Les petites chroniques d'une trentenaire névrosée

Je n'ai pas connu l'apogée du flirt en rencontrant ce beau quadra, j'ai simplement eu une belle leçon de cœur. Parce qu'on a tous à un moment donné besoin de se poser pour apprécier sa vie à sa juste valeur... Parce qu'on ne devrait pas avoir des envies de plus, des besoins non justifiés. Savoir ce que l'on veut, où l'on va et qui on est : voilà le véritable fondement de notre nous. Et parce que l'on connait tous des moments d'égarement ...

On se laisse kidnapper par la routine, le manque de temps, de moyens ou tout simplement par manque d’envie. Puis, un jour, on voit son mari partir avec une autre. Une femme plus jeune, à l' allure svelte et à l'apparence toujours tirée à quatre épingles. On réalise alors qu'on s'est sûrement trop laissée aller. On a peut-être pas su décoder à temps certaines « non- attentions » de son cher et tendre, on n’a pas fait gaffe à des petites piques passées inaperçues. C'est alors qu'après l'annonce en fanfare du « oui j'ai une maîtresse », on se laisse dépérir. Pas longtemps, dans mon cas, mais assez pour perdre mes kilos emmagasinés depuis plusieurs années. Au départ tu ne réalises pas réellement ce qui se passe , mais en cas de rupture inopinée et de sous alimentation, n’oublie pas que tu as des amis qui ne te mentiront jamais , j'ai nommé : les pantalons ! En trois semaines de jeûn j'avais perdu trois tailles et presque retrouvé ma silhouette d'avant grossesse. C'est alors que je me suis sentie revigorée. Ce futur divorce ce n'était peut-être pas la mer à boire.

Quoi qu'il en soit, être divorcée à l’approche de la quarantaine c'est tout de même loin d'être hyper vendeur, faut bien se l'avouer. Niveau profil sur un site de rencontre je n'aurais pas beaucoup de contacts à qui conter fleurette. Vous imaginez un peu le style d'annonce :
Ana, jeune femme d'une trentaine d'années, fraîchement divorcée, mère de propriétaire d'un chat nommé deux enfants et Garfield cherche homme stable et sérieux pour relation passionnée ». Il est certain qu'avec les éléments actuels, je n'ai plus qu'à mentir pour embellir un peu mon portrait virtuel.

A l'adolescence, les premiers flirts de notre bambin nous stimulent, nous émoustillent. Le pire arrive lorsque l'adolescent presque homme en vient à bisouner plusieurs demoiselles en même temps, c'est alors qu'on entendra: « Il a raison, il en profite, et puis il est jeune »... Stop !!! Non mais d'où vient ce genre de réflexion totalement infondée. Certes, un jeune homme peut en profiter, mais quel intérêt de le pousser à flirter à multiples reprises avec des filles qui elles, se doivent d'être respectables. En réalité, le problème majeur se situe ici. Entre la différence faite entre garçon et fille, et plus tard homme et femme.

Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse ». C'est une éthique de vie à laquelle j'ai toujours adhéré. Cependant, il y a des moments où l'on se trouve confronté à des dilemmes. Etre en accord avec ce que l'on estime être bien pour soi n'est pas vraiment simple à appliquer. On m'a appris que pour être une femme digne et respectable il ne fallait pas avoir de mauvaise réputation. Le simple fait d'être, par exemple, dans une démarche de séduction peut être pris pour donc engendrer une image
de la provocation et peu élogieuse. J'ai toujours été sidérée par ce genre de stéréotypes, ces fausses idées qu'on nous donne dès le plus jeune âge.

Au fond, quand quelqu'un vous aime vraiment, cette personne se fiche de vous avoir parfaite comme ce mannequin de votre magazine de mode. Elle s'en balance de vous voir ultra maquillée avec un teint de pêche et une haleine fraîcheur mentholée des cimes des Pyrénées à 7h du matin. Elle ne veut que vous. N'ayez pas peur d'être seule. La solitude a aussi du bon. Elle permet de se ressourcer et surtout de savoir où l'on va. Alors ne soyez pas pressées. Retrouvez-vous avant toute chose. Je veux croire en l'amour et surtout je veux croire en moi...

De nos jours on ne peut plus tout miser sur une intelligence débordante et un esprit vif... IL FAUT ÊTRE BELLE avant toute chose. Les magazines vantent les formes pulpeuses, les corps athlétiques. Des vidéos traînent sur le net avec des notices en tout genre pour savoir comment faire pour : « repulper sa bouche avec une ventouse », « se dessiner de faux sourcils » , « masquer son acné avec huit couches de fond de teint » ou connaître « quelle épilation adopter en fonction de la saison ». Et dans tout cet amas de concepts novateurs pour être la plus belle, on en oublie d 'être nous.

On aura plus de chances d'avoir un poste quand on a un visage harmonieux et un corps athlétique que quand on est en surpoids avec une peau à tendance acnéique. On jugera la personne obèse comme « un gros tas » ou une personne trop maigre comme «anorexique » sans avoir dans les mains tous les tenants et les aboutissants du pourquoi elle est comme ça. Partout on nous fait manger à pleine bouche de la beauté, de la mode, des sérums anti vieillissement... Et nous, badauds que nous sommes, on se jette dans la gueule des géants commerciaux pensant qu'ils ont découvert le produit miraculeux pour être le plus parfait de tous. Je n'ai jamais compris cette course effrénée. Doit-on forcément tous rentrer dans un moule ? Y a-t-il une taille de base nous permettant d'être considéré de prestance. Comme si avec cette silhouette je devenais quelqu'un de plus comme étant dans les normes ?

J'ai essayé tout un tas de régime depuis mon adolescence. Les crèmes censées réduire la cellulite, les draineurs pour capter l'eau, des pilules en tout genre pour absorber les graisses et bien évidemment le rééquilibrage alimentaire. Puis, un jour j'ai connu l'apothéose ! Le truc miracle qui te fait fondre en un rien de temps. Rien à débourser, on te fourni la recette grassement servie sur un plateau de reproches . Alors ... des idées mesdames ?
C'est ? C'est ? Ah ! Je l'ai entendu dans le fond de la salle... Oui ! La réponse est bel et bien l'infidélité !

Il y a une chose que j'ai apprise avec le temps, c'est que peu importe le regard des gens, peu importe ce que tu fais, si tu travailles durement ou si tu ne t'occupes « que » de ton foyer … la seule chose qui compte réellement c'est la fierté que tu peux en tirer. Dans les instants les plus noirs, les moments de doutes, il faut toujours entrevoir la possibilité est ouverte. On n’est cantonnés au rôle qu'on s'était donné de jouer. On peut même battre plusieurs cartes en même temps. Et tout ça à l'abri des mesquineries, de la jalousie et de la méchanceté de ceux qui auraient voulu vous voir à terre.