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Critique de Myriam3


Imaginez un parc national perché à une moyenne de 1500 mètres au coeur du plateau du Colorado. Un désert de plusieurs centaines de kilomètres carrés constitué d'arches et de sculptures naturelles creusées par le temps et l'érosion. de soudaines rivières de gré couleur sauce tomate qui avalent tout ce qui vient sur leur route, avant de s'évanouir dans une poussière rouge sous un soleil brûlant.
Des squelettes au creux des roches, d'animaux, ou d'hommes qui n'ont pas su revenir à leur campement. Car, dans ce paysage aussi sublime qu'hostile, l'être vivant n'y est rien, ou plutôt fait partie du tout, finit lui-même par tomber en poussière.
Ca, c'était avant qu'on goudronne les chemins d'accès au parc et que ses trésors jusque là tenus cachés, soient accessibles aux touristes.
Edward Abbey a été gardien du parc plusieurs saisons de suite à cet instant particulier, celui où le parc encore sauvage, peu exploré, soit en passe de s'ouvrir au monde.
Il faut un sacré caractère mais surtout une vision très humble de la vie pour y vivre tel qu'il l'a fait, seul la plupart du temps - quand il n'accueille pas les quelques touristes annonciateurs d'une future foule - baroudant dans le parc sous un soleil de plomb et des températures extrêmes et méditant sur le monde moderne américain des années 60. Edward Abbey, un brin conservateur, fustige les voitures, la télévision, le tourisme, et de manière plus générale le progrès. Sa clairvoyance et sa lucidité sont aussi douloureuses à lire que l'évocation de sa/la vie dans ce désert est rassérénante.
Edward Abbey a saisi une chance inouï, unique de vivre cette aventure qui n'est pas donné à tout le monde mais qu'il partage avec une grande humanité.
Une très belle aventure!
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