Regroupement Chimérique

— Ce soir, égarons-nous dans un vieux manoir, construit loin, très très loin de toute source de vie bienfaisante : le manoir de Nycthémère. Comme son nom l'indique, il abrite toutes les viles créatures de la terre, sauf les mamans — et croyez-en ma fidèle expertise, si elles osaient ne serait-ce que s'approcher de ces lieux, elles finiraient avec un arrière-train salement déboîté et une tête décapitée sur un bûcher, hm, mais je m'égare...

Son sourire s'effaça, alors que le souvenir disparaissait déjà. Cet instant était toujours le plus cruel de tous : le retour à la réalité. Sa tête descendit vers ses mains, posées contre la céramique blanche du lavabo. Jaune pâle, elles étaient encore trempées, à peine essuyées.

Enfants de grands-parents touchés par le danger, de parents trop (a)brutalisés pour oser changer,
Enfants de l'infortune, fiers sans aucune tune,
Inconscients de valoir le prix de l'or face à une masse corrompue, elle-même satisfaite d'être tout juste repue.

— Je te l'avais dit.
— Tu ne sais plus ce que tu fais, arrête ! la suppliai-je.
Ses ongles poussèrent en de longues griffes acérées et une nouvelle
queue noire frappa le sol.
— Je t'en prie... Ne fais pas ça.

After the storm comes the silence; I'm beyond. I've made it. And my tears are a relief, even though they still hurt in some ways.