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Citations sur Méfiez-vous des femmes qui marchent (15)

Introduction

(...) Je savais bien que je n'aurais jamais assez de place, ni dans ma tête ni entre les pages d'un livre de taille moyenne, pour inclure toutes les femmes remarquables que j'avais découvertes.J'ai donc choisi un groupe de femmes pour qui les longues marches dans la campagne ou la nature sauvage avaient entraîné un changement radical: Frieda Lawrence, née von Richthofen; Gwen John; Clara Vyvyan, en compagnie de Daphné du Maurier; Nan Shepherd; Simone de Beauvoir; Georgia O'keeffe; et- plus brièvement- Emma Gatewood.
Ce que j'ai découvert était souvent ahurissant, fréquemment dramatique, pour ne pas dire tragique, et en tout cas toujours profondément révélateur. Ces femmes ne marchaient pas pour " jouir de toute la liberté dont peut jouir un homme" ( comme aurait dit Jean-Jacques Rousseau), ni pour prendre de l'exercice, ni parce qu'elles y étaient obligées par leurs tâches ménagères. Elles marchaient afin de penser par elles- mêmes.De mettre de l'ordre dans leurs émotions. De comprendre les facultés de leur propre corps.D'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour commencer à exister, pour devenir tout court.

( p.28)
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Lorsqu'on fait glisser le bout de ses doigts sur des routes, des rivières, des allées cavalières, des contours et des culs-de sac qui nous intriguent, on pressent l'intérêt narratif de l'expédition, prenant conscience du plaisir
du trajet plutôt que de sa destination. Ce n'est pas en faisant glisser ses doigts sur un écran que l'on éprouvera le même frisson. Ni en suivant aveuglément un point rouge mobile qui, avec une rare intelligence, s'oriente, se déplace
et pense à notre place.
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Il se passe quelque chose quand nous vivons conformément à la vision, aux valeurs et aux besoins de quelqu'un d'autre : nous leur cédons notre liberté. Et alors, une partie de nous-mêmes disparaît.
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Elles marchaient afin de penser par elles-mêmes. De mettre de l'ordre dans leurs émotions. De comprendre les facultés de leur propre corps. D'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour commencer à exister, pour devenir tout court.
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Elles marchaient afin de penser par elles-mêmes. De mettre de l'ordre dans leurs émotions. De comprendre les facultés de leur propre corps. D'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour commencer à exister, pour devenir tout court.
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Trois jours après le commencement de ma randonnée le long de la Tamise , la pandémie de COVID-19 a frappé et le monde a chancelé, trébuché, marqué un temps d'arrêt, changé. Tandis que j'écris ces lignes, une grande partie du monde est arrêtée et beaucoup d'entre nous sont confinés chez eux. Les femmes ont toujours été vulnérables, de manière disproportionnée , à de nombreuses causes de maladies mentales, ces causes allant des violences conjugales à la nécessité de s'occuper des autres - lesquelles ont bien sûr été davantage au premier plan à l'occasion de la pandémie. On ne sera pas surpris d'apprendre que les femmes souffrent davantage d'angoisse et de dépression, et les premières études des dégâts collatéraux de la pandémie sur la santé mentale des femmes laisse penser ils seront peut-être énormes.
Un rapport à récemment atterri sur mon bureau, précisant que la marche dans des lieux ruraux où isolés, pendant une journée entière ou plusieurs jours, permet aux femmes de traverser un processus de « transformation psychologique » et de « secours et restauration émotionnelle » . Exactement comme elle l'a fait pour les femmes réunies dans le présent ouvrage.
J'espère que vous aussi vous sentirez suffisamment enhardies et inspirées pour trouver votre propre route.
page 425
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Sans savoir pourquoi, nous avons laissé nos corps se détacher de la terre. Sans savoir où- après la révolution industrielle qui précipita des millions de gens des champs dans les usines, et plus récemment le long de l'autoroute informatique -, nous avons oublié le besoin physiologique profond que possèdent nos corps de se trouver dans la nature. Nous avons oublié que nos gènes étaient codés pour une existence nous obligeant à marcher, nous pencher, nous étirer, soulever, tordre et grimper.
Page 417
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Des chercheurs ont étudié l'impact de la marche en pleine nature sur notre inventivité, sur notre capacité d'établir des rapports et de nourrir de nouvelles idées. Ils pensent que notre faculté de penser de manière plus fluide augmente non seulement quand nous marchons ou que ce soit, mais quand nous traversons à pied des paysages sauvages. Est-ce parce qu'un sang plus frais alimente notre cerveau ? Est-ce la combinaison des phytoncides et du monoxyde d'azote ? des endorphines ? Personne n’en sait rien.
page 385
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Dans le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir fait valoir que le corps est « une situation » à travers laquelle nous faisons l'expérience du monde, pour trouver en dernier ressort la liberté. Elle laisse entendre aussi que certains inconvénients inhérents au corps de la femme peuvent lui rendre le chemin de la liberté plus ardu. Toutefois, sa conclusion est claire : c'est à chacune d'entre nous de décider si notre corps doit être une source d'oppression ou de libération. Autrement dit, ce n'est pas notre nature biologique qui nous handicape, C’est la manière dont nous la percevons. Et, disons le, la façon dont nous percevons notre nature biologique et façonnez dans une mesure écrasante par une société dans laquelle les femmes sont encouragées à se voir comme des « objets », éloignées de leur propre corps.
page 315

Ce qu'il faut se rappeler, c'est que le moi n'est pas un état, mais un devenir- qui se poursuit encore et toujours, jusqu'à notre mort.
page 326





Je regarde par la fenêtre des kilomètres de plaines arides, sans aucun relief, en réfléchissant aux joies imprévisibles de ces rencontres au petit bonheur la chance. Pourquoi l’impromptu nous donne-t-il plus de plaisir que le planifié ? Pourquoi les rencontres inattendues- qu'il s'agisse d'une personne, d'un héron, d'une montagne ou d'un champignon- s'attardent-elle bien plus longtemps dans la mémoire ?
page 384
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En ce qui concernait Clara, l'eau - les fleuves tout particulièrement- était le symbole suprême de la liberté, offrant une libération à la fois physique et cognitive. Ce qui est précisément ce dont les femmes ont besoin. Croulant souvent sous les tâches en tout genre, ayant trait à leurs parents, leurs enfants, leurs conjoints, leur travail et leur foyer, les femmes ont rarement l'occasion de se sentir libres aussi bien de corps que d'esprit. Mais dans ma randonnée le long de la Garonne, j'y étais parvenue, et lorsque je revins au bord de la Tamise, je portai sur elle un nouveau regard. Un seul voyage sur une longue distance en suivant un fleuve m’avait arrachée à ma façon de voir les choses d'un œil et d'un esprit routiniers.
Page 197
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