Voici un conte psycho-maritime qui nous entraîne dans une traversée nocturne dangereuse de la Manche. L'écriture est agréable, simple et fluide, le seul petit reproche que l'on pourrait lui faire est un léger excès de dialogue mais qui s'adapte bien au récit. le thème principal du livre est l'amour naissant entre une jeune érythréenne clandestine immigrante, Yohanna et un marin d'occasion, Loïc dépressif et roboticien de son état. L'auteur s'attaque au problème de l'immigration et accessoirement à celui de l'évolution de la robotique par la voix de Loïc.
Armand s'apprête à partir en mer au port de Dives lorsqu'il remarque sur le quai une jeune femme portant dans ses bras un bébé qui lui fait des signes, en lui montrant son bateau. Elle souhaite gagner l'Angleterre. Cette femme noire d'une beauté surprenante, a tôt fait d'effacer les hésitations d'Armand et de Martin son second sur ce boutre. Ils embarqueront à la mi-journée suivante l'Erythréenne, refusant d'adopter la position commune de la routine de l'indifférence face aux rescapés qui fuient leurs pays. Parti de Dives sur mer, le voilier doit maintenant franchir de nuit le rail des cargos remontant la Manche, chose difficile en raison du trafic. Loïc, 40 ans, dépressif, tombe sous le charme de la belle Erythréenne avec laquelle il discute souvent. . Peu après le franchissement du rail, Loïc se jette à la mer, acte prémédité depuis longtemps et s'enfonce dans les flots. Yohanna, aussitôt saute à l'eau pour tenter de le sauver. Elle réussit à accrocher son bras. Les cargos à côté du drame poursuivaient leur avancée et le voilier n'eut que le temps de virer de bord et récupérer Loïc et Yohanna
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Les innocents massacrés à nos portes, entre nos frontières, entre deux infos, ces intervalles de répit dans les trompeuses transparences de nos labyrinthes, banalisant à force de matraquage médiatique, les tragédies répétitives, ce temps n’en finit pas d’agoniser. Ce temps de fin des temps où les vrais puissants se cachent en douce dans des statues vivantes […] Mais nous sommes tous des pantins, très sophistiqués, entre leur mains !
Le bel idéal humaniste et démocratique européen vole en éclats à mesure que les migrants s’approchent un peu plus de nous. On n’a jamais autant parlé de justice, de paix et d’unité, quand chacun ne pense qu’à défendre ses intérêts nationaux ou privés.
La machine la plus autonome ne peut remplacer la simple relation humaine qui implique l’imprévisibilité.