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Critique de Derfuchs


Quand on est holmésien pur sucre et néanmoins féru d'histoire comme moi, on ne peut que se réjouir qu'un auteur, qui plus est Jean d'Aillon, ait réuni le plus grand des détectives et le moyen-âge franco-anglais. Edward Holmes déduit et se plante, parfois, tout du moins au début tandis que son compère et non faire valoir Watson, prénom Gower, est un habile archer, bretteur de première, ce qui aide dans certaines situations.
Outre les armagnacs et les bourguignons partenaires, connus, de guerre au fil de notre histoire auxquels viennent se greffer les ineffables anglais toujours partants lorsqu'il faut aller guerroyer contre leurs voisins françois, Aillon a concocté, ici, une histoire de preuves sur les infidélités de la reine Isabeau de Bavière, épouse de roi Charles VI dit le fou, qui aura l'élégance de mourir rapidement, suffisamment pour ne rien savoir, pour autant que ces allégations fussent véridiques.
Historiquement et pour cause, nul n'est sûr de l'infidélité de la reine, qui si elle avait été prouvée, aurait été répudiée. Lors du traité de Troyes elle a sous-entendu cette infidélité, avec Louis d'Orléans, notamment, pour signifier la bâtardise de Charles VII et justifier la légitimité de Henri V au trône de France.
Isabeau aurait eu 12 enfants dont, prétendirent certains historiens, Jeanne d'Arc, bâtarde royale.
Bref Holmes doit retrouver des lettres compromettantes se trouvant au château de Martel de Basqueville (Bacqueville en Caux – Normandie, actuellement). Pour ce faire il utilisera, entre autres, un chien, le fameux chien des Basqueville, appelé Gracieux. Outre le chien des Baskerville, Holmes utilise, souvent, un chien (dont j'ai oublié le nom) au flair redoutable, d'où ce clin d'oeil.
Autre clin d'oeil, les deux jeunes mendiants rappellent le jeune Billy et les garçons des rues de Conan Doyle.
Dans la langue savoureuse du moyen âge nous suivons cette enquête, toute en respect des us et coutumes de l'époque ainsi que des usages et des convenances dû aux puissants.
Entre intrigues, chevaliers, chambellans et chambellanes, ducs et nobles, marguilliers et echoliers, chanoines et clercs, maîtres et valets, une fausse servante et une fausse dame noble et même une Constance Bonacieux, riche veuve, n'ayant rien à voir avec celle de Dumas, Aillon nous fait effectuer un voyage des plus plaisants dans cette histoire romancée attachante.
Un roman qui ne nous laisse pas le temps de le voir passer de par une richesse du verbe et de l'utilisation, sans excès, de cette langue imagée de l'époque.
Une intrigue bien menée, sans temps mort.
De l'humour mais pas trop.
De la belle ouvrage.


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