En commençant un roman de
Barbara Abel, on peut partir avec quelques certitudes. Ainsi, on sait sur ça va secouer. Et puis, on n'est pas à une surprise près. Enfin, même lorsqu'on croit avoir touché le fond de l'aberration humaine, on découvre toujours une petite trappe qui conduit encore plus bas.
Avec
Je sais pas, ça fonctionne parfaitement. Ça commence pourtant assez gentiment avec cette excursion des classes maternelles à la ferme éducative puis à l'orée d'une jolie forêt. Mais voilà, pour que l'intrigue prenne, il faut que ça dérape. Ça ne loupe pas...
Barbara Abel a patiemment installé les rouages de son engrenage cruel. A ce demander si ce n'est pas le lecteur qui est broyé dedans tant on ressort de son roman comme exsangue et terrassé par sa machiavélique machination.
En plus de nous faire passer de Charybde en Sylla, l'auteure maintient une tension terrible qui rend la capacité de reposer son livre quasiment impossible. Il a fallu que mon deuxième oeil rende les armes cette nuit pour que j'arrête d'enchaîner les chapitres. Elle maîtrise son récit et sait instiller doutes et interrogations qui peuvent rendre insomniaque.
S'il est une leçon à retenir de son histoire, c'est qu'il faut se méfier des apparences. En tout cas, l'humanité chez
Barbara Abel, quels que soient l'âge, le sexe, la condition, fait peur. Et le pire, c'est que je dit "Encore!".
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