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sur 555 notes
Ces vacances, je suis partie en Inde, chez Balram Halwai, et je peux vous certifier que ce n'était pas du tout un lieu pour touristes !

En fait, je suis restée dans mon fauteuil à lire « le tigre blanc », mais ce voyage littéraire m'a plongée d'un coup dans une Inde faite de « Ténèbres » et de « Lumière » (dixit le narrateur), celle des pauvres, encaqués dans une situation sans issue, une « Cage à poules », et celle des riches, des politiciens et des policiers, tous ceux-ci corrompus, sans scrupules et dont les pots-de-vin permettent d'avancer.

Et me voilà enfoncée jusqu'au cou avec le narrateur...Va-t-il s'en sortir ? Va-t-il m'en sortir ? Oui ! Et il le fait avec brio, cynisme et ironie.
Tout ceci est conté au travers de 8 lettres adressées au premier ministre chinois qui va se rendre en Inde. Ces huit lettres sont le prétexte à faire connaitre ce pays mystérieux et si étranger à notre culture.

On l'appelait « Munna », c'est-à-dire : « Garçon »...C'est vous dire ! Il n'avait pas de prénom ! C'est son instituteur qui a décidé de le prénommer « Balram ».
Son père était conducteur de rickshaw, ces espèces de poussettes pour adultes tirées par un pauvre hère tout maigre et tout suant : « Je vous engage à les observer de vos propres yeux. Les rickshaws ne sont pas autorisés dans les quartiers huppés de Delhi, où les étrangers risqueraient de les voir et de s'étonner. Insistez pour vous rendre à Old Delhi. Là, les rues en sont pleines. Vous verrez ces hommes, minces comme des baguettes, penchés sur le guidon de leur bicyclette, pédalant pour tirer un chariot qui croule sous une pyramide de chair bourgeoise : un gros type avec sa grosse épouse et leurs gros sacs de shopping. »
« Munna » est spécial, il est intelligent, rusé et (presque) sans scrupules. Son instituteur (qui ne l'a connu que très peu de temps) le surnommait « le tigre blanc », car il n'en parait qu'un sur toute une génération. Il veut s'en sortir, lui. Il n'accepte pas la situation sans issue du pauvre, qui n'a qu'à subir, se taire et se courber, prisonnier de la « Cage à poules ». Mais qu'est-ce que cette Cage à poules, me direz-vous ? C'est la métaphore bien choisie du système : les pauvres ne peuvent se rebeller sinon les riches se vengent sur leur famille et leur font subir les pires sévices. Donc, pas d'espoir. Accepte ta condition sinon ceux que tu aimes paieront le prix fort.
Et tant pis pour la famille de Balram ! Grâce à sa débrouillardise, sa roublardise et son tact, grâce aussi à un meurtre (dont il s'accuse et se glorifie dès le début), il gravit les échelons de la société de castes.

« Une révolution indienne ?
Non, monsieur. Cela n'arrivera pas. Les habitants de ce pays attendent toujours que la guerre de libération vienne d'ailleurs. Cela n'arrivera pas. Chaque homme doit accomplir son propre pèlerinage de libération.
Le livre de ta révolution est dans tes tripes, jeune Indien. Chie-le, et lis. »

Un livre fort, interpellant, drôle, immoral, sarcastique, diabolique...
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Un livre pas inintéressant, mais pas non plus renversant... et certainement trop amoral et absurde pour la grande psychorigide que je suis !

Pas inintéressant d'abord, par le portrait hyper-réaliste de l'Inde d'aujourd'hui, tiraillée entre 'les ténèbres', celles des pauvres, ravalés au rang de sous-hommes et d'esclaves, et 'la lumière', celle des riches et des puissants, qui entretiennent bien souvent leur statut à coup de corruption et de menace. Au début, j'ai retrouvé l'Inde romancée de Shantaram lu il y a peu, avec le jeune dadais naïf et optimiste ou le spectacle pittoresque des rues... pas bien longtemps toutefois, car ce livre montre plutôt l'envers du décor dans des descriptions souvent ironiques mais toujours corrosives.

Amoral ensuite, parce qu'on n'est pas dans un livre manichéen et donneur de leçons avec les puissants méchants et les faibles gentils. Bien au contraire. Ici, tout le monde est méchant, ou le devient, à force d'injustice, de convoitise, d'humiliations, de tentation ou juste par habitude, tradition familiale ou faiblesse de caractère... Même le héros Balram que son maître d'école appelait 'tigre blanc' pour son intelligence et sa bonté aussi rares que cet animal dans la nature, et qui devient progressivement un simple tigre, prêt à tout pour survivre dans la jungle.

Pas renversant et un peu absurde, enfin, parce que le principe des lettres écrites par Balram au premier ministre chinois en visite m'a semblé tout à fait inutile et plutôt lourd : à chaque nouvelle lettre, on doit se farcir 3 pages de politesses et d'introduction sur les entrepreneurs indiens, qui cassent le rythme de la narration et n'apportent pas grand chose à l'histoire.

Bref, un tigre blanc qui se vante beaucoup de ses rugissements, mais ne rugit pas autrement que tous les autres, et une lecture en demi-teinte pour moi.
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« Or, notre nation [l'Inde], bien que dépourvue d'eau potable, d'électricité, de système d'évacuation des eaux usées, de transports publics, d'hygiène, de discipline, de courtoisie et de ponctualité, possède des entrepreneurs. Des milliers et des milliers d'entrepreneurs. » (p. 15) Et c'est dans l'histoire de l'un de ces entrepreneurs que nous plonge l'auteur indien Aravind Adiga.

Le Tigre blanc décrit un univers miséreux. La corruption règne partout, la violence aussi, les élections sont truquées, le système des castes a été aboli il y a longtemps mais il en reste des vestiges. Tout comme ces millions de dieux. Tu ne veux pas rester un laissé-pour-compte toute ta vie ? Tu recherches un emploi bien rémunéré ? Il faut graisser la patte de quelqu'un. C'est sombre, glauque, mais hyper-réaliste. de telles lectures me rappellent constamment combien je suis chanceux d'être né au Canada.

Dans tous les cas, ce portrait sombre de la société indienne, il ne m'a pas enlevé le goût de continuer à lire. C'est probablement à cause du narrateur, Balram Halwai, un de ces entrepreneurs de ma citation d'entrée en matière. Il est tellement sympathique, drôle, débrouillard, rusé, révérencieux et irrévérencieux à la fois. Et, surtout, il jette un regard lucide et critique (et un peu édulcoré à l'occasion) sur sa société. Toutefois, malgré la pauvreté et la misère, il fait comme beaucoup de ces Indiens n'abandonnent pas et l'ascension sociale est possible… à condition de s'y donner corps et âme. Et ce prix est parfois élevé.

Ce Balram avait interrompu ses études et s'était trouvé un emploi de chauffeur chez M. Ashok. Aux premiers abords, il me semblaient un garçon sympathique, peut-être un peu menteur mais, dans un univers où un mensonge peut faire la différence entre la vie et la mort, qui suis-je pour juger. le lecteur apprend assez tôt qu'il est recherché pour vol et pour meurtre mais j'arrive difficilement à y croire. Il s'agit sans doute d'une erreur. La corruption règne partout, vous vous rappelez ?

Le Tigre blanc n'est pas le genre de livres que j'affectionne particulièrement, sans doute à cause de ce style cru. La laideur du monde existe, je le sais, je le vois aux nouvelles alors je n'ai pas besoin de lire beaucoup à ce sujet pendant mes temps libres. Mais, à l'occasion, je m'y lance. Et ce roman n'est pas que sombre. J'y ai trouvé de l'humour, des personnages attachants (sinon drôles), prêts à tout pour améliorer leur sort. Vraiment tout !

Enfin et surtout, les dernières lignes m'ont surpris. Un pareil revirement, que je ne vous dévoilerai pas, m'a forcé à jeter un regard nouveau sur toute l'histoire. Je ne m'attendais pas à ce que ce roman, que je commençais à trouver long, se termine ainsi ni qu'il me réserve de pareilles surprises. Je me dis que, peut-être, j'ai négligé des indices me permettant de la voir venir. Mais tant pis. C'était génial et ça m'a amené à réviser (un peu) à la hausse la note que je comptais attribuer au livre.
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C'est le premier roman d'un auteur indien.On est tout de suite pris par l'histoire-confession, d'une ironie mordante, du narrateur.

Le livre montre bien la complexité de l'Inde ,partagée entre la modernité ,les hautes technologies et les traditions qui pèsent comme un fardeau. Mon mari y est allé pour des raisons professionnelles et a été marqué par les contrastes de ce pays déconcertant. le grand écart entre les nantis et les intouchables est impressionnant.

A travers l'ascension ( ou ne serait-ce pas plutôt une chute ?) d'un pauvre chauffeur de taxi devenu directeur d'un business de taxis à Bangalore, après avoir commis plusieurs forfaits que je vous laisse découvrir, nous voyons défiler et s'incruster en nous les images ambivalentes de l'Inde : envoûtante et sale, colorée et kitsch, fiévreuse et mortifère, un mélange de légendes , de spiritualité et de réalité crue et poussiéreuse.

Les injustices sociales criantes sont montrées du doigt mais toujours avec un détachement qui les rend plus horribles encore.Mais toujours avec ce sourire permanent des indiens, fatalistes, qui se contentent du peu qu'ils ont ...

Un livre fort, au ton décalé , offrant ,de l'intérieur, une vue saisissante de l'Inde, pays qui reste mystérieux et déroutant à nos yeux d'occidentaux ...
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Balram, indien de vingt-cinq ans, écrit au premier ministre chinois qui vient en visite dans son pays.

Dans sa lettre, il lui raconte comment il a abandonné ses études après une enfance misérable pour devenir le chauffeur d'un nouveau riche paternaliste et plutôt sympathique. Travail qui lui a donné des envies d'ascension sociale qui l'ont conduit à assassiner son patron. Alors qu'il est entrepreneur à Bangalore, pour son correspondant, il analyse cyniquement les raisons de son crime, lui montrant les aspects peu reluisants de la démocratie indienne et de son expansion économique. Selon lui, l'immense fossé qui sépare les riches des pauvres, la survivance des castes et la corruption à tous les niveaux justifient son geste pour sortir de la servitude imposée par des exploiteurs sans scrupules.

Avec ce roman, Aravind Adiga fait une critique féroce de la société indienne contemporaine. le choix de l'interlocuteur chinois n'est évidemment pas innocent. Comme la Chine, l'Inde est un pays émergent qui est confronté au manque de régulation d'un capitalisme sans contre pouvoir. Dans la charge de l'auteur, on comprend qu'il prône la révolution pour faire évoluer les rapports de force, position peut-être excessive mais qui montre l'urgence à se réformer pour la plus grande démocratie du monde. Un très bon premier roman, amoral et cynique, qui met en scène l'Inde capitaliste.
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Le Tigre Blanc est le surnom de Balram, dont la confession adressée au premier ministre chinois (qui visite l'Inde pour prendre exemple sur la réussite de ses entrepreneurs), va dérouler la vie de cet anti-héros cynique et malin, depuis son village natal sur les bords sordides du Gange, jusqu'à Bangalore, la silicon valley locale. Il va dévoiler au dirigeant chinois les dessous de la réussite économique de l'Inde. Ils tiennent en deux mots : soumission et corruption. le système des castes fabrique des employés corvéables à merci, résignés à vivre misérablement et reconnaissants des moindres privilèges qui leur échoient, blattes des taudis de fonction comprises. Les bien nés arrosent la police et les hommes politiques et font régner la terreur chez leurs serviteurs dont la famille peut être torturée s'ils ont le malheur de regimber. Mais plus que la terreur, c'est la familiarité qui est la clé du système : le bon serviteur masse les pieds de son maître, accepte de se dénoncer à la police pour éviter à sa maîtresse d'aller en prison, et, en chauffeur attentionné, choisit une musique romantique quand il sent approcher la scène de ménage. Mais, lorsqu'un maître s'avise d'être une belle âme et veut concilier les valeurs occidentales d'égalité et l'absolue soumission à laquelle il est habitué, il ouvre les portes de la révolte à celui qui ne peut être Rastignac (le plafond de verre est au niveau de la cave), pas même Vautrin (ou alors seulement celui qui se cache, sans jamais atteindre la respectabilité du repenti pardonné) et qui ne peut être que Nat Turner.
Balram Halwai a gagné son surnom car sa volonté de s'élever est aussi rare que l'est un tigre blanc : autant dire que s'il parvient à passer de l'Inde des maigres à celle des gros, c'est en clandestin solitaire, appliquant les seules recettes qui vaillent, celles de ses anciens maîtres, et sans illusion sur sa fin programmée.
Écrit par un journaliste, ce roman sarcastique, cruel et amoral se moque de toute bien-pensance: les damnés de la Terre et les riches qui les insultent forment une ronde échevelée, menés par le même désir fou et désespérant de ne jamais rien changer.
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Vision cynique et féroce d'une Inde désenchantée

Le Tigre blanc, ainsi surnommé par son instituteur pour ses capacités intellectuelles supérieures à la moyenne, est un petit garçon, Balram, dont la famille subit les oppressions continuelles des grands propriétaires de sa région.
D'abord garçon à tout faire dans une échoppe à thé, il parviendra à apprendre à conduire et à devenir chauffeur de maître, un statut dont sa famille n'aurait jamais osé rêver… Mais Balram est assez intelligent pour percevoir le fonctionnement de la société indienne et son injustice criante, et il décidera d'inverser l'ordre des choses, de devenir un maître, lui aussi…

Son histoire, celle de tout un peuple tiraillé entre les sirènes de la croissance, l'avidité de la classe dominante et le drame de la pauvreté, Balram la raconte dans une lettre au Premier ministre chinois qui doit venir visiter Bangalore.
Dans une diatribe cynique et violente contre son pays dont il n'hésite pas à décrire les côtés les moins reluisants, Aravind Adiga attire l'attention sur la corruption qui règne en maître sur le sous-continent, le fonctionnement aberrant d'un pays à deux vitesses où une partie de la population est encore maintenue à l'état d'esclave et traitée comme des sous-hommes, mais aussi le coté fondamentalement individualiste des indiens.

A n'en pas doute, l'auteur espère attirer l'attention internationale sur ce qui se passe dans son pays ; il aurait en effet déclaré que les critiques d'écrivains omme Flaubert, Balzac et Dickens ont beaucoup contribué à améliorer l'état de la société en Angleterre et en France au XIXe siècle…

Si je n'ai pas outre mesure apprécié le procédé narratif, j'ai cependant été passionnée par cette description sans concession d'un pays en pleine mutation dont nous, occidentaux, sommes abreuvés de clichés exotiques et bollywoodiens.
UN ACTE D'ACCUSATION PASSIONNANT CONTRE LA POLITIQUE INDIENNE CONTEMPORAINE.
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« Mon seul but était d'avoir la chance d'être un homme : pour cela, un seul crime suffisait ». Cette phrase, tirée du livre, résume à elle seule le personnage central du roman.
Balram Halwai écrit des lettres au premier ministre chinois, bientôt en visite dans son pays, l'Inde. Il dénonce les inégalités sociales, la corruption politique, la violence, l'importance des pressions familiales et les conditions de vie exécrables des classes inférieures. Il lui raconte également, comment, pour devenir libre, il a commis l'irréparable.
Issu d'une caste pas très élevée, travaillant comme chauffeur/serviteur pour une famille riche, il compare sa situation et celle de ses pairs à des cages à poules. Chacun est encaqué dans un système étroit, fruit de plusieurs générations, qui a pour conséquence que la servitude fait partie d'eux et que personne ne pense à se révolter.
La vie des castes inférieures est, pour beaucoup, une existence au service des plus riches. Esclaves de leur maître et de leur famille, il ne leur reste que la fatalité pour s'en sortir. Une fatalité que refuse le héros du livre. Balram sent que son destin est ailleurs et qu'il peut sortir de sa « cage à poule » même si le prix de sa liberté sera très cher. Dès le début, nous savons que la police le recherche comme criminel et la lettre qu'il adresse au ministre chinois est un plaidoyer pour prouver que son crime était nécessaire. Balram ne dégage aucune sympathie mais j'ai suivi avec empressement son parcours. J'avais besoin de connaître ses raisons, de savoir pourquoi il en était arrivé là. Son immoralité touche et sans l'excuser, j'ai eu du mal à le juger.
Nous découvrons un pays loin des stéréotypes et de l'image mystérieuse qui l'entourent. Rien n'est enjolivé, c'est la réalité crue et sans complaisance. Ce roman magistral est, je pense, incontournable pour comprendre l'Inde d'aujourd'hui.
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Balram vient des Ténèbres, d'une caste inférieure en Inde au destin tout tracé d'esclave des riches. Il devient chauffeur pour des Propriétaires et se dévoue corps et âmes à leurs besoins, jusqu'à ce que la triste réalité de sa condition et de l'inégalité pesante qui règne dans le pays le frappe. Balram raconte alors son histoire et l'histoire de son pays dans une lettre adressée au premier ministre chinois qui doit faire une visite...

Sous un prétexte épistolaire, Aravind Adiga décrit l'Inde avec un regard acerbe et réaliste : une Inde à deux vitesses, aux traditions de castes ancestrales mais déconnectées du monde et esclavagistes ; une Inde aux deux senteurs, celles des épices magiques qui font rêver et de la puanteur du Gange pollué et des excréments laissés aux abords des centres commerciaux rutilants ; une Inde corrompue dans toutes ses sphères qui méprise l'humain au profit de l'argent.
Aravind Adiga dresse un portrait anti-touristique, mais un portrait qu'il veut fidèle, loin des idéaux que l'on peut se faire chez les Occidentaux. Son personnage principal est fictif, mais ô combien plausible. le constat est rude mais cash, il ne dissimule pas son pays derrière des écrans de fumée ou les photos hyper colorisées d'un Taj Mahal sous le soleil couchant. Il y a bien deux types de photos à prendre en Inde. Et finalement, Aravind Adiga ne fait que décrire les réalités de son pays, chose que de nombreux auteurs pourraient faire pour leur propre pays, la France ayant elle-même ses deux types de photographies à offrir au monde.
L'histoire de Balram est intéressante. La narration n'est pas florissante, mais on lit plus ce genre de livre pour leur côté découverte/dénonciation que pour la qualité littéraire (qui n'est toutefois pas à jeter à la poubelle non plus, il faut le préciser). Cette lecture est tout à fait révélatrice et peut-être choc pour qui idéalise ce royaume lointain. Surtout après la lecture d'un roman de Chitra Banerjee Divakaruni, qui, elle, nous offre beaucoup plus cette vision occidentale magique, colorée et épicée de l'Inde. Après ça, Adiga vient presque te gifler pour te ramener dans la réalité... C'est certainement ça qui lui a valu le Booker Prize quand ce roman est sorti.
La fin est quant à elle tout aussi révélatrice que le reste, avec un Balram qui veut sa part du gâteau, mais qui pour cela a dû jouer au même jeu que les riches et, surtout, renoncer aux principes humains mêmes de la famille. Si le début du roman tourne un peu en rond, l'avancée dans le récit apporte toutes ces descriptions terribles des conditions de vie ou traditions qui emmurent tout un chacun dans des carcans divers et variés (politiques, familiaux, traditionnels, économiques, etc.), avant de mener à cette fin tout aussi emblématique. Au final, ça donne un récit bien construit qui demande un petit temps d'adaptation. C'est peut-être pas le roman de l'année, mais c'est le roman qui te ramène à la raison quant à tes idées sur l'Inde.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Dans le tigre blanc, Balram Halwai raconte son histoire sous la forme de lettres qu'il adresse au Premier ministre chinois, bientôt en visite à Bangalore. Balram décrit son enfance misérable dans une famille de "base caste" où il lutte avec acharnement pour réaliser son rêve : passer de "l'Inde des ténèbres" à " l'Inde des lumières ". Persévérant en même temps que l'un des hommes les plus instruits du village, il réussira à obtenir une place de chauffeur auprès de l'un des nouveaux riches de l'Inde moderne. Mais Balram veut plus, il veut s'enfuir de la cage dans laquelle il est né. Il ne veut plus faire partie de la caste des serviteurs.

Avec ce premier livre, Aravind Adiga se démarque de la littérature indienne qu'on pourrait qualifier "d'exotique" et se place dès le départ dans une démarche très réaliste.

Ce roman, loin des sentiers battus et du mirage du miracle économique indien, est un texte détonnant, une confession crue et amorale qui nous parle d'un pays corrompu où la population, pour s'élever se bat parfois au prix de l'innommable.

Un livre fort et sans concessions qui dénonce l'Inde à deux vitesses, un monde cruel et surprenant qu'Aravind Adiga nous fait découvrir et tout cela avec une bonne dose d'humour, ce qui rend le récit très agréable. On ne s'ennuie pas une minute, partagés entre stupeur et indignation !

le tigre blanc se lit d'une traite et ne laissera personne indifférent.

A obtenu The Booker Prize 2008, le prix littéraire le plus côté outre-Manche, qui récompense un livre écrit en anglais par un auteur du Commonwealth, de l'Irlande, de l'Afrique du Sud ou du Pakistan.
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