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    Hardiviller le 06 décembre 2017
    La poésie contemporaine ne chante plus , elle rampe ( Léo Ferré ) 
    Elle a cependant le privilège de la distinction ...... elle ne fréquente pas les mots mal famés , elle les ignore 
    ...............
     Le snobisme scolaire qui consiste , en poésie , à n'employer que certains mots déterminés , à la priver de certains autres ........ me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain 
     Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse ............
    petitsoleil le 06 décembre 2017
    Tout à fait. Ce qui m'étonne, c'est qu'en effet certaines chansons peuvent être poétiques, et il y a quelques années il y a eu la grande mode du slam, il y a aussi les haïkus ... mais ça ne semble pas avoir tellement popularisé la poésie, ça ne l'a pas trop remise à la mode - du moins pour les poésies autres que le haïku
    Bibalice le 08 février 2018

    Mais l'espace de la poésie ne s'est-il tout simplement pas déplacé ? Dans la chanson par exemple ? 


    Bob Dylan a eu un prix Nobel de littérature pour son oeuvre. Et il s'agit d'une oeuvre poétique, principalement faite de rimes, d'allitérations, de jeux sur la langue, de strophes, de couplets. Ses chansons, comme celle de milliers de chanteurs-auteurs-compositeurs à travers le monde, ce n'est rien d'autre que de la poésie. 


    La poésie ne m'a au contraire jamais semblé aussi présente qu'aujourd'hui. On a tous en tête des chansons, des rimes que l'on répète dans sa tête. Oui le texte pur n'est peut-être plus suffisant en lui-même mais la poésie me semble en pleine forme \o/


     

    Bruidelo le 03 mars 2018
    Rooh ben si même le Nobel de Dylan ne suscite pas de discussion   
    Allez, je vais la jouer un peu provoc en avouant que la réaction d'Irvine Welsh ne m'avait pas déplu
    « Je suis fan de Dylan, mais c’est une récompense nostalgique et malade arrachée aux prostates séniles de hippies bavards ».
    J'adore la chanson, j'aime Dylan (enfin, pas sa voix, mais ce n'est pas le débat), mais c'est vrai que par rapport aux noms qui avaient circulé (par ex Joyce Carol Oates), je trouve que pour ce qui est de la créativité littéraire, c'est carrément injuste. Pour le coup, les textes de Léonard Cohen me semblent plus forts de ce point de vue.

    Après, c'est vrai que la chanson à beau texte, c'est magique, ça nous porte, ça aide à faire danser la vie, à retrouver le sourire quand le quotidien nous plombe.
    Bibalice le 07 septembre 2018

    Bruidelo   "Pour le coup, les textes de Léonard Cohen me semblent plus forts de ce point de vue."


    ohlala, je ne suis tellement pas d'accord. Leonard Cohen  est un parolier éminement respectable mais il n'a jamais eu le génie de Dylan en la matière et de fait il y a peu d'écrivains même qui l'ont ce qui fait que son Nobel est tout à fait mérité. 


    Cohen a écrit des textes sublimes mais il n'a rien inventé/ réinventé, parle beaucoup de lui. Son oeuvre poétique  chantée peut se réduire à une 10 dizaine de chansons presque toutes contenues dans ses premiers albums. (Je précise que je suis un immense fan de Cohen et que j'ai même écrit un mémoire sur lui :) )


    Dylan a écrit des textes que personne n'osaient/ n'avaient la faculté de chanter avant lui dans la pop musique. Si les Beatles ont commencé à écrire des textes (à y penser) c'est après avoir écouté Dylan. 


     


    Pourquoi ? 


    Like a Rolling Stone. 


    Un poème rageur que n'importe quel poète de n'importe quel siècle aurait aimé avoir écrit. Une chanson inédite dans la musique pop. Un tremblement de terre qui mis enfin une aura littéraire, poétique à la musique rock. 


    Greil Marcus a écrit un livre dessus :   Bob Dylan à la croisée des chemins : Like a Rolling Stone  



    "En une minute et demie, le temps d'un couplet et d'un refrain, il s'est produit plus de choses que dans n'importe quelle autre chanson écrite cette année là."


    "En terme d'écriture, ce qui distingue "Like a Rolling Stone" tient entièrement dans ses premiers mots. C'est peut-être la seule chanson folk ou pop commençant par "Once upon a time..." qui d'un seul coup emmène l'auditeur dans un conte de fées, loin de la radio que vous écoutez dans votre voiture ou de la platine vinyle chez vous, exigeant soudainement que tous les événements dérisoires qui composent la chanson et toutes les petites misères de votre vie qu'elle révèle soient désormais compris comme des éléments d'un mythe, d'une histoire bien plus grande que la personne qui chante ou que celle qui écoute, une histoire qui existait bien avant elles et qui se poursuivra une fois qu'elles auront disparu"


     


    Mais il se trouve que Dylan n'a pas écrit que ça. il a écrit non pas des romans mais des chansons qui sont bien plus que des romans. 

    Oui, il faut lire les textes de ces chansons. Ce ne sont pas simplement de petites chansons bien écrites. Ce sont des morceaux de l'histoire de l'art. Il y aun souffle littéraire chez Dylan bien plus important que chez la plupart des Nobel récents et de n'importe quel autre chanteur du XX et XXIème siècle. Il a inspiré Bowie, les Beatles donc, Nina Simone, Neil Young, Les White Stipes, Jimi Hendrix, Leonard Cohen, lui-même qui a voulu prendre le micro parce qu'il avait entendu Dylan (véridique). 

    Ce n'est pas être pompeux et faire trop d'éloge à Dylan que de le placer au dessus de tout. Aucun artiste récent n'a autant marqué son époque que lui, non pas en 2 albums et en 10 ans d'acrtités mais en une trentaine d'albums et sur pas loins de 50 ans en quasi continu. C'est  le seul à vendre à chaque fois des millions de disques, être salué systématiquement par la presse et être autant étudié dans les universités. . Cela ne me semble même pas être une opinion mais un fait, que l'on aime sa voix et ses chansons ou pas. 


    Quelques extraits qui ne veulent rien dire et il n'existe quasi pas de chanson de dylan sur youtune (elle sont supprimées à la minute) mais quand même :

    Isis

    "A man in the corner approached me for a match
    I knew right away he was not ordinary
    He said "Are you looking for something easy to catch ?"
    I said "I got no money". He said "That ain't necessary"."


    One More cup of Coffee


    "You've never learned to read or write
    There's no books upon your shelf
    And your pleasure knows no limits
    Your voice is like a meadowlark
    But your heart is like an ocean
    Mysterious and dark"


    Master of Wars


    "You've thrown the worst fear
    That can ever be hurled
    Fear to bring children
    Into the world
    For threatening my baby
    Unborn and unnamed
    You ain't worth the blood
    That runs in your veins"


     


    Blind Willie Mc Tell


    "Seen the arrow on the doorpost
    Saying, “This land is condemned
    All the way from New Orleans
    To Jerusalem”
    I traveled through East Texas
    Where many martyrs fell
    And I know no one can sing the blues
    Like Blind Willie McTell


    Love Sick



    "I'm sick of love
    That I'm in the thick of it
    This kind of love
    I'm so sick of it"


     

    chgastou le 18 juillet 2019
    Ci-après le préambule de mon second recueil "La sueur des cargos".
    Vous comprendrez dès les premières lignes et la citation de Léo Ferré, quelle est mon opinion sur la question posée! 


    « La poésie ne se vend pas, elle ne s’est jamais vendue, elle ne se vendra jamais. Elle ne se lit pas. Elle n’est lue que par quelques maniaques ou par des universitaires qui la plupart du temps la lisent mal… »
    Léo Ferré.
     
    Alors il n’y a aucune illusion àse faire, ces lignes comme celles qui suivent resteront confidentielles ou tout au plus seront lues par seulement quelques amis ou par quelques uns des maniaques dont parlait Ferré.
     
    Ces poèmes avec les idées et les images, les pans de ciel bleus et ceux plus sombres des nuits d’orage, ces quelques morceaux de moi (morceaux d’âme àdéfaut d’une meilleure appellation) qu’ils essaient de transporter, demeureront de simples dépôts d’encre noire sur du papier blanc ; un peu comme ces particules quantiques qui n’auraient de réalitétangible que si elles sont observées…J’aime bien cette idée qui fait que les mots alignés dans un  livre demeurent des ondes incertaines tant que le livre est ferméet ne prennent sens et consistance que lorsqu’un œil intéresséet attentif se porte sur eux. Dans cette optique, mes textes demeureront souvent, je le crains, dans cet état d’incertitude quantique ; je n’écris pas des poèmes mais des ondes poétiques !
     
    Lire de la Poésie c’est « intello »ou pédant, mais en écrire c’est presque perçu comme ridicule par la majoritédes gens ; avec en corolaire une gène qui va de l’indifférence au mépris…
     
    Alors si la poésie ne se vend pas, ne se lit pas et n’est pas source de reconnaissance, pourquoi écrire ?
     
    Je connais quelques personnes qui écrivent avec délectation, qui alignent des vers avec une facilitédéconcertante (ou du moins qui me semble l’être) et qui se font un plaisir de tourner leurs mots, leurs phrases, leurs rîmes pour en faire sortir un sonnet français, marotique, élisabéthain ou que sais-je encore, en respectant àla lettre les règles prosodiques édictées par les Malherbe du XVII°siècle. J’admire sincèrement leur maîtrise et leur capacitécomme le disait Boileau, à«réduire la Muse aux règles du devoir» ; j’apprécie la beautéde leurs vers et la perfection prosodique de leurs créations. Pourtant je ne peux pas écrire comme cela ! Non pas que j’en sois formellement incapable puisque j’en connais les règles et que tout après n’est question que de technique et de travail…
     
    Mais écrire n’est pas pour moi un plaisir en soi, mais au contraire une forme de souffrance nécessaire, une sorte de démarche cathartique ; et si plaisir il y a c’est celui de la douleur salvatrice et au final agréable que l’on ressent en massant un muscle contractéet douloureux…
     
    Je refuse donc toute obligation contraignante sur la forme (parlons, si on veut, de poésie libre) et si un certain nombre  de mes textes s’orientent vers des formes d’inspiration néo-classique, ce n’est qu’un des effets paradoxal de cette liberté !
     
    Si ces traces d’encre ont quittéleur état ondulatoire pour devenir l’espace d’un instant des particules, des mots, des phrases, c’est qu’un lecteur les parcourt ! A celui-ci je souhaite d’agréables moments…
     
    Christian Gastou
    Retoriqueur8764 le 06 octobre 2023
    Bonsoir étant un grand fan de poésie française que j'étudis en ce moment, je serais très intéressé par des échanges sur le sujet.

    J'ai découvert la poésie, ces différentes formes, ses règles, sa technique, en débutant par Charles d'Orléans puis François Villon... Actuellement André Chénier...

    Je pense que la poésie en soit est un art qui aujourd'hui est très malmené et mal considéré comme il a pu l'être au XVIIIème siècle...

    Ceci dit pour moi aujourd'hui il y a Cabrel et Souchon qui la portent haut je trouve...

    J'aprécierais d'échanger sur le sujet si il y a des gens intéréssés





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