Don Winslow présente La Cité des rêves
Voilà pourquoi le .22 est l'arme de prédilection de Callan. Elle n'est pas suffisamment puissante pour expédier une balle traversante. Au contraire, le plomb danse la gigue à l'intérieur de la boîte crânienne en cherchant frénétiquement une sortie, il allume toutes les lumières avant de les éteindre.
Game over.
Et pas de bonus.
Il tend la main.
-Juan Parada.
-Nora.
Nora, rien de plus, remarque-t-il. Pas de nom de famille.
-Vous vivez au Mexique, Nora ?
-Non, je suis ici pour affaires.
-Et vous êtes dans qu'elle branche ?
Elle le regarde droit dans les yeux.
-Je suis call-girl.
-Je crains de ne pas ...
-Je suis une prostituée.
-Ah.
-Et vous, vous faites quoi ?
-Je suis prêtre, répond-il avec un sourire.
[...] Et nos solutions sont toujours les mêmes futiles non-solution : construire de nouvelles prisons, engager plus de policiers, dépenser de plus en plus de milliards de dollars à ne pas guérir les symptômes pendant que nous ignorons la maladie.
La plupart des gens de mon quartier qui veulent lâcher la dope n'ont pas les moyens de suivre un programme de traitement, parce que la plupart ne disposent pas d'une assurance-santé digne de ce nom. Et il y a une file d'attente de six mois à deux ans pour obtenir un lit dans les programmes de traitement de substitution.
Nous dépensons pratiquement deux milliards de dollars à empoisonner les cultures de cocaïne et les enfants de cette région, et il n'y a pas suffisamment d'argent au pays pour aider qui veut arrêter sa dépendance à la drogue.
Dennis voit son visage veillir, ses cheveux se clairsemer, son ventre s'avachir. Sait que ses réflexes sont un peu plus lents et sa mémoire moins performante, qu'il a désormais plus de pages de calendrier derrière lui que devant.
… au bout du compte, les hommes, c’est comme les bas : vous aurez beau en prendre soin, ils finissent par vous filer entre les mains.
(Points, p. 247)
Un simple rai de lumière dans les ténèbres peut se révéler parfois comme un coin de force appelé à s’étendre jusqu’à illuminer le néant tout entier. Si je ne croyais pas cela, songe-t-il en contemplant l’âme de ce meurtrier aux multiples victimes, je ne pourrais pas me lever le matin. Donc, si cet homme demande ce simple rai de lumière, je peux difficilement le lui refuser.
Quel est le point commun entre les éléments de la liste suivante ?
(a) Sonny Corleone
(b) Bonny et Clyde
(c) Filipo Sanchez
La réponse est : Ils n'auraient jamais dû monter dans une putain de bagnole.
La naissance de son fils n'a pas été mieux, juste différente, quand il a eu devant les yeux cette version miniature de lui-même. Et une épiphanie : il n'existe qu'une seule rédemption quand on a eu un mauvais père : être un bon père.
Parce que c'est ça, la vaste plaisanterie : planifier l'opération Condor (*) pour qu'elle se déroule juste avant la grande sécheresse. Il l'a lu dans le ciel ces deux dernières années. Il l'a vu dans les arbres, l'herbe, les oiseaux. Les années de sécheresse arrivent. Cinq années de mauvaises récoltes avant le retour des pluies.
- Si les "yanquis" n'avaient pas incendié les champs, explique-t-il à Güero, c'est moi qui l'aurait fait, pour redonner un coup de fouet aux sols.
Cette fichue opération Condor est donc bien une farce, un jeu, une plaisanterie.
(*) N.D.L. : Dans le roman, opération officiellement mexicaine, en association avec la DEA consistant à empoisonner (en vaporisant des défoliants) les champs de pavots et à brûler ce qui en reste.
J’envisageai donc la possibilité d’écrire un roman précédent Shibumi avec beaucoup d’appréhension. Pour commencer, qu’en penserait la famille Whitaker ? Et comment réagiraient ses légions de fans à l’apparition d’un prétendant au trône ?
Enfin, plus grave encore, parviendrai-je à trouver un moyen fidèle à la substance et au style de l’œuvre de cet homme sans tomber dans un mimétisme choquant et, pour ainsi dire, vain ?