leslecturesdeclemm le 27 août 2022 @CalouRmn et Snoopythecat , merci pour vos retours qui me vont droit au cœur :)
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leslecturesdeclemm le 27 août 2022 @CalouRmn et Snoopythecat , merci pour vos retours qui me vont droit au cœur :)
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Hekate2018 le 27 août 2022 Voici mon texte pour le défi d’écriture d’août.
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Hekate2018 le 27 août 2022
Il soupire et me prend le dossier des mains. Il pointe alors le rapport du médecin légiste du doigts. « Le médecin légiste a indiqué que la balle ne lui avait pas été fatale. Elle a été empoisonnée. Qu’avait fait Claire pour être assassinée? » Je lui arrache le dossier et lit tout le rapport. Le médecin est très laconique dans ses phrases. Il note juste le mot empoisonnement. Il y a une photo. Claire était extrêmement belle. Pourtant, il y a quelque chose me dérange dans son visage. Ses lèvres. Elles ont une teinte bleue. Un empoisonnement au cyanure. « Ambroise, ta femme avait-elle l’habitude de boire un verre entre collègues? -Oui. Avec sa meilleure amie et collègue Anna, sa patronne et un certain… comment s’appelait-il? Ah, oui ça me revient: Pierre. Pierre Valirin. Ils allaient toujours au même restaurant. -Où ça? -Ici même. » Donc Ambroise m’a emmenée au restaurant dans lequel sa femme a probablement été assassinée. Très bien. Cette journée va être gaie, je le sens. « Pensez-vous que… l’un de ces trois là l’a empoisonnée dans ce restaurant? -Eh bien, étant donné qu’ils ont été les seuls à la côtoyer ce jour-là, oui. Le cyanure fait effet très rapidement. Elle n’a pas pu l’ingurgiter avant au moins treize heures trente. -Vous… enfin, tu es sûre de toi? -Autant te dire que, avant d’être inspectrice, j’ai du étudier le domaine médico-légal. Devoir travailler avec une envie de vomir constante, je peux vous dire que je m’en souviendrai très longtemps. Alors, oui. Je suis sûre de moi. » Nous terminons notre assiette dans un silence de plomb. Le serveur, le même que la dernière fois, nous retire nos plats. Ambroise commande alors un Earl Grey avec une touche de lait, moi un café. Il prend aussi un ananas tranché. Il me pousse l’assiette vers moi. J’accepte volontiers et en prend une. C’est le plus bon ananas que j’ai jamais mangé. « Leur thé est délicieux. Leur ananas aussi, d’ailleurs. J’adore le Earl Grey. Surtout avec du lait. Mais j’imagine que vous l’avez remarqué? En regardant mon ticket de caisse? » Je rougis. Il a tout à fait raison. « Effectivement. Ne m’en veux pas. À force de rechercher des indices partout quand je travaille, ça devient une habitude. Et puis de toute façon, dis-je en me renfrognant, si je ne l’avais pas inspecté de haut en bas, je ne serais pas devant toi en train de me pencher sur le dossier de la mort de ta femme. -Certes. » Il boit une nouvelle gorgée de thé. Je remue ma cuillère dans mon café pour dissoudre le sucre, même si je sais pertinemment qu’il a déjà fondu. J’essaie de gagner du temps. Du temps pour qu’il m’explique la vie de Claire Lavoute. « Puis-je te poser une question sur Claire? -Vas-y, répond-il après un moment d’hésitation. -Comment était-elle? Pas physiquement, plutôt son portrait psychologique. -On croirait entendre une psychologue. -Ça tombe bien, je suis inspectrice. -Tu es très drôle, dis-moi. » Je lui lance un petit sourire charmeur. Pourquoi? Je n’en ai aucune idée. « Donc, comment était ta femme? -Elle était assez timide, mais dès qu’elle se familiarisait avec quelqu’un, elle devenait tout de suite amicale. Enfin, si elle l’appréciait. Lorsque nous nous sommes rencontrés, elle était avec un groupe d’amies et elles lui avaient lancé un défi: elle devait aller me parler. Et Claire l’a fait. Nous avons parlé des heures puis, quand elles ont décidé de partir, nous avons échangé nos coordonnées. Après cela, nous nous sommes revus presque tous les jours suivants. Un jour d’hiver, nous discutions de tout et de rien en face d’une tasse de thé, et ce jour-là, nous nous sommes embrassés. C’était la première fois et ni l’un, ni l’autre ne savait ce qu’il faisait. -Pourrais-tu m’épargner les détails s’il te plaît? -Je vais essayer de me concentrer sur l’essentiel. » Il prend une grande inspiration, expire lentement (ce souvenir doit être très douloureux pour lui), puis reprend: « Nous nous sommes mariés en septembre, et ce fut le plus beau jour de ma vie. Claire était magnifique dans sa longue robe blanche. Nous l’avons fait en très petit comité. Six mois avant sa mort, elle est tombée enceinte. D’une petite fille. J’étais le plus heureux des futurs papas. Malheureusement, à cause de cet saleté de tueur, elle n’a jamais pu voir le jour. En tuant ma femme, ils ont aussi tué ma fille. » Une larme roule sur sa joue. Me levant de ma chaise, je m’agenouille près de lui et lui murmure à l’oreille: « Je suis désolée. » |
Hekate2018 le 27 août 2022
Je sais que rien ne pourra le consoler, mais je pense tout de même que ces trois mots auront un impact sur lui. Je jette une nouvelle fois un œil sur le dossier, et vois quelque chose que je n’avais pas remarqué avant. La chose la plus importante d’une enquête. Les traces ADN. Elles indiquent clairement que le verre de menthe qu’a bu Claire a été touché par Pierre Valirin. « Ambroise, regarde-ça. Les empreintes digitales. Ce sont celles de Pierre Valirin. Son collègue. C’est lui qui l’a tuée. » Il frappe joyeusement dans ses mains. Je ne comprends pas ce changement d’humeur. Il pleurait il n’y même pas deux minutes et le voilà avec un grand sourire aux lèvres. « Bravo, Adélaïde! Je te félicite. Tu es l’une des seules personnes à avoir trouvé le meurtrier de Claire Lavoute. -Attends, tu veux dire que… Mais, Claire? Ce n’est pas ta femme. -Bien sûr que si! Claire, viens ici! » Une jeune femme blonde s’approche de nous. La même que celle sur la photo. Ses yeux bleus pétillent de joie. « Mais… mais… Et le rapport d’autopsie? Et ces traces ADN? Et cet histoire de braquage? -Tout a été inventé de toutes pièces! Regardes le ticket de caisse. C’est avec lui que tout a commencé, n’est-ce pas? Vous n’avez rien remarqué d’étrange sur ce ticket? » Ébahie, je sors le ticket de caisse de ma poche. Claire pointe le bas du papier du doigt. Je secoue la tête. Comment ai-je pu être aussi stupide? « BABELIO. Vous en connaissez beaucoup, des magasins avec ce nom? C’est une caméra cachée. Nous vous filmons pour ce site internet. En fait, nous allons proposer votre enquête à de jeunes auteurs pour qu’ils puissent y trouver une source d’inspiration. Merci à vous pour votre contribution, d’ailleurs! » |
Hekate2018 le 27 août 2022
Désolée pour ce texte un peu long. D’ailleurs, avait-on un nombre limité de mots?
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Ymerej13 le 28 août 2022
@hekate2018 j'ai beaucoup aimé votre histoire ! Ça sent l'amateur de policiers ;-)
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Hekate2018 le 28 août 2022
Merci beaucoup, @Ymerej13 =)
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scooby le 29 août 2022
Un peu de crevettes Pour ne pas être bête Suivi d'ananas Pour moins de tracas Un peu de lait pour ne pas être laid Et quelques marshmallows Pour se sentir beau Pourquoi pas du citron ? Préparé en décoction Mais surtout pas d'ail Attention odeur de bétail ! Utiliser son rasoir Et non le sécateur Contre les poils disgracieux C'est un vrai bonheur Ne pas oublier l'allume feu Et les ustensiles de cuisine Si l'on veut profiter De cet encas improvisé La javel il faut y penser Avec un peu d'insecticide Pour ensuite tout nettoyer D'une façon plutôt rapide Prévoir une clé USB Ou de l'encre pour imprimer Si l'on veut se rappeler Tout ce que l'on doit acheter Et pour bien digérer Sortir faire un tour Avec son parapluie En cas d'intempérie Ce ticket de caisse perdu Avec sa liste de course dessus Me permet d' imaginer Celui qui l'a laissé tombé |
franceflamboyant le 30 août 2022 leslecturesdeclem : "J'espère que ce n'est pas ce misérable imprimé qui me mettra derrière les barreaux." Une accumulation d'interrogations et un traitement agréable du sujet. Ymerej 13 : je suis restée un peu sur ma faim. Que va t'il se passer qu'on ne sait pas...Ceci dit, vous savez créer une ambiance, susciter les interrogations. scooby: j'aime beaucoup. C'est rythmé, imaginatif et la fin est bien dans le ton du sujet donné. On peut en effet tenter de s'imaginer celui qui a laissé tomber le ticket. |
franceflamboyant le 03 septembre 2022 elea : votre récit est en pleine phase avec le sujet.J'en ai aimé les méandres. Votre plume est vive. |
vibrelivre le 03 septembre 2022
T'as un ticket ? Elle aurait dû ramasser ce papier. Elle s'était réveillée en sursaut. Elle transpirait. Elle haletait. Elle essaya de se rendormir. Impossible. Elle avait perdu le sommeil. Oh, elle se rappelait tout. Les nuits sont d'avisées thérapeutes. Pas moyen de biaiser. Elle l'avait vu, ce papier. Elle aurait pu le ramasser. Oui, mais voilà, quelque chose l'arrêtait. Quelque chose ... ou quelqu'un ! Ce papier ne se trouvait pas là par hasard. Quelqu'un l'avait jeté au sol, justement devant ses pieds. Et avant de le faire, il l'avait bousculée. Il marchait avec hâte, sanglé dans son imperméable, coiffé d'un chapeau Borsalino, comme un policier des années soixante ou comme un gangster des mêmes années ou comme un acteur -un acteur!- qui jouait le rôle du policier ou du gangster. Elle l'avait suivi du regard, encore sous le choc. Il avait dû sentir ses yeux dans son dos, des poils de sanglier qui lui brossaient la peau. Avant de tourner au coin de la rue, il l'avait dévisagée. Elle était sous sa coupe. Alors pourquoi n'avait-elle pas ramassé ce fichu papier ? Elle s'agita un moment dans le lit, puis comme possédée elle se leva, passa un manteau sur son pyjama, enfila des baskets et sortit de chez elle. Il faisait noir, il pleuvait. Elle en reparlerait de son libre arbitre. Elle était bien consciente qu'elle était prise de folie, mais s'il fallait être raisonnable tout le temps, peut-être passerait-elle à côté de quelque chose qu'elle pourrait regretter. Elle refusa tous les sages arguments, et se mit à courir, telle une bonne sœur de Loudun, vers le lieu où se trouvait le dit papier. Est-ce qu'elle le récupérerait ? Serait-il encore là ? Serait-il lisible ? Parce qu'elle en était sûre, il lui avait adressé un message. Elle était essoufflée, non pas tant par la course que par les romans qu'elle se faisait. Elle alluma son portable. Elle ne put réprimer un cri de joie. Non mais, quel trottin à deux sous était-elle. Si l'inconnu la voyait ! Le papier l'attendait, à peine caché par des feuilles déjà trempées. Elle lui ôta délicatement ses froissures, elle le lissa, puis brusquement elle s'arrêta. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Un transfert ? Elle caressait quoi, qui ? Elle mit brutalement le papier dans sa poche, et courut. Elle ne rencontra personne. C'était déjà ça. Sauve et sauvée des railleries méritées. Saine, elle ne connaissait pas même le mot. Elle enleva son manteau, et se fit un café. Il fallait se reprendre. Elle pouvait s'en tenir là. Avoir fait tout ce cirque pour s'arrêter maintenant ? On était dans le grand n'importe quoi. Avant, ou en ce moment ? Elle pensait double. C'était le combat du risque-tout et du cul-de-plomb. Non, non, pas de cul. Si l'aventureux pouvait poursuivre un idéal, l'aventureuse ne s'égarait-elle pas ? La réponse était dans la question. Elle était perdue. Perdue pour perdue, autant lire le papier. C'était un ticket de caisse. Merde alors. Elle en était pour ses frais. Pourtant, il l'avait bien toisée. Ou elle l'avait rêvé ? Il ne l'avait pas coudoyée ? Elle n'avait pas senti comme une onde de chaleur, un frisson inattendu, se propager à l'endroit du choc ? Elle n'avait pas vu cet homme et cet imperméable ? Cet homme n'avait-il pas marqué un arrêt avant de disparaître, et ne l'avait-il pas retenue dans les rets de ses yeux magnétiques ? N'avait-il pas laissé une trace avec ce papier ? Ou bien elle se l'était imaginé ? Et pourquoi ? En tout cas, l'onde étrange et délicieuse, son corps ne l'avait pas oubliée, alors qu'elle en avait conçu un peu de honte mêlée à de la peur. Elle s'était même demandé fugacement qui elle était. Elle étudia le papier. Rien de particulier. Rien non plus de courant. Comme si l'homme projetait de faire une petite dinette dans son jardin, après avoir pris toutes les précautions. - Il n'était pas trop maniaque, au moins ? - Petites courses éclectiques. Un homme qui mangeait des bonbons, c'était peu viril - elle avait des préjugés - au moins ils pourraient les manger ensemble. Elle rit toute seule. Elle était en colère. Elle s'était monté la tête. Il l'avait bien eue. Comme mère de conseil, la nuit se posait là! *** Quelques heures plus tard, elle se réveilla de méchante humeur et nullement reposée. Sa journée de congé s'annonçait bien. Elle n'avait pas terminé son petit-déjeuner quand sa sœur passa. -Ne te dérange pas pour moi. Je t'apporte le linge pour Maman. Elles avaient placé leur mère dans une maison de retraite, et toutes deux se sentaient coupables. Aussi faisaient-elles tout ce qu'elles pouvaient pour que ce séjour fût le moins désagréable possible. -C'est quoi, ce ticket ? C'était sa sœur. Elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder partout. En même temps le ticket trônait, comme le maître de maison. -J'ai fait quelques courses. -T'as acheté un allume-feu ? -C'est pour une amie. -Et où tu les as faites, tes courses ? C'est quoi, Babelio ? Une nouvelle enseigne ? Il n'y a pas de total, juste un point d'interrogation, avec une série de chiffres. Va falloir chercher Turing. -Il n'y a pas de total ? Sa soeur reprit son examen. -Mais c'est un code ! Astucieux ! Tu m'en diras tant. Je comprends que tu gardes soigneusement ce ticket. Hé, hé ! -Un code ? Qu'est-ce que tu racontes ? -Regarde. Si tu lis de haut en bas, tu as à bientôt, et on comprend le point d'interrogation. C'est une question. Qui t'est posée. CQFD. Pas mal, cette idée de message. Bon, je file, j'ai autre chose à faire que d'inventer des types de communication secrète. Hé bien, tu ne t'ennuies pas. Tu remarqueras que je ne te demande pas comment tu as eu ce ticket. A plus. N'oublie pas de rendre visite à Maman. Elle ne manquait pas d'air, sa sœur. Lui dire d'aller voir sa mère, comme si elle ne savait pas qu'elle allait tous les jours à Korian. Toujours la petite remarque qui fait plaisir. Un code ?! Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Evidemment qu'il y avait les prix. Allume-feu, 21, brochettes de marshmallows, 3, -tiens, une offre, intéressant !- insecticide, 9, eau de javel, 9, navets, 15 -son légume préféré, mais il les avait payés la peau des fesses, non, non, pas de fesses - comme s'ils étaient exotiques ou alors ils étaient bio, très bio-, thé earl grey, 18 -oh, la délicate saveur de la bergamote- ombrelle, 19 -ombrelle ou parapluie ? non, ombrelle, symbole de souveraineté. En Asie, soit. Mais elle tenait à son prince, et charmant si affinités. Assurément. C'était électif. Elle le pressentait. A bientôt. Elle était quand même perspicace, la frangine. Le second t commençait le mot total. C'était vrai qu'il n'y avait pas de total. Elle ne l'avait même pas remarqué. Sûr qu'au grand jour on y voyait plus clair. Ou alors la caisse enregistreuse avait foiré le logiciel ? La somme était extravagante. 48.- 18 21 5- -4 5 19- -1 14 1 14 1 19- Elémentaire, Watson, à chaque chiffre, sa lettre correspondante, et avec la répétition du 1 et du 14, l'énigme était un jeu d'enfant. 48, rue des ananas. Et la seconde ligne , 5 5 5 5 5 ? Mais c'est bien sûr, c'était l'arrondissement. Des ananas, dans le cinquième ? Bizarre, comme c'est … A bientôt ? Spontanément, et sans mystère, elle écrivit oui au dos du ticket, puis elle ajouta volontiers. Sans se poser de questions -quand on est heureux, la vie est limpide- elle prit son manteau. Quel jour de congé elle passerait. Quel genre d'homme ce devait être. Sa mère attendrait peut-être un peu. Sa sœur trouverait encore à redire. Bah, elle avait le ticket. |
Cathye le 03 septembre 2022
Bonjour, Quelques bonnes lectures à savourer --------------------------------------------------------------------------- Un ticket aux mille saveurs Je m’baladais sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu 🎹🎼 les yeux dans l’vague et l’nez en l’air. Quand je l’aperçois, qui gît au milieu des pavés luisants de la dernière pluie. Un vent léger le soulève pour le redéposer aussitôt. Comme s’il pesait lourd. Ahh non, ça va pas l’faire !! M’enfin...on ne jette pas ses papiers sur la chaussée😡. Des pas rapides, plus loin devant moi, claquent en s’éloignant sur le trottoir. Aussitôt, je relève les yeux…Pour voir disparaître une silhouette ou plutôt un pan de veste. Femme, homme, jeune certainement vu l’éclair qui s’est envolée et a disparu en quelques secondes à peine😳. Après tout, l’inconnu.e ne s’est peut-être pas rendu compte ou tout simplement n’en est pas le propriétaire… Je reviens donc sur mes pas pour ramasser ce bout de papier et le jeter dans une corbeille située à proximité quand mon regard capte un alignement. Une liste de courses. Je comprends aussitôt qu’il s’agit d’un ticket de caisse. Froissé. Légèrement délavé, même. Bof, me dis-je, est-ce si important ? Mais ne résiste pas à le détailler. Au demeurant, banal. Des consommables et d’autres d’ordre ménager. Cependant, quelque chose m’interpelle, m’attire curieusement sans que je réussisse à définir quoi. Bizarre. Bizarre. Fébrilement, je le tourne, le retourne, je ne ferai pas mieux avec une loupe, peut-être le verso révèlera un indice. Mais il reste vierge, désespérément vierge. Hésitant à le jeter, je tire sur mon nez, passe la main dans mes cheveux, courts, mais que je rejette quand même en arrière, signe d’une grande perplexité chez moi. Pendant un bon bout de temps, je reste planté là, à réfléchir, troublé. Avant que, lentement, je reprenne ma route, le papier toujours dans la main et la tête non pas dans les nuages, encore que le flou envahisse mes neurones, mais plutôt dans le magasin dont le nom figure au bas du ticket. Et pas des moindres !! Qui justifie, de fait, le prix. Et me fait penser que la personne qui l’a jeté ou perdu n’est pas n’importe qui. Alors, mentalement, je visionne les rayons des denrées alimentaires en référence aux produits qui composent l’achat. Pffff…. Comme si la clé de l’énigme se trouve là !? De stupidité, je ris. Heureusement, personne aux alentours. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’examiner plus attentivement l’imprimé. C'est évident, il y a de la recette dans l'air. Mais le reste ? Pourquoi faire ? Pas le temps de me poser d'autres questions, car, d’un seul coup, je sais ! Comme ce bon inspecteur Bourrel, dans «les cinq dernières minutes», je balance « Bon Dieu ! Mais c'est… Bien sûr » ! Immédiatement, j'imagine...La bouche gourmande de ce qui se prépare, les narines déjà frémissantes de ces arômes délicats. Voyons... En brochette, l’ananas, découpé en cubes, accompagnera les crevettes marinées dans du lait de coco et du citron, agrémenté de tranches d’ail, pour un met plus goûteux. L’allume-feu réchauffera le BBQ sur lequel quelques banches de cassis coupées au sécateur et posées sur la grille parfumeront les marshmallows grillés. Quoi de mieux, en accompagnement, que ces petits navets nouveaux et tendres, rôtis dans le beurre ou sautés à la poêle, arrosés de quelques gouttes du jus de ce fruit divin. Avec le rasoir, entailler et découper, j’ai toujours admiré ce savoir-faire, le zeste de quelques agrumes bien dodus et former des roses éphémères jaunes ou oranges pour une décoration plus suggestive. Ne surtout pas oublier le kit d’ustensiles de cuisine utiles à la manipulation des ingrédients, au risque de se brûler les doigts. Le pichet transparent, symbole de fraîcheur, rempli de thé Earl Grey blanc, trônera sur la grande table en bois, nettoyée d’une lichette d’eau de javel afin d’y détruire d’éventuelles scories qui auraient eu la bonne idée de passer au travers des nettoyages précédents. Pulvérisation, au préalable, d’une touche d’insecticide en prévention d’invités suspects et non désirés et garder à portée de main le spray pour parer à toute attaque intempestive. Le cas échéant, le parapluie protègera, du soleil ou de la pluie, celui qui officiera à l’instant où le photographe déclenchera l’appareil. Puis, une première ébauche sur imprimante-encre facilitera les modifications ou les corrections nécessaires à ce pas-à-pas culinaire. Enfin, la clé USB servira de support à l’enregistrement du cliché définitif à soumettre à l’éditeur pour le prochain livre de cuisine, déjà en préparation. Parce que oui je t’ai reconnu, toi, le plus fabuleux et le plus fantaisiste des cuisiniers. Allez, sans rancune, déchiré et jeté. Tu n'en as plus besoin ! |
Cathye le 04 septembre 2022 leslecturesdeclem : une envolée saignante mais bien agréable à lire Scooby : toujours dans la rime. J’aime beaucoup elea2022 : une écriture qui ne laisse aucun répit, j’adore cette façon de raconter. Vibrelivre : le ticket de l’amour. En voilà une belle histoire charlene_bzh : - « un oiseau qui n’existe pas, un sommeil agité et un ticket dans la main ». Du rêve à la réalité. Belle imagination Chlegranger : le ticket qui réunit une fratrie. C’est beau |
Snoopythecat le 06 septembre 2022 Vibrelibre Une histoire d'amour qui pourrait débuter, cela change des approches plus criminelles, chouette idée. |
Snoopythecat le 06 septembre 2022 Hekate2018 Quelle belle imagination et que c'est bien écrit; Avoir découpé le texte en plusieurs parties est une excellente idée. Cela aurait pu être long mais j'ai eu envie de savoir la suite et j'ai même un goût de trop peu, donc ce n'est pas long du tout . |
Snoopythecat le 06 septembre 2022 elea2022 Que d'imagination, je vous tire mon chapeau, je n'aurais jamais pensé à aborder le sujet de cette façon. Bravo. PS : vous me donnez des complexes, j'ai l'impression d'avoir autant d'imagination qu'un Marshmallow grillé . |
franceflamboyant le 06 septembre 2022 vibrelivre : après les pistes policières, il est heureux de découvrir votre proposition ! Joli texte qui sonne comme un prélude à une belle rencontre . Cathye: une vision originale, loin des univers plus sombres qui ont été évoqués dans plusieurs textes. Chaque objet cité trouve son utilité; tout concourt à montrer l'habileté du plus fantaisistes des cuisiniers ! |
AndrewM1987 le 08 septembre 2022
Bonjour @FlorinNogueira, Voici ma contribution au défi d'écriture du mois d'août 2022 : Titre de mon texte : Le ticket de la paix Samedi 23 août 2003, 13 h 56, Bagdad, Irak. Communiqué de presse de Mme. Luna Ahajjam, secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies. « La région connaît la guerre depuis plus de deux ans. Au lendemain de l’attentat ayant frappé le poumon de notre action, la communauté internationale appelle les dirigeants des pays membre à soutenir l’exécutif de M. Karzaï. L’objectif premier est une recomposition urgente d’un gouvernement stable. Les experts nous disent que la logique sécuritaire ne diminue pas la menace terroriste qui pèse sur les Irakiens. Nous demandons à tous les acteurs de ce conflit de travailler ardemment à une sortie de crise visant à stabiliser le régime politique en place et in fine redonner à la population la maîtrise de leur destin. » L’aube, cet unique moment de la journée propice à la réflexion, à la rêverie et aux souvenirs. Avant que le soleil ne m’agresse de ses rayons, j’erre dans la maison et m’interroge sur les sens de la vie. Je me demande : quelle aurait été ma vie ailleurs, dans un autre pays, avec une autre culture, sur un autre continent ? Vous allez me prendre pour une folle, mais tant pis. J’adore ça, créer des scénarios dans ma tête. Comprendre le monde qui m’entoure et ses beautés. C’est ainsi qu’on m’a éduqué et j’en suis fière. Au loin dans la maison, la voix de Mama résonne. C’est le surnom que je donne à maman, mais uniquement en famille. Par respect pour elle. Elle me demande d’aller au Centre commercial Al-Mansour Mall. Elle pense que je trouverai plus facilement les denrées à acheter. J’habite dans le quartier de l’université Al-Turath, à cinq minutes à pied. Pourtant, je déteste y aller pour faire les courses. Les gens sont bizarres. Ils vous dévisagent du regard. Je me sens mal à l’aise. C’est tellement étrange cette sensation de se retrouver nue devant eux. Mais pour faire plaisir à Mama, j’y vais quand même. Habituellement, je vais au supermarché Al-Rabea, près de l’hôpital. Un bus me dépose juste devant l’entrée. C’est facile et rapide. Les habitants du quartier y sont plutôt sympathiques. Il y règne une odeur agréable de jasmin et de menthe, et de Shawarma, l’en-cas typique, que tout le monde ou presque aime. Une viande braisée enfermée dans un sandwich avec de délicieux légumes frais. Un véritable délice pour les papilles. Dans la rue longeant le Centre commercial, la foule afflue en masse. C’est le jour du Marché. À cette heure de la journée, les commerçants distribuent généreusement les invendus à la population. À mes pieds, j’aperçois un ticket de caisse froissé. J’en suis certaine, il appartient à cette femme. Celle-là même qui m’a dévisagé avant de s’enfuir en un éclair. Je le ramasse pour le jeter. Une idée me vient alors en tête : découvrir ses intentions profondes. Mes proches me disent que je suis une femme bienveillante, curieuse d’esprit et intelligente. Pourquoi cette femme m’a déshabillé du regard tout à l’heure dans la rue ? Pourquoi a-t-elle volontairement fait tomber ce ticket devant moi ? Que cache-t-elle comme secret ? Que veut-elle ? Je ne cesse de m’interroger sur ses intentions. Dayanara : Mama ? Je t’entends mal. Parle dans le téléphone et diminue le son de la télévision s’il te plaît. Mama : tu m’entends ? Ma chérie, as-tu entendu les nouvelles ? Al-Quaeda a bombardé les Américains, ici chez nous. J’ai entendu le discours de Luna Ahajjam. Il faut que tu rentres le plus vite possible à la maison. Je suis inquiète. Dayanara : ne t’inquiète pas, je serai bientôt de retour. Je suis déjà presque arrivée à Al-Mansour. Je fais au plus vite. Mama : prends soin de toi. Je t’aime. Dayanara : je t’aime aussi. Rentrer à la maison avant d’en savoir davantage, impossible pour moi. En même temps, Mama m’attend avec impatience. Que dois-je faire ? C’est décidé, je rentre et j’oublie tout. Et surtout, pas un mot à Mama de toute cette histoire. Sur le chemin du retour, je suis prise d’angoisses. Et si cette femme me connaissait ? Et si elle voulait du mal à ma famille ? Je suis terrorisée. Inconnue : Dayanara ? Moi : qui êtes-vous ? Inconnue : j’ai besoin de vous parler. C’est urgent. Moi : que se passe-t-il ? Je la regarde intensément. Ses yeux sont profonds. Son corps est empli de sensualité. Je suis jalouse de cette inconnue, à peine croisée. Son ticket lui ressemble. Elle aime cuisiner, de temps en temps seulement, de savoureuses recettes exotiques. Elle utilise le lait et l’ananas pour la douceur, l’ail et le citron pour rehausser le goût de ses préparations, le crustacé pour la rondeur, le marshmallow pour la douceur, le thé vert pour la volupté et le navet pour le côté acre de l’aliment. Elle aime les barbecues et prendre soin d’elle. Définitivement, cette merveilleuse inconnue m’ensorcelle. Il est impératif que je reprenne mes esprits à présent. Inconnue : vous souvenez-vous de votre mission à Beyrouth ? Moi : pour qui travaillez-vous ? Inconnue : je m’appelle Maryam. Je travaille pour les Nations Unies. Accepteriez-vous à nouveau de nous aider ? Moi : je ne sais pas de quoi vous parler. Qui vous envoie me parler ? Maryam : c’est confidentiel. Vous le savez, n’est-ce pas ? Néanmoins, vous avez pu compter sur cette personne au Liban. Moi : je ne peux plus. Mama est gravement malade. Je suis rentré pour prendre soin d’elle et je ne désire plus quitter mon pays. Maryam : je suis sincèrement désolée pour votre mère. Mais nous avons besoin de vous. Moi : pourquoi m’avoir jeté ce ticket ? Maryam : l’objectif est de vous recruter au sein des Nations Unies, comme experte en sécurité intérieure. Vous avez le profil. Moi : je ne sais pas. Je suis une citoyenne irakienne maintenant. Pas une traîtresse. Plus une traîtresse. Je me suis repentie. Et Dieu l’a approuvé. J’ai tout laissé tomber pour vous et vos fichus intérêts stratégiques. Ma famille, mes frères et sœurs de cœur, tous. Le monde va mal. Vous le savez et vous ne faites rien. La peur du lendemain plane au-dessus de nos têtes. La famine ne cesse de nous atteindre. La guerre fait rage sur la planète. Quand allez-vous stopper vos ingérences dans les affaires des autres ? Maryam : Dayanara, s’il vous plaît. J’ai vu la façon avec laquelle vous avez ramassé, analysé et décortiqué ce simple bout de papier. Vous êtes là personne idéale pour ce poste. Croyez-moi. Vous n’avez rien perdu de vos habiletés d’antan. Soyez sans crainte, vous n’avez trahi personne. Votre droiture vous honore. Vous avez servi des intérêts qui vous dépassent. Vous avez bien fait. Moi : et ce numéro 2.287 592 ? Que veut-il dire ? Maryam : appelez-moi et nous discuterons de tout ça. Au calme et à l’abri des regards indiscrets. Moi : autour d’un thé vert ? Maryam : bien évidemment. Dans le meilleur des cas, je devrais tout raconter à Mama. D’abord, mes mensonges. Puis, mon engagement pour les Américains et enfin mon détachement pour le compte des Irakiens. Mais je dois me taire dans toutes les langues. Elle ne comprendrait pas. Elle serait peinée de mes décisions et à la fois si fière de moi. Sa fille ayant servi son pays avec foi, détermination et sincérité. Mais aussi le pays ennemi, selon elle. Un déshonneur pour nous tous. Une trahison. Et elle aurait raison. Dayanara : Mama ? Je suis rentrée à la maison. Mama : je t’ai demandé de faire vite au Centre commercial. Dans le contexte actuel, il est préférable de ne pas flâner en ville ma chérie, tu le sais. Je suis heureuse de te savoir de retour, en sécurité, à mes côtés. C’est de l’or. Dayanara : Mama ? Je t’aime et t’aimerai éternellement. Ceci dit, je dois te parler de choses importantes. Mama : je t’écoute mon cœur. Dayanara : il y a quelques années, après la mort de Baba, … Samedi 23 août 2003, 19 h 57, Bagdad, Irak. Communiqué de presse de Mme. Luna Ahajjam, secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies. « Ce soir, une attaque de drone a littéralement dévasté un quartier d’habitation non loin de l’université Al-Turath. C’est avec un immense regret que nous annonçons la mort d’au moins une de nos agents à Bagdad. Elle a travaillé de nombreuses années au Liban ou encore au Maroc pour le compte de son pays. C’est avec honneur et engagement qu’elle a servi également notre Organisation. La responsabilité, la loyauté et le professionnalisme l’ont incarné durant ses quinze années où elle a œuvré pour la paix, tant ici qu’ailleurs. Elle s’appelait Dayanara Mektoub. Toutes mes pensées vont aujourd’hui à sa famille et à ses proches. » |
glegat le 08 septembre 2022
Quelqu'un sait-il quand se termine le défi du mois d'août ?, ne serait-ce pas plus simple de boucler sur un mois juste du 1er au 31 par exemple ? Comme c'était naguère.
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