagner en quelques semaines. Lorsque l'Europe entière se voile la face en pensant la Seconde Guerre Mondiale impossible. Entendons ce passé, pour éclairer la situation actuelle, ayons cette humilité.



Un témoignage intéressant et éclairant donc, plus sur l'homme public que sur l'homme privé, et malgré le fait qu'il est extrêmement centré sur le monde artistique de l'époque. Et un bien beau plaidoyer en faveur de l'Europe !
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