FlorinNogueira le 13 juin 2022
Bonjour à tout le monde ! Je suis Florin et j'ai le plaisir de vous dire que j'animerai le défi d'écriture jusqu'en septembre. Pour le premier défi que je vous propose, il s'agit pour moi de commencer par le commencement, pourquoi pas alors l'incipit d'un roman? Un roman et pas des moindres ! Je vous propose de réécrire, à votre façon, l'incipit de L'Étranger d'Albert Camus. Pour cette réécriture, vous serez totalement libres de vous approprier le texte, de développer votre écrit dans le style qui vous plaira afin qu'il vous soit propre, à partir du moment où le récit reste le même, dans les grandes lignes, et qu'aucune des phrases qui apparaissent dans votre texte ne soit identique à celles d'Albert Camus. Voici l'incipit de L'Étranger, à réécrire jusqu'à l'endroit où il s'arrête ici, mais pour celles et ceux qui le désireraient, vous aurez tout à fait la possibilité de poursuivre un peu plus loin la réécriture du récit. « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m’a dit : « On n’a qu’une mère. » Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j’étais tassé contre un militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler. » Vous êtes libres de choisir le temps du récit, le lieu où vous situez l'intrigue (par exemple, si vous voulez que l'histoire prenne place ailleurs), l'époque (par exemple, si vous voulez que le récit prenne place dans un contexte historique particulier ou bien dans un futur dystopique), le genre romanesque auquel vous souhaitez apparenter votre récit (si vous souhaitez réécrire l'incipit avec le rythme d'un polar ou bien par exemple comme un roman du XIXe siècle), d'adopter le ton que vous souhaitez utiliser, de développer de la manière dont vous voulez les éléments présents dans l'extrait, d'élaborer des descriptions alambiquées... Vous avez carte blanche pour adapter l'incipit à votre sauce, du moment qu'il est bien à votre sauce ! La taille et la forme de votre contribution sont libres, cependant, nous ne prendrons en compte pour le défi que le premier texte que vous posterez ici en répondant ci-dessous. Comme chaque mois, le gagnant ou la gagnante remportera un livre et vous avez jusqu’au 13 juillet minuit, pour nous soumettre votre texte ! J'espère que le défi vous plaira, à vos stylos, vos plumes ou vos claviers et à bientôt ! |