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Critique de casscrouton


Je suis assez perplexe quant à cette lecture. Je ne sais pas quoi en penser. J'ai bien aimé et en même temps pas vraiment.
Plusieurs choses m'ont bien plues. Tout d'abord le réalisme. J'attache à chacune de mes lectures, une grande importance à l'effet de réel et je dois dire qu'ici j'ai été servie. Les longues listes de courses, la vie monotone d'une hôtesse de caisse, Claire. La monotonie rythme ce roman. On se met à la place des personnages, ça pourrait être notre histoire, la vie de tous les jours sans événements extravagants. J'ai beaucoup apprécié cela.
En revanche, il y'avait justement peut-être un petit peu trop de réalisme justement. Parfois je me disais « à quoi bon écrire un roman pour raconter le quotidien d'une personne lambda ? ». J'étais constamment dans l'ambivalence de l'ennui et de la fascination. C'est très étrange comme sentiment. Ca m'ennuyait profondémment de lire pour la énième fois les courses de telle ou telle personne mais j'ai adoré la description du soir d'Olivier Adam « Ca sent le soir, petite odeur de fumée, humidité brumeuse si c'est l'automne, l'hiver, parfum de soir d'été sinon, comme partout ailleurs, les fleurs lavées, les pelouses mouillées, la douceur de l'air. ». Cette phrase a évoqué des souvenirs, des émotions en moi. C'est un peu la force de ce roman, faire naître des sentiments chez le lecteur par le récit du quodien.
Pour en revenir au sujet même du roman, la détresse De Claire par rapport à la disparition de son frère durant tout le récit m'a remuée. L'amour fraternel est quelque chose d'extrêmement important à mes yeux et la douleur qu'il peut inspirer avec une disparition a été plutôt bien retranscrite. Cette douleur a été traduite par le réalisme que j'ai évoqué un peu plus tôt mais la brièveté des phrases n'a pas réussi à me transcender. Je dois dire que j'ai plus été touchée par le sujet de l'histoire que par l'écriture malheureusement.
En revanche, la relation De Claire avec ses parents, notamment son père m'a beaucoup plu. D'une simplicité à l'égal de sa complexité, cette relation est pure, brute, farouche. Des mots veulent être exprimés des deux côtés sans qu'aucun n'ait le courage de les dévoiler oralement. « Pas besoin ». On sent tout l'amour que cette famille de désormais trois membres se porte et ça m'a fortement émue. Notamment ce que le père de famille, Paul, a été prêt à faire pour préserver sa fille de la perte de son frère.
La fin de ce roman m'a laissée perplexe. Je n'ai pas su quoi en penser. Elle est à mon sens propice à plusieurs pistes d'explications qu'il faudrait prendre le temps d'explorer.Mais elle tombe un peu comme un cheveux sur la soupe. J'avoue qu'à la fin, immédiatement, je me suis dit « Hein ? C'est tout ??? » et j'ai été très déçue que cela se termine si brutalement. Mais en y réfléchissant, je me dis que c'était probablement le but. Raconter une tranche de vie difficile et la laisser au moment où les mots n'ont plus lieu d'être.
Je vais bien, ne t'en fais pas est un roman qui ne m'a pas totalement convaincue par la retranscription des sentiments évoqués, bien que le thème du récit m'ait particulièrement touchée. Je pense que regarder le film à la suite de cette lecture me permettra de synthétiser mon ressenti à son propos.

Lien : http://casscrouton.fr
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