AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de clarisse06


Si vous recherchez un roman puissant sur les liens familiaux et la résilience face au pire, le Bleu entre le ciel et la mer est fait pour vous! Je n'avais lu que d'excellentes critiques à son sujet chez mes copines blogueuses, alors du coup, la barre était un peu haute. Pourtant, je ne peux que rejoindre l'unanimité.

Première surprise, un arbre généalogique est présenté au début du livre; j'ai vite compris pourquoi! Tout au long de la lecture, nous croisons une foule de personnages et il est parfois nécessaire de se reporter à l'arbre. le charme de ce roman a opéré sur moi dès les premières pages, dans lesquelles nous découvrons un peuple palestinien encore libre. La famille Baraka vit à Beit Daras, un petit village entouré d'oliveraies.

Puis les attaques israéliennes surviennent et les Baraka voit leur vie changer, contraints à l'exil. Direction Gaza pour les uns, le Koweït puis les Etats-Unis pour les autres. Mais loin de sombrer dans le pathos, la plume enchanteresse de Susan Abulhawa nous entraîne dans une formidable histoire de famille et de femmes.

Il y a la vie à Gaza, où l'unique Nazmiyé distille optimisme et humour, donne naissance à 12 enfants et n'a pas sa langue dans sa poche. C'est un personnage d'une force rare, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé et admiré. Alors que les deuils et les frappes Israéliennes pourrait réduire les Baraka à néant, toujours les femmes se relèvent et vivent.

Au Etats-Unis, nous suivons Nour, qui n'aura finalement pas une vie paisible elle non plus. le bonheur ne se trouve pas forcément dans un monde "tout confort", où les blessures morales peuvent se révéler dévastatrices. Je n'en dis pas davantage, afin de vous laisser découvrir l'histoire de Nour.

C'est un roman qui nous plonge dans la culture orientale, ses coutumes, ses superstitions. On frôle parfois le conte onirique à travers les personnages de Mariam et Khaled, ou encore de Souleyman. le style fluide et pourtant plein de poésie de la romancière a su m'emporter à travers son histoire. J'ai bien sûr découvert les horreurs subies par le peuple palestinien (comment cela est-il encore possible de nos jours?),j'ai appris que tout cela avait même été planifié jusque dans les rations de nourritures destinées à priver sans les faire mourir de faim. Nazmiyé et les siens nous prouvent que le désir de vivre reste plus fort que tout et qu'un rien suffit pourtant à faire des joies, même si la vie dans des camps de réfugiés est souvent difficile. On ne se rend pas compte à quel point ces gens sont privés de toutet vivent en permanence sous la menace des bombes, juste parce que des autorités ont décidé qu'il en serait ainsi.

Outre le conflit israelo-palestinien, il y a ici le destin d'une famille, que l'on se surprend à suivre comme une vraie saga, avec ses rebondissements, ses petits bonheurs et ses peine. Une histoire de femmes fortes qui se transmettent sagesse, espoir, amour et résilience, malgré les terribles épreuves traversées depuis des décennies. On ne peut que se sentir à la fois bouleversé et happé par l'intrigue.

L'alternance de point de vue narratif et les passages "oniriques" peuvent perturber le lecteur, pour ma part je trouve qu'ils apportent une richesse au roman et une touche de magie. On s'attache tellement aux personnages que ces passages font du bien et ils allègent même un peu le récit, souvent criant de réalisme. A la fin du livre, j'avais presque oublié qu'il s'agissait d'un roman et je me suis demandé ce que devenaient Nazmiyé, Nour et les autres. C'est un roman que je recommande forcément à tous, même s'il n'est pas forcément facile à lire, en raison de la gravité du sujet. Mais ce serait dommage de passer à côté.
Lien : http://www.placedeslivres.ca..
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}