Quand le requin dort

Le troisième roman de Milena Agus, et même si on peut retrouver des thèmes et même une histoire racontée dans Battement d'ailes, on se dit qu'elle est forte, qu'elle a su récrire la même fond narratif avec plus de perversité, de noirceur et de profondeur qu'auparavant.
Ici, on n'est plus dans la campagne, mais dans une famille, dans une maison, ce qui fait le fondement de l'humanité, mais cette famille est malade, folle, déjantée, elle est hors-norme, comme si le monde n'était plus stable autour de nous. Tout y passe, les bons sentiments, faux, l'amour raté, la perversion du sadomasochisme, l'art qui n'aboutit pas.
C'est un roman plus sombre que les précédents, le soleil a un peu disparu mais quelle plume, quelle musique et quel rythme narratif! Ca se dévore avec plaisir, on a l'impression d'être une caméra dans cet univers clos, à travers les pensées de la narratrice.
Il y a des auteurs, puis ceux qui osent avec du style. Milena Agus en fait définitivement partie.