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Critique de chrysalde


Il s'agit du texte d'une conférence donnée en décembre 2012 au TEDxEuston, un colloque annuel consacré à l'Afrique.
Je l'ai lu comme si j'étais dans la salle et que je l'écoutais nous parler de féminisme, d'éducation genrée, de libération du poids des conventions et d'évolution culturelle.

L'autrice évoque son enfance et son adulescence au Nigéria relatant quelques souvenirs qui l'ont particulièrement marquée, pour dénoncer les préjugés et stéréotypes liés à la condition féminine. Quand elle était petite, soit courant des années 1980, les petites filles ne pouvaient pas être chef de classe, même si elles avaient eu la meilleure note. Plus tard, jeune adulte, si elle donnait un pourboire à un serveur, celui-ci remerciait l'homme avec lequel elle était au restaurant et pas elle, puisqu'une femme n'a pas de salaire, ne prend pas de décision financière et est totalement subordonnée à son mari ou à l'homme qu'elle accompagne.

Elle insiste ensuite sur le fait que la situation n'est guère plus évoluée aux USA. Lors des élections américaines de 2009, la loi Lilly Ledbetter a été votée pour renforcer le droit des femmes et des minorités victimes de discrimination salariale (un homme et une femme qui ont les mêmes qualifications doivent désormais obtenir la même rémunération).

Elle remet en question l'éducation que les mères donnent aux filles (nous apprenons la honte à nos filles, croise les jambes, couvre-toi) mais aussi celle qu'elles donnent aux garçons en leur faisant croire qu'ils sont supérieurs, qu'ils méritent d'être servis par leur mère, leurs soeurs et ensuite leur épouse.

C'était sans aucun doute un discours progressiste et je présume que pour bon nombre d'hommes, américains ou africains à qui ce discours se destinait, il a pu être entendu comme une provocation extrême.
En le lisant en 2022 et étant féministe et militante, j'avoue que je n'apprend rien de particulier. Etre féministe ne veut pas dire détester les hommes, être extrémiste ou hystérique. Etre féministe, c'est reconnaitre que la question du genre telle qu'elle existe encore aujourd'hui (même si elle évolue) pose un problème et que nous devons tous, hommes et femmes oeuvrer pour qu'elle évolue pour le bien de la civilisation.

Si publier et lire son discours peut continuer à oeuvrer et à faire avancer les mentalités dans les sociétés patriarcales et conservatrices, que l'autrice en soit remerciée!


Le danger de l'histoire unique

L'autrice met ici en évidence le fait que pour se faire une opinion il ne faut pas se baser sur une histoire, une seule version des faits, mais au contraire multiplier les sources d'informations afin de se créer la meilleure représentation possible d'un seul et même fait.
Elle prend pour exemple le fait que petite fille elle n'avait à sa disposition que des livres anglais et américains, la littérature et les productions de livres africains étant tellement confidentielle. Dès lors quand elle inventait des histoires, ses personnages étaient blancs, avaient des yeux bleus et buvaient de la ginger ale.

Elle ne s'était pas imaginée que des hommes noirs aux cheveux crépus puissent vivre les mêmes histoires que les personnages américains ou anglais héros des livres qu'elle lisait alors.

"L'histoire unique crée des stéréotypes, et le problème des stéréotypes n'est pas qu'ils sont inexacts, c'est qu'ils sont incomplets. Ils font qu'une histoire devient la seule histoire".

Une petite phrase qui mérite réflexion et à laquelle on ne doit cesser de penser quand on aborde un fait, que l'on analyse une situation, que l'on tente de comprendre un contexte donné. Il n'y a jamais une histoire unique, tout est convergence de points de vue.


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