AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La grande mer (24)

La faiblesse croissante de l’Empire ottoman amena la puissance russe à porter son attention sur la Méditerranée. À partir de la fin du XVIIe siècle, les tsars étendirent leur autorité sur le Sud, en direction de la mer d’Azov et du Caucase. Dès lors que Pierre le Grand se détacha de la Perse, les Turcs, qui gouvernaient la Crimée, se sentirent menacés. Pour l’heure, si les Russes étaient accaparés par leur conflit avec les Suédois pour la domination de la Baltique, Pierre n’en cherchait pas moins à s’ouvrir un accès à la mer Noire. Ces projets fleuraient la vieille patrie, que Pierre visait à réformer, autant que la nouvelle Russie technocratique, qu’il aspirait à créer. L’idée que le legs religieux, voire politique, tsariste remontait à l’Empire byzantin et que Moscou incarnait une « Troisième Rome » n’avait pas été éclipsée par la décision de Pierre d’établir sa capitale sur la Baltique, à Saint-Pétersbourg.
De même, les Russes pouvaient se vanter de posséder des centaines de vaisseaux de ligne capables de se mesurer avec les Turcs en mer Noire, même s’il leur restait du chemin à accomplir avant de pouvoir livrer une bataille en mer complète et si la qualité de leurs bâtiments eux-mêmes laissait à désirer, malgré le célèbre voyage d’inspection des chantiers navals d’Europe occidentale qu’avait effectué Pierre sous le pseudonyme de Mikhaïlov.
En résumé, il s’agissait d’une flotte « sans discipline, peu aguerrie et au moral bas, lourde à la manœuvre et faiblement administrée et équipée ».
Un contemporain fit remarquer que « rien n’avait été moins bien dirigé que la marine russe », tant les magasins navals de l’empire manquaient de tout, du chanvre au goudron en passant par les clous.
Afin de tenter de mettre sur pied une structure de commandement moderne, les Russes engagèrent des amiraux écossais. Pour leurs approvisionnements, ils se tournèrent vers les Anglais.
Commenter  J’apprécie          30
Au cours du XVIIe siècle, les relations entre États européens se modifièrent de façon si spectaculaire que les répercussions de ces changements se firent sentir dans toute la Méditerranée. Durant la guerre de Trente Ans, catholiques et protestants s’affrontèrent avec une telle violence que la question de l’identité confessionnelle revêtit une importance sans précédent chez les puissances belligérantes. À partir de 1648, un plus grand degré de réalisme politique, ou de calcul cynique, fit son apparition.
Commenter  J’apprécie          30
En 1297, une faction rebelle de Gênes, conduite par un certain François Grimaldi, dont l’habitude de porter une capuche lui aurait valu le surnom de monaco, le terme italien pour « moine », se serait emparée du rocher qui porte aujourd’hui ce nom, à l’extrémité occidentale du territoire génois. En réalité, le toponyme viendrait de monoikos, un mot grec signifiant « terroir », qui lui aurait été donné par des colons phéniciens dans l’Antiquité.
Commenter  J’apprécie          30
Même quand, aux environs de 400, des hordes de Goths, de Suèves et d’autres peuples germaniques marchèrent sur la Gaule, l’Italie et l’Espagne, et même encore après le sac de Rome, en 410, l’Afrique sembla en sécurité. Un intellectuel africain, Augustin, devenu évèque d’Hippone et mort en 430, fut dit-on tellement choqué par l’événement qu’il y trouva l’inspiration pour écrire son chef-d’œuvre, La Cité de Dieu, dans lequel une « cité » céleste surpasse la fragile cité terrestre et l’empire de Rome.
Commenter  J’apprécie          30
La société sarde, où chaque petit seigneur disposait d’une forteresse, était fortement fragmentée. Des influences phéniciennes, carthaginoises et étrusques la pénétrèrent de surcroît peu à peu. Il ne s’agissait toutefois pas d’une civilisation en mutation rapide et spectaculaire au contact du monde extérieur, comme ce fut le cas pour les premiers Étrusques au contact des Grecs et des Phéniciens.
Commenter  J’apprécie          30
LA MER AUX CENT NOMS

La Méditerranée, dont l’étymologie en langue romane et en anglais renvoie à la « mer au milieu des terres », a pris bien d’autres noms au cours de l’histoire : « Notre Mer » (Mare Nostrum), pour les Romains, « mer Blanche » (Akdeniz), pour les Turcs, « Grande Mer » (Yam Gadol), pour les Juifs, « mer du Milieu » (Mittelmeer), pour les Allemands, et même, plus étrangement, « mer Verte », pour les anciens Égyptiens. Les auteurs modernes ont ajouté à ce vocabulaire déjà riche « mer Intérieure », « mer Fermée », « mer Amie », « mer Fidèle » (dans plusieurs religions), « mer Amère » (au cours de la Seconde Guerre mondiale), « mer Corruptrice » (en référence aux dizaines de micro-habitats altérés par les relations avec des voisins qui leur fournissent ce qu’ils ne possèdent pas et acquièrent leurs excédents).

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          30
L’idée d’une même communauté d’habitants se rencontrant à travers les ports, les côtes et les îles de la Méditerranée est renforcée par la preuve de l’utilisation d’un langage commun, appelée lingua franca. Les langues qui permirent aux peuples des différentes rives de communiquer entre eux remontaient aux temps très anciens où le punique, le grec puis le bas latin s’étaient diffusés sur de vastes étendues méditerranéennes. Beaucoup avaient sans doute dû échanger dans des pidgins, ou sabirs, rudimentaires qui devaient autant aux gestes qu’aux sons.
Commenter  J’apprécie          20
Au XIIIe siècle, les Rufolo feraient ainsi construire à Ravello un palais empruntant aux goûts architecturaux islamiques, et la cathédrale, ou dôme, d’Amalfi, avec son célèbre cloître du Paradis, reprendrait des éléments à la fois musulmans et byzantins. Le recours à des modèles orientaux ne dénotait aucune ouverture particulière aux autres religions et cultures. Comme à Venise, les styles exotiques proclamaient simplement la richesse, le prestige et la fierté familiale, sans doute aussi la nostalgie d’une époque où Amalfi dominait, avec Venise, les communications entre Orient et Occident.
Commenter  J’apprécie          20
La Méditerranée était devenue Mare Nostrum, « notre mer », si ce n’est que le nostrum faisait référence à une idée de Rome beaucoup plus large que le Sénat et le peuple romain lui-même (senatus populusque romanus). Citoyens romains, affranchis, esclaves, alliés se pressaient en Méditerranée ; commerçants, soldats, prisonniers sillonnaient les eaux. Tous charriaient avec eux une culture fortement hellénistique, qui avait pénétré Rome en profondeur. Des poètes et dramaturges comme Virgile, Plaute ou Térence devaient certains de leurs concepts, contenus et métriques aux modèles grecs.
Commenter  J’apprécie          20
La seconde grande institution savante, la bibliothèque, recelait également nombre de mystères. Ce n’était pas à proprement parler un endroit public, même si l’accès y était accordé aux chercheurs sérieux et s’il existait des salles annexes où ceux-ci pouvaient discuter et travailler côte à côte. Elle avait été créée sur décision de Ptolémée Ier afin d’accueillir des écrits de toutes les nations dans la mesure où ils méritaient attention.
[...] il ne fait aucun doute que la bibliothèque sut élargir ses horizons bien au-delà du monde grec, quoiqu’il reste probable que la plupart des textes non grecs furent traduits en grec avant d’y être conservés, tels les chroniques des pharaons égyptiens, la Bible hébraïque, les contes indiens, etc.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (79) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3231 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}