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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rania était une jeune et jolie présentatrice de télé saoudienne quand son mari l'a battu et laissée pour morte devant la porte d'un hôpital.
Plusieurs opérations seront nécessaires pour redonner forme à son visage mais celui-ci restera à jamais marqué.
Rania nous explique comment elle s'est battu tout au long de sa vie pour faire reconnaître le droit des femmes dans un pays où l'homme est roi et la femme doit être soumise.
Un témoignage captivant que je recommande vivement!
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Un témoignage bouleversant de Rania Al-Baz, jeune présentatrice vedette de la télé en Arabie Saoudite,qui décrit les faits marquants de sa vie en commencant par celui qui l'a malheureusement fait connaitre au monde entier : l'acte de violence de son mari qui l'a battu jusqu'à la défigurer.
A travers ce récit de vie d'une femme musulmane en Arabie Saoudite, on découvre les conditions de vie de celles-ci, qui quel que soit leur statut social, subissent la domination masculine pendant toutes les étapes de leur vie.
Malgré tout le courage et l'intelligence dont l'auteure fait preuve, ce livre me laisse un goût amer car j'ai du mal à entrevoir une possibilté de changement en faveur de la condition féminine dans ce pays où, comme dans tant d'autres, le poids des traditions et le sentiment de culpabilité des femmes est lourd.
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C'est en 2004, en Arabie saoudite, que Rania Al-Baz s'est retrouvée au seuil de la mort et défigurée après que son deuxième mari l'a eu tabassée dans le cadre "ordinaire" d'une dispute conjugale suivie d'un déchaînement de violence sans commune mesure avec l'objet de la dispute.

En effet, son mari jaloux et se sentant humilié de n'être pas célèbre comme sa femme alors journaliste à la télévision, voudra lui imposer de quitter son travail, et de rester sagement s'occuper du ménage et des enfants à la maison. Quoi de plus banal dans un pays musulman où la femme n'a que très peu de place ? Il la laissera quasi morte devant les portes de l'hôpital avant de s'enfuir lâchement.
Après plusieurs jours de coma, on lui diagnostiquera 13 fractures au visage et un long travail de reconstruction faciale pour tenter de retrouver une vie digne d'être vécue.

Sa position de journaliste connue à la télévision fera que les médias et la société s'intéresseront à ce crime commis dans la sphère intime de la famille. Rania donnera des interviewes qui médiatiseront ce qu'elle a vécu et génèreront dans ce pays, mais aussi à l'international, une prise de conscience de la violence faite aux femmes. Sans que Rania ne l'ait délibérément voulu, elle deviendra un vrai symbole et par là-même le fer de lance du combat des femmes de ce pays pour tenter de disposer de plus de droits.

Le livre débute sur la prémonition de l'événement ressentie par l'intéressée lors d'un cauchemar qui, hélas, quelques temps plus tard, deviendra une sinistre réalité. Elle évoque les circonstances de la dispute qui la mènera à l'hôpital et ce qu'elle a vécu après.

Mais, ce n'est guère détaillé, hormis un aspect déroutant : elle n'a pas de désir de vengeance, et même, elle lui pardonne. de plus, elle ne souhaite pas que son mari soit (trop) puni pour ce crime injuste commis sous l'emprise de la jalousie, et ce dit-elle pour ne pas perturber l'image de son mari vis-à-vis de ses enfants ! Elle ira même plaider sa cause auprès du juge (cela dépasse mon entendement !) pour qu'il ne fasse pas trop de prison et qu'il ne reçoive pas le nombre de coups de fouet prévus par la loi.

Puis, le livre fait un retour sur le passé. On découvre le vécu de Rania, de son enfance à ce fameux ce jour-J, comme s'il était la résultante logique de ce qui lui est arrivé. Ce qu'il est dans les faits. L'évocation d'une enfance et d'une adolescence relativement heureuses, mais passées sous la férule d'un père qui décide pour elle et d'une mère soumise et effacée. Puis, un premier mariage, d'où l'on verra qu'elle ne fera que de passer d'une dépendance à une autre... jusqu'à la répudiation et un divorce, considérés dans la société saoudienne comme de véritables tares. Rania devra vivre avec cette honte, cette marque de la femme répudiée, attachée à ses basques.

Retournée vivre chez ses parents, Rania se retrouve demandée en mariage. Par esprit de contradiction vis-à-vis de son père qui ne voit pas le prétendant d'un bon oeil (puisque Africain et de race noire), Rania croit exprimer sa volonté et son indépendance d'esprit en insistant pour se marier avec ce dernier alors même qu'elle n'en connaît rien. Les choses se feront, finalement, mais très vite elle se rendra compte qu'elle a fait un bien mauvais choix.

Franchement, je m'attendais à mieux au niveau de la relation de cette histoire intime (mais aussi collective puisque relayée au niveau international) et du combat qui a suivi. On a un peu le sentiment qu'elle ne veut pas en dire trop (ses propos sont très mesurés et pas du tout véhéments à l'égard du pays) par peur de possibles représailles (enfin, c'est ainsi que je l'interprète).

De ma position de lectrice, je lisais ses mots avec le regard d'une femme occidentale et ne pouvais m'empêcher de pester face à sa dépendance, à son inertie, à sa soumission, à sa bienveillance à l'égard de son ex-mari. L'épisode du voyage de noces à Paris est tellement incroyable, mais aussi révélateur de ce qui n'a pas manqué de se produire par la suite. Comment peut-on être aussi aveugle ? Ce n'est pas un jugement de valeur, mais cela m'interroge vraiment.

Néanmoins, ce livre est utile, car il permet de se rendre compte combien la femme musulmane en général et la femme saoudienne en particulier est prise dans des contradictions qui la dépassent : un pays riche, civilisé, qui a de nombreuses relations avec l'occident, qui s'enorgueillit d'éduquer son peuple (et notamment les filles) et qui, pourtant, continue vis-à-vis des femmes de fonctionner à rebours de l'évolution. On comprend mieux l'ambivalence des femmes (y compris des femmes françaises) vis-à-vis du port du voile ou du hijab...

L'évocation de son parcours, de sa naissance à son émancipation permet, en effet, de se rendre compte combien la fillette, l'adolescente, la femme mariée intègre, qu'elle le veuille ou pas, les schémas de pensée qui la conditionne tout au long de sa vie.
Et puis, pour celles qui désireraient s'affranchir d'un quotidien trop pesant et sclérosant, on se rend bien compte que c'est quasi impossible tant la pression familiale est forte, tant l'image du couple est dévoyée (l'homme qui domine et la femme docile qui se soumet), tant elle n'a pas le choix de sa contraception et donc subit de nombreuses maternités, tant la législation est inadaptée (les femmes n'ont quasiment aucun droit), tant l'aspect religieux est omniprésent (très croyantes, elles sont guidées par un "modèle" qui tend à leur faire croire que si elles se conforment à ce modèle, elles accèderont à la félicité d'être une bonne musulmane), et tant il est nécessaire de disposer de ressources pour s'émanciper.

Cependant, on peut voir aussi que dès lors que la femme parvient, d'une façon ou d'une autre (certes, ici, c'est une façon extrême de se sortir d'une relation puisqu'elle aurait pu en mourir), à s'affranchir de la tutelle d'un homme, à suivre des études qui l'intéressent, à vivre d'un métier qu'elle a choisie et pour peu qu'elle se soit ouverte à d'autres modes de pensée, il lui est possible d'avancer.

J'ose espérer que depuis la sortie de ce livre (2005), les choses ont un peu changé pour les femmes en Arabie Saoudite. Et je ne doute pas un instant que l'histoire de Rania y aura contribué d'une façon ou d'une autre.

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