Il y a eu
le morceau de soi blanc, tel un préambule, l'avant propos d'un talent frémissant sous l'écorce, prêt à faire jaillir la lumière d'histoires fabuleuses, de celles qui tirent par les cheveux de l'âme et nous suspendent à une plume unique prête à se révéler.
Il y a maintenant
Les peupliers célestes, tel un écho singulier à ce premier recueil. Là encore, des textes en miettes, en tessons, tantôt d'une douce poésie, tantôt d'une plume acérée à la précision chirurgicale, de la prose qui se prend de lyrisme, des fragments d'histoire qui nous tendent un miroir, et toujours, partout, la lumière.
Ce recueil m'a fait l'impression de lire un essentiel, comme si tout l'univers de
Frédéric Bleumalt tenait entre ces pages. On y côtoie un érotisme singulier, une appréhension follement humaine, une peur en sourdine, lancinante, un regret éperdu de l'enfance. On dévide les fils tissés par l'auteur à l'aune de notre propre histoire, on bute sur des noeuds de folie, des ornières philosophiques, et lorsque la dernière page se tourne, on se retrouve un peu seul, un peu orphelin, avec ce petit supplément d'âme et de lumière qu'apporte avec lui le talent véritable.
Je lis cet auteur depuis longtemps, ai aimé, adoré nombre de ses écrits, mais ce recueil entre dans le panthéon des textes qui m'ont véritablement touché jusqu'au coeur, avec
Celui qui regardait le ciel et
le voyage de Zéphyr.
Un petit bijou aux macles fabuleuses, à lire avant le sommeil pour se laisser porter.