AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Clochette44


Désert solitaire d'Edward Abbey
Traduction de Jacques Mailhos

La lecture du mois de Septembre du #PIcaoboriverbookClub était "Désert Solitaire" d'Edward Abbey. J'en avais déjà entendu parler et la réédition Totem n'y était pas étrangère. D'ordinaire, j'aime le Nature Writing, mais plutôt dans les romans, quand on me raconte une histoire, et là j'avoue que dans un récit, je savais que j'allais sortir de ma zone de confort.

Et ma crainte a été avérée assez rapidement. de longues descriptions de nature, (flore, paysages) m'ont presque découragée. Et puis je suis quand même assez têtue, et j'ai donc persévéré, et bien m'en a pris. Une fois que j'ai eu accepté de me laisser porter par le mots, c'était magnifique.
Oui, c'est vrai, le discours écologique est toujours présent 50 ans après la première parution de ce livre, et il est toujours aussi actuel malheureusement (le tourisme de masse, l'enrichissement sur le dos de la nature, le non-respect des hommes), et c'est navrant de voir que l'homme évolue si peu dans ses mentalités. Mais, moi, ce qui m'a vraiment, mais vraiment, beaucoup plu dans ce récit, ce sont les mots, leur musicalité. de la poésie, à l''état brut (je dis un énorme bravo au travail de traduction de Jacques Mailhos).
Edward Abbey était un poète. Il m'a fait aimer, par son sens du détail, des fleurs, des plantes, des arbustes (J'en ai passé du temps à aller voir à quoi ressembler telle ou telle fleur, - ah le fameux genévrier). J'ai frissonné avec la danse des serpents, la tentative vaine de récupérer le cheval sauvage, la descente dans le canyon (qui malheureusement finira noyé sous les eaux). J'ai été outrée par ce qu'il était advenu aux indiens, dépossédés de leurs terres sous prétexte de progrès. Tout un pane d'émotions que je ne pensais vraiment pas vivre.
Je pense que ce récit n'est pas à mettre dans toutes les mains car les descriptions peuvent en rebuter plus d'un mais si l'on s'en donne la peine et qu'on se laisse envahir par la beauté des mots, il est porteur d'un message à écouter absolument.

Et pour la fin, parce que ce passage m'a touchée au pus profondément :

"L'amour de la nature sauvage est plus qu'une soif de ce qui est toujours hors d'atteinte ; c'est aussi une affirmation de loyauté à 'égard de la terre, cette terre qui nous fit naître, cette terre qui nous soutient, unique foyer que nous connaîtrons jamais, seul paradis dont nous ayons besoin - si seulement nous avions les yeux pour le voir. le péché originel, le vrai péché originel, est la destruction aveugle par simple appât du gain de ce paradis naturel qui nous entoure - si seulement nous en étions dignes".



Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}