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Citations sur Devenir animal - Une cosmologie terrestre (4)

Or c’est ici qu’est soulevé le problème du devenir-animal, tel que nous l’avons formulé avec Deleuze et Guattari. Il nous semble en effet que ce travail qui vise à pousser l’écriture (et l’art en général) vers de nouvelles limites, limites inhumaines, et à inventer des nouveaux mondes de pensée, ne relève pas de l’accélération ni du gain (de temps), mais au contraire de la perte, d’une dépense improductive (Bataille). Il faut bien perdre son temps lorsque l’on mène une recherche, lorsqu’on désire se rendre disponible à la rencontre. Une rencontre programmée ne serait plus une rencontre, car la programmation neutraliserait l’événement, c’est-à-dire les possibilités inattendues, improgrammables, de donation de l’inouï. L’animalité est une figure de l’altérité. Ce n’est pas seulement que « tout ce qui compte arrive « malgré » quelque chose», ainsi que le disait Nietzsche, mais encore que « tout ce qui compte arrive malgré soi», comme de l’autre. Le développement technoscientifique favorise le règne de l’homogénéité. La survenue de l’hétérogénéité menace toujours un système, quel qu’il soit, parce qu’elle est une puissance de subversion. L’autre subvertit le même. Le système gagne, c’est le mot, à répéter l’identique (comme dans le clonage). Répéter l’identique, c’est permettre d’accroître le contrôle, d’asseoir l’hégémonie, d’éviter ce que le système nomme dysfonctionnements, anomalies, erreurs.
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Le travail sur soi, l’ascèse, a pour tâche non pas de se rechercher en tant que sujet, non pas de rechercher le sujet, comme dans un « je pense donc je suis », mais au contraire de faire l’expérience d’un par-delà le sujet.

16Il s’agit d’écrire (ou de peindre, ou de composer...) comme un chat, d’écrire comme une libellule, et même d’écrire comme une fleur (dans une sorte de devenir-végétal). Mais écrire comme, ce n’est pas destiner à, écrire à l’attention de. Écrire comme les animaux, ce serait plutôt écrire à la place des animaux, c’est laisser advenir en soi l’animal que je deviens, ou que mon écriture devient. Nous voulons parler d’une écriture-fleur, d’une écriture-chat, d’une écriture-libellule. Mais cette écriture ne fonctionnerait pas par analogie, ni par ressemblance. Lorsque nous écrivons comme un animal, nous ne devenons pas réellement un animal. « Le devenir-animal de l’homme est réel, sans que soit réel l’animal qu’il devient »
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Outre la question du langage, une autre question est celle de la souffrance. Une position cartésienne radicale consiste à dire que les animaux ne souffrent pas. Pourtant la question de la souffrance est une question majeure, posée par Bentham dans cette célèbre formule : « La question n’est pas : “peuvent-ils raisonner ?”, ni “peuvent-ils parler?”, mais : “peuvent-ils souffrir ?” Can they suffer ? »
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Nous regardons les animaux et les animaux nous regardent. Autrement dit, pour autant que nous partageons l’espace terrestre, la biosphère, ce qui arrive aux animaux nous regarde : nous concerne. Les animaux nous regardent, c’est aussi : le sort des animaux nous concerne. Double sens d’un regard, donc.
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