Il y a ceux qui sont au pouvoir et ceux qui voudraient y être. Les brutes qui sont en place et celles qui n'y sont pas encore.
Agis, médite ou contemple, fais quelque chose, ne rêve point, mais obtiens que ta vie échappe à la servitude de l'effort.
L'époque qui vient veut l'ultime confrontation de la terre et du ciel, de l'amour profane et de l'amour sacré, dans une même horreur, l'horreur de l'absence, le sentiment du vide, le besoin de passer de l'autre côté du vide. Seuls comprendront cela, le moment venu, ceux qui vivent sans cesse, au fond d'eux-mêmes, dans la tentation de la mort.
Il n'est pas communément accordé à l'homme d'être tout entier reçu, esprit et chair, dans ses moments solennels où son destin se fixe, et d'assister, à la fois acteur et spectateur, à son propre vertige, à son cruel enfantement. On a les yeux plus ou moins ouverts. Quand la chair souffre, l'esprit s'enfuit. Quand elle exige, il ne sait d'abord que ce taire. Heureux celui qui finit par abolir en lui cette insupportable distance entre ce qu'il est et ce qu'il devient !
L'éclat de la lumière qu'un être est capable de tirer de soi en se meurtrissant aux silex de la route se mesure à l'épaisseur de la nuit, à la profondeur des abîmes dans lesquels il peut avancer sans sombrer.
L'état de singe intellectuel a ceci de particulier qu'on s'y connaît de mieux en mieux comme singe. Cet état n'est pas si méprisable. On se sent tellement en avance sur l'immense majorité des mammifères ! Tellement grandi par la sincérité !
La pensée de la violence, quand elle s'ajoute à l'image de la beauté, est celle qui peut le plus bouleverser un adolescent.
La nuit, les gens parlent plus fort, cela me plaît. La nuit me donne une immense famille.
L'éclat de la lumière qu'un être est capable de tirer de soi en se meurtrissant aux silex de la route se mesure à l'épaisseur de la nuit, à la profondeur des abîmes dans lesquels il peut avancer sans sombrer.