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    adelaidebabelio le 04 janvier 2021
    Si le terme de “masque” a pris une toute autre connotation dans l’imaginaire collectif depuis maintenant un an, il n’en est pas moins un objet emblématique du théâtre. Or les théâtres étant encore fermés, nous vous proposons en ce mois de janvier de leur rendre hommage et de faire revivre par vos plumes ces lieux où l’expression, la rencontre, la liberté, et tous les possibles sont à portée de main. Emportez-nous dans les coulisses de ces hauts lieux de la vie culturelle. 



    Comme d’habitude, la taille et la forme de votre contribution sont libres et vous avez jusqu’au 31 janvier minuit, pour nous soumettre votre texte en répondant ci-dessous. Le gagnant remportera un livre. A vos plumes !

    (Ce défi de janvier sera ma dernière participation, puisque j'achève mon stage chez Babelio à la fin du mois. J'ai été ravie de découvrir vos textes incroyables, riches et divers. Merci de vos partages !)
    karmax211 le 04 janvier 2021
    Un petit senryu... histoire d'ouvrir le ban


    Spectacle vivant
    masqué le monde devient
    un vaste théâtre


    Mes meilleurs voeux d'écriture et de lecture(s) à tous...et en particulier à Adélaide, qui s'en va et que je n'ai pas eu le temps de connaître. Que tous les vents lui soient favorables pour ses traversées à venir !
    Kaijo le 05 janvier 2021
    - Qu'attendez-vous de moi ? 
     
    -J'attends de vous l'incarnation de la passion. Je veux que votre création transcende mon imaginaire. Vous êtes le vecteur de mon inspiration, la personnification de ma plume. Un homme de l'ombre qui sublime la lumière. 
    J'attends de vous une armure contre la peur et le drapeau du conquérant, la malédiction d'un rôle et la protection d'un talisman. 
    J'attends de vous un reflet dans leurs yeux, une larme sur leurs joues et un sourire sur leurs lèvres. 
    Je veux de la beauté, de l'absurde, de la folie, du suspens, de la clameur, du lyrisme. J'attends de vous du théâtre ! 
     
    -Euh, je fabrique des masques chirurgicaux Mr Le Président. 
     
    -C'est ce que je disais.
    Eadaz55 le 06 janvier 2021
    Elle et lui

    Elle craquait et crissait
    Sur le papier frissonant
    Elle qui avant pensait
    Elle, ma plume d'antan

    Lui, il se cache sous sa carapace,
    Frotte son visage ridé du passé
    Lui, qui reluisait tant sous la nuit,
    Lui, le masque infini

    Doucement elle s'avance,
    Elle tourbillone sur le blanc
    Quand lui, il dance sous les ombres,
    Seul derrière le rideau rouge

    Un soir, soudain,
    Il baissa son masque et salua
    On l'applaudit, ce "Cyrano de Bergerac"
    Car pour une nuit,
    Un rayon de lune avait éclairé la scène
    Yemanya le 07 janvier 2021
    Show time


    I
    Génial, il ne manquait plus que ça, mais pourquoi j'ai postulé dans cette boîte, moi ? Il va bien falloir que je trouve ce qui me repousse le moins dans cette liste, maintenant.

    J'avoue que, quand je suis venue passer mon entretien, le côté start-up moderne, prônant le bien-être au travail m'a plu. Le clou de la visite de la boîte, assez futile, je le concède, a été la salle de repos et ses poufs couleur pomme ou framboise, les tables et tabourets design... Je me voyais totalement passer les pauses repas lovée dans un pouf, moi !

    Mais j'étais loin de penser que je devrai subir des stages obligatoires pour atteindre le nirvana du bien-être professionnel. Je le découvre aujourd'hui, après un mois à mon nouveau poste, devant cette affichette sur le tableau des communications du service RH (relations humaines) :

    « Découvrez votre potentiel artistique en vous inscrivant à un des stages proposés ci-dessous (*les personnes non inscrites se verront intégrées dans un des groupes selon les places restantes)
    peinture
    chant
    orchestre (nécessité de maîtriser un instrument)
    théâtre

    Pas de panique, procédons par élimination .
    Je suis incapable de faire un quelconque dessin, alors, maîtriser un pinceau relève de l'utopie, je passe.
    Chanter a toujours été pour moi une humiliation et j'ai encore le cuisant souvenir de mes cours de musique au collège et des rires de mes soi-disant camarades de classe, je passe.
    Orchestre : je n'ai jamais touché un instrument de musique, donc oublions.
    Reste le théâtre, je trouve ça idiot au possible de jouer un personnage devant tout le monde... Mais c'est un moindre mal par rapport aux autres projets. Je pourrais peut-être jouer un mini rôle ou me faire oublier ?



    II
    premier jour du stage, il faut se présenter, et c'est mon tour : Huguette, 26 ans, je suis dans l'entreprise depuis un mois et mes passions sont... euh... la lecture ?
    Ça commence fort, comme d'habitude dès que je donne mon prénom : oui, je m'appelle Huguette. Je suis née dans les années où fleurissaient les Cindy, Jennifer et autres Pamela mais mes parents étaient d'une autre trempe, ou d'un autre temps : ils ont décidé de me donner le prénom de mon arrière-grand-mère. J'ai peut-être eu de la chance, mon frère s'appelle Hyacinthe et il a vingt ans.

    Passons à la suite du stage : vous êtes un animal, vivez-le. Autour de moi se dresse une girafe, se pouillent deux gorilles et... Mais, il fait quoi lui ? Un chat se frotte à ma jambe. Espérons qu'il ne se transforme pas en chien en rut. J'essaie de faire une trompe avec mon bras pour faire l'éléphant :
    - pas assez réel, Huguette ! Tu es un éléphant, ressent l'air par ta trompe, le vent dans tes grandes oreilles !
    - Non, mais, on a l'air de quoi ?



    Jour 2. La journée d'hier m'a épuisée, je n'ai jamais aussi bien dormi ! La suite du programme est annoncée : nous devons mimer un sentiment. Alors, mon chat d'hier pleure tout son saoul, et les gorilles rient au éclats, c'est communicatif et je me sens sourire malgré moi.
    - Bien, me dit le professeur, discret, mais on ressent ton plaisir, laisse-toi aller.
    Et bien pourquoi pas ? Et je me surprends à sourire béatement à tous ces visages mimant la joie, la peur, la haine et franchement, ça fait du bien.

    Jour 3. Je quitte mon poste pour mon cours, impatiente : mince alors, je commence à aimer ça !
    Pour cette séance, on passe aux choses sérieuses, nous avons une petite scène à lire, puis les rôles seront distribués et nous devrons à l'apprendre pour demain... Je joue tour à tour une servante, une amoureuse et une mégère. Je suis très intimidée au début et ma servante est carrément une nunuche, l'amoureuse est un peu plus convaincante -elle l'aurait été davantage si l'objet de son amour avait été le comptable assez beau gosse plutôt que l'homme d'un âge très mur que l'on m'a attribuée. Pour la mégère, là, je dois avouer que je me suis fait plaisir et d'ailleurs, j'ai eu le rôle ! Je n'aurais jamais cru être bonne dans quelque chose, j'hallucine. Je rentre chez moi d'un pas léger, en essayant de retenir des bribes de mon dialogue.



    III
    J'ai le trac. C'est le grand jour, celui où chaque atelier doit montrer ce qu'il a fait : les peintres ont exposé dans les couloirs, les chanteurs et musiciens se massent dans l'entrée pour nous accueillir et nous, les acteurs, nous allons nous produire dans la salle de repos.

    Quand j'arrive, avec mes habits de scène dans mon sac, je suis happée par la musique en passant la porte, c'est magnifique ! Ce ne sont que des amateurs, mais l'ensemble donne la chair de poule et les chanteurs forment un ensemble vraiment bon. La musique me suit alors que je découvre les œuvres des peintres. Noon, c'est la petite timide du secrétariat qui a dessiné ce nu d'homme ? Mais quels détails dans cette composition florale ! Je tourne la tête de tous côtés et suis surprise par le talent de mes collègues.

    Dans la salle de repos, c'est le branle-bas de combat.
    - Dépêche-toi Huguette, représentation dans quinze minutes !
    A peine le temps de me dire que j'ai peur, j'enfile la robe, je laisse Theresa me maquiller et je dois entrer en scène. Je me sens sur une autre planète.

    Je déclame mon texte, je m'amuse comme une folle dans ce rôle de mégère, je suis la mégère ! La dernière scène se termine, je sens la sueur perler à mon front et je respire un peu fort. Mon partenaire me regarde en souriant et nous entendons retentir les applaudissements. Je suis bien, mieux que je n'ai jamais été, je me tourne vers le public et donne la main aux autres acteurs pour le salut final. Je me sens vibrer, je me sens vivre, maintenant j'ai une passion.
    SarM le 09 janvier 2021
    Waouh ! Déjà de très beaux textes !
    karmax211j'envie celles et ceux qui ont la fibre poétique, tu l'as.
    Kaijo court mais percutant, et drôle ^^   
    Yemanyaça sent le vécu... Non ?
    SarM le 09 janvier 2021
    – Tu l'as déjà vu toi le … tu sais, le fantôme ?
    – Non, mais il paraît que Noémie l'a vu.
    – Oh ! Et elle a pas eu peur ?
    – Si ! En plus c'était avant sa représentation du Lac des Cygnes !
    – Il était comment ?
    – Elle a juste vu qu'il portait un masque...
    – En place mesdemoiselles, la pause est terminée !

    Tandis que les petits rats filaient à pas légers se positionner sur scène, sous les planches, dans l'espace exigu encombré d'une charpente complexe, Anna décolla à regret son oreille du plafond. Elle était bien trop timide pour se joindre aux danseuses pourtant, elle aurait tant aimé être là-haut elle aussi...
    Les bras ballants, la jeune fille louvoya entre les poutrelles jusqu'à l'échelle de métal qui menait à l'arrière du mur de scène. Elle connaissait les moindres recoins du vieux théâtre, du dernier dessous jusqu'au gril d'où pendaient les poulies et contrepoids ; en empruntant la passerelle de service, elle pouvait à sa guise voir les danseuses en tutu rose évoluer sur les planches. Le théâtre était son terrain de jeu, personne, à part peut-être son grand-père, ne le connaissait aussi bien qu'elle.

    Cette histoire de fantôme l'intriguait elle aussi. Le bruit courait depuis son retour de l'hôpital et son grand-père se fâchait dès qu'elle lui en parlait. Depuis une semaine, Anna collectait tout ce qu'elle pouvait entendre à son propos et le consignait soigneusement dans son journal intime. Bien résolue à y noter ses dernières découvertes, elle se mit en chemin vers le lieu secret où elle tenait son journal caché. Elle prit la direction des coulisses, côté cour. Elle n'avait plus le droit d'aller côté jardin depuis l'incendie, l'aile condamnée était en travaux. Elle s'engagea dans les couloirs étroits qui desservaient les loges puis descendit jusqu'à sa pièce préférée, celle qui offrait la meilleure cachette à son précieux journal.
    En y pénétrant, l'odeur caractéristique vint lui chatouiller les narines : mélange de naphtaline et de renfermé. Devant ses yeux, toujours émerveillés, s'étendaient du sol au plafond les costumes et accessoires, véritable trésor du vieux théâtre ! Ces couleurs, ces matières... De chaque côté de la pièce, deux rangées de portants croulaient sous les costumes bigarrés et de grands miroirs baroques en ponctuaient l'alignement. Depuis son retour, ils étaient couverts de draps, pour les protéger sans doute de la poussière. Anna s’engouffra sur sa gauche. Elle évoluait, ravie, dans ce couloir de tissus qui apparaissait à ses yeux tel une grotte mystérieuse. Ses doigts légers glissaient sur les textures ; dans son sillage, les vêtements prenaient vie et se balançaient doucement dans un bruissement familier.

    Tout à coup, la fillette se figea. Il y avait dans l'air comme une odeur de brûlé. Un pli apparut entre ses sourcils ; les yeux rivés au sol elle fixa son attention sur les bruits environnants. Un cliquetis de cintres, en face, une étoffe glissant lourdement au sol. Pas de doute, il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce... Anna réprima son envie de crier. Le cœur battant, elle risqua un regard entre deux costumes. Il était là, en face, en partie caché derrière des vêtements. L'avait-il vue ? Il ne semblait pas venir dans sa direction ; il restait immobile lui aussi, figé, le visage dissimulé derrière un masque vénitien qui lui donnait un teint de porcelaine. Anna retint son souffle pour qu'aucun bruit ne puisse révéler au fantôme sa présence. Quand elle le vit porter ses mains à son masque pour le retirer, l'odeur de brûlé se fît plus intense et Anna ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi. On aurait cru voir un masque sous le masque : la partie gauche de son visage était à la fois lisse et parcheminée, l'oreille avait disparu ainsi que le nez, réduit à deux fentes. Blême, Anna prit la fuite sans jeter un regard en arrière.

    Là où elle s'était cachée, les vêtements se balançaient encore dans un grincement de cintres. En face, un drap avait glissé, dévoilant l'un des grands miroirs. Il reflétait la danse des costumes oscillants et dessous, captait l'éclat nacré du masque vénitien que la jeune fille avait abandonné.
    Yemanya le 09 janvier 2021
    SarM et non, même pas ! Mais je suis contente que cela fasse realiste😉. J'adore ton texte, et sa chute, splendide... 👌
    Yemanya le 09 janvier 2021
    karmax211 a dit :

    Pantoum en octosyllabes



    AU THÉÂTRE... CE SOIR ?


    Le théâtre a fermé ses portes,
    Et l'ouvreuse s'est encloîtrée
    Sur les cent rumeurs qu'ils colportent...
    Sa télé toujours allumée.

    Et l'ouvreuse s'est encloîtrée,
    Mais la scène bruit de répliques,
    Sa télé toujours allumée
    Devant des acteurs aphasiques.

    Mais la scène bruit de répliques,
    Et le capot retient son souffle,
    Car tous les mots sont pathétiques
    Devant les larmes qu'on camoufle.

    Et le capot retient son souffle,
    Les spectateurs s'en sont allés ;
    Devant les larmes qu'on camoufle,
    Chacun son masque sur le nez.

    Les spectateurs s'en sont allés,
    "C'est une question de santé",
    Chacun son masque sur le nez ;
    Sous la porte on a mis la clé.

    "C'est une question de santé",
    Ah ! Coeurs faibles et âmes fortes,
    Sous la porte on a mis la clé :
    Le théâtre a fermé ses portes.

    PP


    Bravo, poignant
    karmax211 le 09 janvier 2021
    Bonsoir SarM, bonsoir Yemanya. C'est très gentil. Merci.
    Kaijo le 09 janvier 2021
    Bonsoir SarM, merci pour ton appréciation! 
    J'aime beaucoup l'angle effrayant que tu as donné au tien.
    Sflagg le 10 janvier 2021
    Salut et bonne année à tous !

    Pour ce premier défi de l'année mon inspiration a été légère, mais c'est déjà mieux que son manque pour le dernier de l'année passée. Bonne lecture !


    Au théâtre ce soir, c'est la grande première     (10/01/21)

    Ce soir au théâtre
    On va côtoyer les astres
    En espérant éviter le désastre.
    Étoiles montantes
    Comme étoiles filantes,
    Dans leurs beaux habits scintillants ;
    Costumes d'époques
    Ou vêtements contemporains.
    Dans des décors en tocs,
    Des paysages en papiers peints,
    Mais tellement réalistes
    Que ce soit du faux, personne ne le réalise.
    Toc ! Toc ! Toc ! Les trois coups sont frappés,
    Le rideau rouge est tiré
    Sur l'ouverture, la première scène, le premier acteur
    Applaudi par les nombreux et enthousiastes spectateurs.
    Puis, pendant plus d'une heure, s'enchainent moments cocasses et dramatiques,
    Devant un public hilare et conquis,
    Jusqu'au dénouement final
    Qui sera gravé dans les annales,
    Dans les journaux en critiques élogieuses
    Par les spécialistes qui l'ont décortiqué de manière religieuse.
    Enfin les interprètes s'avancent en ligne,
    Ce tenant par la main, ils s'inclinent
    Devant les gens qui les ovationnent.
    Tous heureux d'avoir participé à cette pièce qui révolutionne,
    Tous joyeux d'avoir assisté à cette mise en scène audacieuse.
    L'autrice est comme dans un rêve, tellement heureuse.
    Pour une première, c'est une vraie réussite,
    Tellement prometteur pour la suite.

    S.Flagg !!

    A+ et bonne chance à tous !!



    Pippolin le 10 janvier 2021

    La personnalité de l’année 2020 

     Personnages : TROLLINETTE, amie de PIPPOLIN

                              PIPPOLIN, ami de TROLLINETTE

    La scène se passe dans un bureau, au siège de la BABELIO’S SOCIETY. Pippolin est occupé à chercher un livre dans la bibliothèque lorsque Trollinette entre précipitamment.  

     


    PIPPOLIN : Qu’est-ce donc ? Qu’avez-vous ?

    TROLLINETTE : C’est qu’enfin, à l’instant, je viens d’apprendre…

    PIPPOLIN : Quoi ? Une nouvelle que je ne puis entendre ?

    TROLLINETTE : Non point. Mais elle est de taille.

    PIPPOLIN : Eh bien ? Je vous écoute, et point ne baille.

    TROLLINETTE : Il s’agit, je vous l’annonce, de « La Personnalité de l’Année ».

    PIPPOLIN : Ah ! Et qui donc a-t-on nommé ?

    TROLLINETTE : A moi de jouer. Je vous le donne en mille.

    PIPPOLIN : Au jeu des devinettes, je suis souvent habile

    Aussi de bon gré, vais-je m’y prêter,

    Et j’espère que nous aurons à fêter

    Un beau champion, un grand héros,

    Et non pas, comme parfois, un quelconque zéro.

    TROLLINETTE : Alors ?

    PIPPOLIN : Alors quoi ? J’en suis sûr : c’est Walex.

    TROLLINETTE : Walex ? Et vous criez ce nom en levant l’index ?!

    Mais, dites-moi, pourquoi croyez-vous cela ?

    PIPPOLIN : C’est que chaque mois, après un long silence, le revoilà

    Qui, avant le gong final,  nous envoie une nouvelle de choix,

    Des calligrammes, une BD, un morceau de roi.

    En avril, il mit « le ver(be) dans tous ses états »,

    Et sitôt son prix obtenu, de nouveau plancha.

    En mai, Il passa de vainqueur en nominé.

    Il en fut de même en juin et en juillet,

    Et si les mois suivants, il se montra discret,

    Ce fut pour, en décembre, d’une victoire être auréolé.

    TROLLINETTE : Je vous coupe : ce n’est pas lui l’heureux élu.

    PIPPOLIN : Ah ! Bien sûr. Croyez-vous donc que j’ai la berlue ?

    Pour belle qu’elle fut, la performance annuelle

    De Walex n’a rien d’inhabituelle,

     Si l’on remonte le passé, par huit fois au moins

    D’une couronne de lauriers son front fut ceint.

    TROLLINETTE : Et bien ?

    PIPPOLIN : Si ce n’est lui, c’est donc l’un de ses frères.

    TROLLINETTE : Soyez plus précis, l’on s’y perd.

    PIPPOLIN : Ses frères de plume. Qu’allez-vous donc penser ?

    Et parmi eux Darkhorse et ses écrits au rythme cadencé

    Car pour lui : « de la musique avant toute chose ».

    Fils de Lovecraft, il s’illustra sur « La Métamorphose »,

    Mais aussi dans le récit d’ « énigmes sous-marines ».

    Sa prose vaut bien une aspirine.

    Quand, dans mon crâne bat la tempête,

    Son texte lu, le monde revêt un air de fête.

    TROLLINETTE : Cherchez. Vous n’y êtes pas encore.   

    PIPPOLIN :  Certes. Mais je prédis qu’il peut faire plus fort.

    Ne négligez pas mon amie cet espoir :

    A son triomphe bientôt vous viendrez à croire.

    TROLLINETTE : J’en conviens. Mais pour l’année qui nous intéresse ?

    PIPPOLIN : J’écarte JML38 et mfrance, malgré leur palmarès,

    Et même s’ils affichent de belles promesses.

    Habiles à manier l’ « Uchronie », ou faisant surgir des abysses

    D’ineffables monstres qu’on croirait inspirés par le cannabis.

    Bravo à Plantacapet et au manche à balai terreur du garage,

    Mais il m’étonnerait  qu’ils reçoivent le suprême hommage.

    TROLLINETTE : C’est exact. Il n’y a qu’un prix, c’est bien dommage.
    Pippolin le 10 janvier 2021

    (suite)

    PIPPOLIN : Sflagg , avec les mots joue comme un mage.

    « Comment se construit  un texte » est un beau poème,

    Né de l’esprit de cet artiste un peu bohème,

    Mais hormis en novembre et son rêve « sur un banc »,

    Il n’a pas rencontré les succès d’antan.

    TROLLINETTE : « N’est pas mort qui à jamais dort ».

    Sflagg reviendra bientôt plus fort.

    PIPPOLIN : Il y aurait bien franceflamboyant

    En janvier son nom figurait parmi les gagnants

    Férue de musique et de destins tragiques,

    Ses nouvelles sont autant de moments épiques.

    Ou encore Glegat dont la constance,

    Témoigne d’une singulière «résistance».

    TROLLINETTE : Certes, ces amoureux de littérature et d’Histoire,

    Mériteraient de revivre ces instants de gloire…

    PIPPOLIN :  Ah ! J’ai trouvé : il s’agit d’une vraie surprise

    Ils m’ont choisi, subjugués par ma maîtrise !

    TROLLINETTE (levant les yeux au ciel) : Quittez cet air radieux

    Et soyez donc un peu plus sérieux !

    Décidément, vous ne trouvez pas.

    PIPPOLIN : Je donne ma langue au chat.

     TROLLINETTE :  Pour ceux que vous avez cités et les autres par vous oubliés*,

    Elles furent, cette année - automne, hiver, printemps, été -,

    Elégantes et fraiches, d’incomparables muses,

    Soucieuses avant tout que de nos claviers fusent,

    D’habiles tournures, de belles épithètes, d’adroites locutions,

    promptes à chavirer le lecteur sous  de fortes émotions.   

    Ainsi, chaque mois, Adélaïde et avant elle Solène,

    De la sphère Babelio, subtiles souveraines,

    Invitent  championnes et champions, damoiselles et damoiseaux

    A se jeter sans hésitation dans des batailles de mots

    Des Défis, dont chacun sort comblé, ravi,

    D’avoir une fois de plus la montagne gravie.

    Solène et Adelaïde, Infatigables lectrices,

    Furent donc les inspiratrices

    De ces tournois aux titres originaux

    Dont vous avez céans parsemé vos propos.

    Voilà, mon ami, deux qui ont bien mérité

    Le titre tant convoité de « Personnalités de l’année »

    PIPPOLIN : Adelaidebabelio ! Solenebabelio ! Je l’avais deviné !

    TROLLINETTE : Je m’en doute, cher Pippolin, je l’aurais parié.  

     

    RIDEAU

     

     *(non cités dans le texte mais au tableau d’honneur de l’année 2020  :  Hodi33, Pinceau,  Lutvic,  Artemis06, CaraT,  vibrelivre, PhTerry, BookLover21, karimamedebi,  Bluebels,  Vango2, Evysev, Bambino2020, karmax211, Brynhilde,  LesLivresdeFlo,  SarM et Angelivre )
    Sflagg le 10 janvier 2021
    Merci Pippolin pour cet hommage. Très joli texte plein de rimes et d'humour.   

    A+ !!
    mfrance le 10 janvier 2021
    Ah, ça, Pippolin je vous le dis tout de go
    Vous voilà un ardent soutien de Babelio
    Ce lieu convivial où la plume se prélasse
    Où les muses s'invitent et trouvent leur place

    Aussi vous méritez donc bien un second prix
    C'est Trollinette en personne qui vous le dit,
    Malgré cette voyelle que vous dérobâtes
    En ce mois de juin où brillamment vous gagnâtes
    Darkhorse le 10 janvier 2021
    Je suis bien à la peine ce mois-ci mais grâce à vous et déjà toutes ces belles idées, mon imagination recommence à fonctionner.

    Très beau texte, SarM, avec des descriptions très immersives.

    Tu es en forme en ce début d'année, Pippolin ! Ce texte tout en rimes est exquis et habilement mis en scène. Ça fait plaisir d'avoir été nominé et que mes textes aient des vertus médicinales 🙂 
    Ta prose, elle, me fait l'effet d'une bonne bière partagée entre amis 😉 ( ce qui est aussi médicinal).
    karmax211 le 11 janvier 2021
    À Maître Pippolin,


                                diantre mais que d'honneur,
    De voir mon patronyme évoqué dans vos rimes !
    Un tel aréopage impressionne mon coeur ;
    Saura-t-il être digne et côtoyer vos cimes ?
    Ô vous fils et muses de l'illustre Apollon,
    En ces temps si troublés, s'il n'est d'autre horizon
    Que celui qui nous pousse à tant de création(s),
    Génies et mirlitons... Babélions ! Babélions !

    Cordialement PP
    Pippolin le 11 janvier 2021
    Merci à vous quatre, Sflagg, mfrance, Darkhorse et Karmax211 pour vos retours, rimés ou non,
    SarM le 11 janvier 2021
    Pippolin , ton éloquence me laisse coi !!! Et je ne me risquerai pas à chercher quelques rimes pour encenser ta prose car mfrance et karmax211 l'ont fait avec brio !





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