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Citations sur Raconte-moi Beyrouth (15)

Même les plus grandes histoires d’amour ne sont pas en mesure d’infléchir ces règles ni d’y faire face. Il n’est pas commun, il est même impossible de voir un chrétien se convertir pour épouser sa bien-aimée musulmane, et vice versa. Sa famille, ses amis le renieraient, sa belle-famille ne l’accepterait jamais.
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En Occident, on parle encore du Liban comme d’un théâtre de violence et de guerre, et l’expression si chère au cœur des Français, « C’est Beyrouth ! », est le maître mot de toute conversation évoquant le chaos, quel que soit l’endroit où il se trouve.
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La réputation des Tunisiennes qui partent se prostituer dans les cabarets bas de gamme du Moyen-Orient me précède. Il n’est pas étonnant de constater qu’à la simple évocation du mot « Tunisie » les regards changent, je perçois le mépris dans les yeux, parfois des sourires sournois d’hommes affamés qui « cherchent à tirer un coup ». Une raison supplémentaire pour m’en éloigner le plus possible. Non seulement je n’éprouve aucune affinité, aucun sentiment d’appartenance à ce pays, mais aujourd’hui j’ai carrément honte de détenir ce passeport, il me pèse désormais comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
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Le maquillage est un art proprement libanais. Les jeunes filles excellent à redessiner leurs traits avec les multiples outils qui s’offrent à elles et qu’elles manient aisément, soulignant ainsi leur beauté. La nature a été spécialement généreuse au Sud-Liban. L’œil avide de beauté est assouvi par le spectacle qu’offre la fraîcheur des filles voilées, qui semblent abuser malicieusement de leurs attributs. Elles s’adonnent à un jeu de séduction qui consiste à jongler habilement entre exhibition et occultation. Un jeu de séduction capable d’allumer les ardeurs du plus pieux des cheikhs à la vue de ces magnifiques silhouettes, soigneusement mises en valeur, avec des vêtements qui épousent leurs jolis corps divinement sculptés.
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Toujours cette grosse bâche qui couvre les balcons, tantôt beige, tantôt marron, parfois orange ou vert. Elle a pour fonction d’atténuer la lumière du soleil mais surtout de protéger les femmes des regards indiscrets des voyeurs. Elles peuvent ainsi s’installer sur les balcons pour bavarder, étendre le linge, lingerie comprise — exposer leurs dessous intimes aux yeux des passants constituerait un affront à la pudeur. Il est vrai que l’islam incite à la pudeur, et même les moins religieux sont pudiques par tradition.
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Le mot « Liban » est seulement synonyme de massacres fratricides sanglants et de gloire bien trop lointaine.
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À l’école comme au lycée, les jeunes mordaient dans les sandwichs de leurs camarades, buvaient dans la même bouteille et voyaient d’un mauvais œil le fait que je sois à cheval sur ces règles rudimentaires d’hygiène, pourtant élémentaires à mes yeux. Je ne faisais que reproduire ce à quoi j’étais habituée chez moi : manger dans ma propre assiette, avec mes propres couverts et boire dans mon propre verre. Lorsque des camarades de classe me demandaient un bout de mon casse-croûte, je préférais donner le tout, parfois très contrariée. Il m’arrivait de refuser gentiment, mais il était hors de question que je reprenne mon sandwich après qu’un tiers eut mordu dedans.
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De toute manière, entre les amourettes d’adolescence, la plage, le bronzage, les soirées d’été, les fêtes de famille, le basket, l’école, les sorties et les excursions, il n’y avait pas de place pour songer à la politique.
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Ici, au Liban, comme dans les pays arabes voisins, on éprouve une fierté et un plaisir à s’exprimer au quotidien dans une langue étrangère, celle de l’ancien colonisateur en l’occurrence. Un jeune Oriental s’exprime fièrement en anglais ou en français, il affiche sans vergogne sa faible maîtrise de la langue arabe littéraire. Un complexe d’infériorité que ni l’histoire glorieuse, riche de savants et érudits arabes, ni plus d’un demi-siècle d’indépendance n’ont réussi à estomper. Au Liban, sanctuaire de liberté dans le bourbier des dictatures arabes, on a toujours le privilège de choisir et d’accéder à un iota de démocratie.
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La langue de Molière, vénérée au Liban, longtemps réservée à une élite chrétienne maronite, suscite le respect de l’interlocuteur. Telle était la consigne d’Abbas : « Exprime-toi en français, tu te feras mieux respecter. » Je ne voulais pas le croire et continuais à m’adresser en libanais aux commerçants, mais il avait raison. Avec le voile, au BHV, je dois m’exprimer en français pour qu’on ne me prenne pas pour « une villageoise inculte » qui n’a pas sa place dans cet endroit luxueux.
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