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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n'y a pas grand chose à ajouter à la quatrième de couverture de «Théorie générale de l'oubli» qui résume parfaitement ce roman, pour moi le plus beau de Agualusa sur les trois que j'ai lu. Je craignais qu'il ne devienne lassant et c'est tout le contraire qui s'est produit, de plus en plus passionnant au fil de la lecture.
Ludovica Fernandes Mano (Ludo), qui ne peut vivre seule va quitter le Portugal pour suivre sa soeur Odette qui a rencontré et épousé un angolais, Orlando, venu au Portugal pour y régler un héritage.

«Ludovica n'a jamais aimé affronter le ciel. Enfant, les espaces ouverts l'inquiétaient déjà. En sortant de chez elle, elle se sentait fragile et vulnérable, comme une tortue à laquelle on aurait arraché sa carapace. Toute petite, à six ou sept ans, elle refusait d'aller à l'école sans la protection d'un immense parapluie noir, quel que fût le temps. Ni l'agacement de ses parents ni les moqueries cruelles des autres enfants ne l'en dissuadaient. Les choses s'améliorèrent par la suite. Jusqu'au jour où ce qu'elle appelait “l'Accident” se produisit et où elle se mit à tenir cette peur primordiale pour une prémonition.»


Elle va partager leur appartement au dernier étage d'un des immeubles les plus luxueux de Luanda : l'immeuble des Enviès.

Orlando offre à Ludo pour lui tenir compagnie, un chiot berger allemand albinos que Ludo à cause de sa blancheur va nommer «Fantôme».

Mais les évènements extérieurs se précipitent, début de la longue guerre civile qui va suivre l'indépendance de l'Angola, la disparition de sa soeur et de son beau-frère, sortis un soir pour participer à une fête et qui ne sont pas rentrés au matin, l'appel téléphonique d'un homme avec un accent de Lisbonne qui réclame à Ludo des diamants cachés par Orlando va précipiter l'enfermement de Ludo qui est terrorisée.

La force et la beauté de ce roman vient de sa poésie et d'une construction virtuose basée sur des événements qui s'introduisent dans la vie recluse de Ludo et qui pourraient être qualifiés comme "la subtile architecture du hasard" (titre d'un des chapitres). Ils paraissent anodins au départ mais vont se développer et se réunir en cascade pour former un tout et permettre de retrouver la trace de la disparition de Odette et Orlando et de tous ceux qui y sont plus ou moins directement liés ainsi que le dévoilement des raisons de cette peur du dehors et de ses dangers dont souffre Ludo. Si vous acceptez de vous laisser prendre dans la spirale qui naît, entre autres, avec la capture par Ludo d'un pigeon qu'elle relaxe lorsqu'il se révèle être un pigeon voyageur, alors n'hésitez pas. La recluse Ludo ne pouvait songer un instant qu'elle continuait à être reliée profondément à la vie autour d'elle alors qu'elle croyait s'en être exclue, elle qui écrit :
"Si j'avais encore de l'espace, du charbon de bois et des murs disponibles, je pourrais écrire une théorie générale de l'oubli."
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Ludovica est une portugaise vivant chez sa soeur et son beau-frère en Angola. A la veille de l'indépendance, ils disparaissent, laissant ludovica seule dans l'appartement. Agoraphobe et paniquée par les événements, elle va rester recluse pendant 30 ans. L'auteur s'inspire de ce fait divers pour son roman, tout en ajoutant des éléments fictionnels, mettant ainsi ludovica au centre de la vie de plusieurs personnages, à son insu.

J'ai dévoré ce roman, il se lit facilement, il est empreint de poésie et touchant. L'auteur nous fait découvrir une galerie de personnages haut en couleurs. J'ai également découvert des pans de l'histoire de l'Angola. Ce roman est donc une belle découverte !
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