J'avais adoré le premier volet «
La métamorphose de Zephyr » c'est donc avec un grand plaisir que je me suis laissée happer par le second.
Zephyr a grandi, Zephyr a changé, comme une chrysalide il a laissé son ancienne enveloppe au bord du chemin. Par contre il n'a rien oublié de celui qui lui a volé son innocence, violé son intimité. Pire, celui qui a fait qu'il est attiré par cette fange.
Quand, au début du livre l'auteur dit qu'il prend le train pour aller se venger je me suis dit que ça n'allait pas être très original. Et pourtant….
La psyché de Zephyr est au coeur de ce récit, c'en est le maillon fort. le lecteur a accès à ses pensées, ses souvenirs. L'auteur grâce à sa plume ciselée, vive percutante nous délivre une vengeance savoureuse. J'ai presque applaudi quand j'ai découvert la manière dont Zéphyr allait l'exécuter. C'est du caviar.
Oui c'est glauque, dérangeant, très imagé, on ne peut rien louper du déroulement de cette vendetta, on le vit comme une projection en super 8 impossible à rembobiner, il n'y a pas de retour possible en arrière. Afin d'être l'adulte et l'homme que Zephyr veut, il doit s'affranchir de ce passé douloureux, se libérer de ses chaines, se réapproprier son moi-enfant, son moi-adolescent pour laisser s'épanouir son moi-adulte.
Le huis-clos entre le narrateur et son bourreau est très bien décrit, j'ai vu, senti, éprouvé avec Zephyr. La dernière scène est d'une horrible beauté, la vision en est nauséabonde mais jouissive. le vainqueur c'est Zephyr.
Je vous laisse avec les passages qui m'ont percutée :
« J'accouche de toi, monstre abîmé, étron vivant, glaire à vague forme humaine »
« Regarde comme je suis beau, enfin excisé de toi. Tes glus se répandent en-dehors de moi. Je te rends tes fruits dans un bruit qui me rappelle des mucosités »
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