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Olivier Salvatori (Traducteur)
EAN : 9782251453064
800 pages
Les Belles Lettres (19/08/2022)
4.42/5   6 notes
Résumé :
Pendant quelque trois mille ans, le bassin méditerranéen a été un foyer de civilisation de premier ordre. Il a exercé une influence majeure sur les affaires du monde.
David Abulafia retrace ici l’histoire d’une mer à hauteur d’homme, de la guerre de Troie à la piraterie, des batailles navales entre Carthage et Rome à la diaspora juive des mondes hellénistiques, de la montée de l’Islam aux Grands Tours du XIXe siècle jusqu’au tourisme de masse du XXe siècle.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre de David Abulafia – illustré d'une magnifique iconographie et enrichi de cartes didactiques – a tout ce qu'un ouvrage historique majeur exige : un thème important, des recherches solides, une écriture somptueuse qui plaira aux savants comme aux débutants, et une vision très perspicace de la nature humaine, parfois non dénuée d'humour… En résumé, un ouvrage à mettre entre toutes les mains, fourmillant d'anecdotes historiques passionnantes.
Lien : https://marenostrum.pm/la-gr..
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critiques presse (1)
LeMonde
29 août 2022
Dans son foisonnant ouvrage, le chercheur britannique retrace l’histoire millénaire des riverains de la Méditerranée, en soulignant la diversité de leurs expériences.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
À Venise, un élément de stabilité était fourni par l’industrie navale, la plus grande de la cité et peut-être la mieux organisée de tout le bassin méditerranéen. L’arsenal, qui jouxtait le vaste atelier de fabrication de cordage de chanvre connu sous le nom de Tana, était déjà bien établi au début du XIVe siècle, lorsque Dante entendit dans ses sombres profondeurs les échos de l’enfer lui-même :

Comme à Venise, au temps du givre et de la glace,
Bout, dans les arsenaux, la résine tenace
Qui sert à radouber les bois avariés
Pour les rendre à la mer. L’un refait son navire
À neuf ; on voit un autre avec la poix l’enduire
Et calfater ses flancs que la vague a rayés.
La scie est à la proue, à la poupe la hache ;
Là des rames, ici des câbles qu’on rattache ;
On recoud la misaine et le mât d’artimon…
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Et cependant, au début du XIVe siècle, un changement sans précédent se produisit. Les trois principales banques familiales florentines des Bardi, Peruzzi et Acciaiuoli avaient tissé des liens étroits avec les souverains de Naples, les Hospitaliers de Rhodes et des monarques à travers toute l’Europe, qui ne comptaient que trop sur les crédits qu’elles accordaient. Mais ces établissements financiers s’étaient effondrés, avant même la Peste noire, parce qu’elles avaient accumulé trop de dettes toxiques, notamment des prêts au roi d’Angleterre Édouard III. Les banques internationales qui finirent par les remplacer prirent garde de ne pas trop s’exposer et de n’effectuer que des opérations modestes. Ce fut le cas de celle des Médicis, malgré la puissance politique et la renommée de la famille qui l’avait fondée et la dirigeait.
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La faiblesse croissante de l’Empire ottoman amena la puissance russe à porter son attention sur la Méditerranée. À partir de la fin du XVIIe siècle, les tsars étendirent leur autorité sur le Sud, en direction de la mer d’Azov et du Caucase. Dès lors que Pierre le Grand se détacha de la Perse, les Turcs, qui gouvernaient la Crimée, se sentirent menacés. Pour l’heure, si les Russes étaient accaparés par leur conflit avec les Suédois pour la domination de la Baltique, Pierre n’en cherchait pas moins à s’ouvrir un accès à la mer Noire. Ces projets fleuraient la vieille patrie, que Pierre visait à réformer, autant que la nouvelle Russie technocratique, qu’il aspirait à créer. L’idée que le legs religieux, voire politique, tsariste remontait à l’Empire byzantin et que Moscou incarnait une « Troisième Rome » n’avait pas été éclipsée par la décision de Pierre d’établir sa capitale sur la Baltique, à Saint-Pétersbourg.
De même, les Russes pouvaient se vanter de posséder des centaines de vaisseaux de ligne capables de se mesurer avec les Turcs en mer Noire, même s’il leur restait du chemin à accomplir avant de pouvoir livrer une bataille en mer complète et si la qualité de leurs bâtiments eux-mêmes laissait à désirer, malgré le célèbre voyage d’inspection des chantiers navals d’Europe occidentale qu’avait effectué Pierre sous le pseudonyme de Mikhaïlov.
En résumé, il s’agissait d’une flotte « sans discipline, peu aguerrie et au moral bas, lourde à la manœuvre et faiblement administrée et équipée ».
Un contemporain fit remarquer que « rien n’avait été moins bien dirigé que la marine russe », tant les magasins navals de l’empire manquaient de tout, du chanvre au goudron en passant par les clous.
Afin de tenter de mettre sur pied une structure de commandement moderne, les Russes engagèrent des amiraux écossais. Pour leurs approvisionnements, ils se tournèrent vers les Anglais.
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L’importance des Étrusques ne réside pas seulement dans leurs tombes peintes, dont les dessins vibrants captivaient D. H. Lawrence, ni dans l’énigme de l’origine de leur langue distinctive, ni dans la lourde empreinte qu’ils laissèrent sur la Rome primitive. Leur civilisation fut la première à émerger en Méditerranée occidentale sous l’impulsion des cultures de la Méditerranée orientale. La culture étrusque est parfois jugée dérivée, et les Étrusques eux-mêmes ont été qualifiés de « Barbares sans art » par un des plus éminents experts en art grec. Tout ce qu’ils produisirent et qui répond aux normes grecques est attribué à des artistes grecs, le reste étant écarté comme preuve de leur impéritie. Pourtant, la plupart d’entre nous feraient cause commune avec Lawrence pour rendre hommage à la vivacité et à l’expressivité de leurs créations, même lorsqu’elles rompent avec les notions classiques de goût ou de perfection.
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Le poète anglais de l’Empire britannique Rudyard Kipling a écrit ces vers souvent cités : « L’Est est l’Est, et l’Ouest est l’Ouest, et jamais ils ne se rencontreront. » Si, au début du XXe siècle, les observateurs européens semblaient résignés devant les différences jugées inconciliables entre les mentalités orientales et occidentales, ce n’était pas le cas au XIXe siècle. L’idéal de ce temps tendait vers la fusion, un syncrétisme à la fois physique, à travers le canal de Suez, et culturel. D’un côté, les Européens s’enthousiasmaient pour les cultures du Proche-Orient ; de l’autre, les souverains de ces territoires, les sultans ottomans et leurs vice-rois largement autonomes d’Égypte, se tournaient vers la France et la Grande-Bretagne pour adopter des modèles susceptibles de relancer leurs économies languissantes. Il s’agissait de relations croisées. Contrairement à ce que prétendent ceux qui voient dans l’orientalisme une expression de l’impérialisme occidental, les maîtres de la Méditerranée orientale se passionnaient pour les contacts avec l’Ouest et se voulaient membres d’une communauté monarchique embrassant l’Europe et la Méditerranée.
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