AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LN


J'ai découvert ce roman par l'intermédiaire d'un article de Courrier International qui pointait les romans capables de nous révéler plus sûrement qu'un documentaire la réalité d'un pays.(http://www.courrierinternational.com/article/2011/03/11/ces-romans-qui-en-disent-long-sur-la-marche-du-monde) (Article relayé par Zarline, merci à elle) Coïncidence, ce même jour, une collègue s'est précipitée à mon bureau pour me dire qu'elle venait de lire un livre sensationnel, livre qui n'était autre que celui-ci et qu'en plus, elle pouvait me prêter… Je pense donc tout à fait rationnellement qu'il me fallait lire ce roman. Je ne me suis pas trompée, car j'ai découvert un véritable chef d'oeuvre…

- Une scène donne le ton de ce roman qui nous éclaire sur l'Inde de façon si lucide et cruelle : un pauvre est refoulé aux portes du centre commercial car il porte des sandales et non pas des chaussures. Il s'indigne alors : « Quoi ! Je ne suis pas un être humain, moi aussi ? » Les autres chauffeurs, pauvres eux aussi l'observent de loin : « Ce type a des couilles, commenta un des chauffeurs. Si nous étions tous comme ça, c'est nous qui dirigerions le pays et eux qui nous cireraient les bottes. » (p.152)

- le tigre blanc décrit le quotidien de ces indiens asservis dans « la cage à poules », soumis aux riches et condamnés à rester assujettis à leur pauvreté. Ils ne peuvent pas fuir car dans ce cas les représailles envers les membres de leur famille seraient tellement atroces que « pour cela, il ne faut pas être une personne normale, mais un monstre, un dénaturé. » (p. 179) Leur avenir est tout aussi vain :

« J'étais comme un âne. Tout ce que je pourrais faire, si j'avais des enfants, serait de leur apprendre à devenir des ânes comme moi, et à trimballer les gravats des riches. » (p. 194)

Et pourtant, celui qui se fait appeler « le tigre blanc » va tenter l'impossible…

- le récit est rétrospectif, sous forme épistolaire, sa construction est impeccable, pas à pas, le narrateur nous achemine vers sa conclusion, plus efficace que le meilleur des avocats, il nous explique ce qui l'a amené à commettre l'innommable.

« Une révolution indienne ?

Non, monsieur. Cela n'arrivera pas. Les habitants de ce pays attendent toujours que la guerre de libération vienne d'ailleurs : de la jungle, des montagnes, de Chine, du Pakistan. Cela n'arrivera pas. Chaque homme doit accomplir son propre pèlerinage de libération.

Le livre de ta révolution est dans tes tripes, jeune Indien. Chie-le, et lis. » (p.300)

- Un véritable chef d'oeuvre qui nous fait découvrir effectivement l'Inde sous une autre facette, nous entraînant bien loin des clichés de Bollywood... A lire ABSOLUMENT...


Lien : http://lecturissime.over-blo..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}