Mouladurioù hor yezh [corriger]

« Le jour avant le bonheur » est au roman ce que le ristretto est à l'expresso. Une sorte de concentré… de sensations diverses : d'abord, le coup de fouet semblable aux premiers émois amoureux, l'éducation sentimentale du narrateur en mode transe napolitaine… Ce que j'ai le moins apprécié parce que sans doute le plus attendu… Ensuite, cette saveur qui accompagne toute la dégustation. De Luca, étymologiquement, ce n'est pas seulement la lumière « Lux » mais c'est aussi « Leukos » la pureté. Une écriture claire qui illumine, irradie même… le talent du torréfacteur, ici, consiste à mêler histoire d'amour, histoire d'initiation et histoire tout court. Parce que, en plus d'Anna, le narrateur, la veuve et l'attachant Don Gaetano, ce roman compte un autre personnage principal : Naples, « la plus espagnole des villes italiennes ». La Naples de l'immédiate après-guerre, celle de la défaite puis de la libération américaine. La description de cette inoubliable ville, c'est ce goût qui accompagne longtemps, qui attise votre curiosité et qui vous pousse à savoir si ce maître des arômes possède d'autres atouts. Car ce café, savant mélange de plusieurs cépages, a éveillé en moi le souvenir d'un autre liquide, le Lacryma Christi et m'a donné envie de retourner faire un tour du côté de Chais de Luca.