Citations sur Désert solitaire (298)
.
[...] j'écoute la quiétude profonde et pétrifiée du canyon .
Nul vent ,
nul souffle ,
nul oiseau ,
nulle eau vive ,
nul bruit d'aucune sorte hors ma propre respiration .
Seul dans le silence ,
je comprends un instant la terreur que le désert primal suscite chez de nombreuses personnes , la peur inconsciente qui les force à dompter ,
altérer ou détruire ce qu'elles ne peuvent comprendre , à réduire le sauvage et le préhumain pour lui donner taille humaine .
Tout plutôt que d'affronter de face l'ante-humain , l'autre monde qui ne terrifie pas par son danger ou son hostilité mais par quelque chose de bien pire : son implacable indifférence .
Ed .Gallmeister (Nature Writing ) p. 247
Nous avons besoin de la nature, que nous y mettions le pied ou non. Il nous faut un refuge même si nous n'aurons peut-être jamais besoin d'y aller. Je n'irai peut-être jamais en Alaska, par exemple, mais je suis heureux que l'Alaska soit là. Nous avons besoin de pouvoir nous échapper aussi sûrement que nous avons besoin d'espoir; sans cette possibilité, la vie urbaine pousserait tous les hommes au crime ou à la drogue ou à la psychanalyse.
Non, la nature sauvage n'est pas un luxe mais un besoin fondamental de l'esprit humain,aussi vital pour l'homme que l'eau et le bon pain. Une civilisation qui détruit le peu qu'il reste de sauvage, de vierge, d'originel , se coupe elle même de ses origines et trahit le principe même de civilisation.
Je n'ai que d'excellents souvenirs de ces périodes, notamment des deux premières saisons (...), où le temps passait comme le temps devrait toujours passer : avec une lenteur extrême, des jours qui s'étirent et se traînent, longs et lents et libres comme des étés d'enfant.
...Certes il n'y a pas de femmes ici (vraie ou fausse bénédiction ?), pas de salle de concert, pas de livres, pas de bars, pas de galeries, aucun théâtre ni terrain de jeux, nulle cathédrale du savoir ni haute tour de la finance, pas de guerres, pas d'élections, pas d'embouteillages ou autres amusements, aucun des délices poly-scélérats de ce que Ralph appelle la siphilisation.
p. 210
Le désert sera toujours là au printemps. Puis vient une seconde pensée. Lorsque je reviendrai, sera-t-il toujours le même? Serai-je le même? Tout sera-t-il un jour de nouveau à peu près le même? Si je reviens.
Lorsqu'un homme ne peut que craindre de boire l'eau des rivières et des torrents de son pays, alors ce pays ne vaut plus la peine qu'on y vive.
Je préférerais échanger des idées avec les oiseaux qui peuplent notre planète plutôt que d'apprendre à entretenir des communications intergalactiques avec quelque obscure race d'humanoïdes habitant un astre satellite du système de Bételgeuse.
Le désert gît en deçà et surgit au-delà de toute description humaine possible. En quoi il est sublime.
La musique occulte ne forme qu'une partie du répertoire des coyotes : ils varient le programme par des hurlements, jappements et aboiements plus conventionnels si ça leur chante. En général, ils arrêtent de hurler et se retirent dans les rochers, à l'abri, peu après le lever du soleil.