"Vous savez, je pense qu'on est quand même, peut-être, plus ou moins, en sécurité ici."
Voici la phrase qui a immortalisée à la télé la grand-mère de l'autrice.
On est dans une ville en guerre, vue à hauteur d'enfant : c'est Beyrouth, et c'est la jeunesse de
Zeina Abirached elle-même.
Dans un dessin magnifique, où l'émotion se niche dans les petits détails, elle raconte cette soirée passée à attendre dans l'angoisse les parents en visite à quelques rues de là… et dans l'impossibilité de revenir car l'avenue est sous la menace d'un sniper.
Tous les habitants de l'immeuble viennent alors entourer les deux enfants dans l'entrée de leur logement, seul lieu sans fenêtres et donc "quand même, peut-être, plus ou moins, en sécurité".
L'autrice dresse le portrait touchant de chacun de ces voisins, Anhala qui toute sa vie a veillé sur les enfants des autres ; le jeune couple qui attend un bébé ; le serviable chauffeur de taxi. Et mon préféré, le monsieur qui récite par coeur
Cyrano de Bergerac…
Un album d'une très grande beauté malgré son sujet terrible.
Challenge Bande dessinée 2023
Commenter  J’apprécie         220