AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 1 à 5 d'une nouvelle série consacrée à Thor, lancée dans le cadre de l'opération "Marvel NOW". Ces épisodes sont initialement parus en 2013. le scénario est Jason Aaron, les dessins et l'enrage d'Esad Ribic et la mise en couleurs de Dean White pour l'épisode 1, d'Ive Svorcina pour les épisodes 2 à 5.

En 893, en Islande, Thor est en train de festoyer aux frais des vikings locaux, après avoir abattu un géant du froid qui terrorisait les villageois du coin. Une jeune fille fait irruption dans la Maison Longue pour annoncer qu'il y a un cadavre bizarre dans la mer, près du rivage. Thor se rend sur place, repêche le cadavre et découvre qu'i s'agit de celui d'un dieu. de nos jours, sur une planète éloignée nommée Indigar, une jeune fille prie Thor le dieu du tonnerre pour qu'il vienne déclencher la pluie sur leur planète desséchée. Thor répond à son appel et exauce son voeu, après quoi il interroge les autochtones pour découvrir pourquoi ils ne disposent pas de leurs propres dieux. Plusieurs millénaires dans le futur, Thor est le dernier dieu vivant d'Asgard, assis sur le trône qui fut autrefois celui de son père. Il se lève et se lance à corps perdu dans une dernière bataille contre une horde de monstres au corps noir comme de l'ébène.

À chaque fois qu'Aaron prend en main une série de superhéros (Ghost Rider, Weapon X, Incredible Hulk ou encore Wolverine & the X-Men), il a à coeur de présenter un point de vue différent. Ici le principe de base est donc de suivre Thor dans 3 époques, se battant contre un même adversaire. Dans ces épisodes, Aaron a pris le parti de limiter l'interaction avec les êtres humains normaux à la partie se déroulant en 893, et une courte scène avec un autre Avenger (aucune apparition ou mention de Donald Blake). le récit est donc concentré sur les différentes versions du personnage de Thor, d'autant plus que le lecteur a accès à ses pensées par le biais de cellules de texte. Ce flux de pensées est un peu décevant dans la mesure où il sert plus à exposer des éléments de l'intrigue qu'à faire ressortir la personnalité de Thor.

D'épisode en épisode, le lecteur a le plaisir de découvrir qu'Aaron a plusieurs idées intéressantes, à commencer par le fait que Thor a conscience d'appartenir à un panthéon de dieux, parmi tant d'autres. Même s'il apparaît comme un combattant émérite, Thor fait preuve d'un peu de jugeote jusqu'à aller chercher des renseignements dans une bibliothèque peu banale. Aaaron intègre évidemment une forme de voyage dans le temps dont il n'est pas possible de dire si elle appartient à la famille de ceux qui donnent mal à la tête en générant des paradoxes ingérables, ou pas. Mais à l'issue des 5 épisodes, le lecteur en ressort quand même avec l'impression qu'il ne s'est pas passé grand-chose. Il est vrai que le choix d'éditeur de Marvel de favoriser des découpages en 5 épisodes de 20 pages est imposé au scénariste (afin de conserver l'attention des lecteurs mensuels, de publier des recueils plus régulièrement, donc d'augmenter le chiffre d'affaires). Mais il est tout aussi vrai qu'Aaron donne l'impression d'étirer les histoires de chacune des 3 époques pour tenir les 5 épisodes (en particulier celle se déroulant en 893). Finalement, le lecteur a assisté aux mêmes actions de l'ennemi dans les 3 époques, sans apprendre grand-chose sur ses motivations. Il choisit aussi un mode narratif pas toujours habile, en particulier pour l'épisode 2 constitué d'un long combat aérien entre Gorr et Thor, pendant lequel le lecteur suit les pensées de Thor, déconnectées de l'action en cours.

Pour que ce genre de dispositif fonctionne, il faut que le dessinateur soit capable de mettre en scène un combat inventif, logique, chorégraphié. Première déconvenue : pour cet épisode, Esad Ribic ne dessine aucun arrière plan, laissant à Ive Svorcina le soin de les remplir avec des évocations peu intéressantes de nuages. Deuxième déconvenue : pendant 6 pages Thor fait des grands moulinets inutiles avec son épée, et Gorr brasse de l'air avec ses bras, pour un spectacle présentant un niveau d'intérêt très faible. Pourtant le lecteur pouvait espérer de grandes choses de la part de Ribic qui a déjà illustré les aventures de Thor dans Frères de sang de Rob Rodi pour un résultat majestueux. Or ici les dessins sont sympathiques, quelques cases sont magnifiques, mais on ne retrouve pas l'incroyable majesté de "Blood brothers" (même pour l'épisode mis en couleurs par Dean White).

Ce premier tome de Thor fait honneur à la volonté de Jason Aaron de proposer une approche personnelle du personnage, mais laisse sur sa fin du fait de sa brièveté et de son relatif manque de substance tant au niveau du scénario que des dessins.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}