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Critique de BazaR


Je ne connais pas grand-chose de la SFFF italienne ; quelques aventures d'Eymerich de Valerio Evangelisti, c'est tout. Voilà une occasion qui se présente peu souvent. Merci à Aelinel et à Fifrildi d'avoir attiré mon attention dessus.

En 1963, Lino Aldani imagine que l'Italie a développé une couverture médicale générale – c'est encore de la SF dans ce pays à l'époque – mais pilotée par le privé et qui coûte un bras. le pire, c'est que cette innovation a priori positive s'est transformée en dystopie car elle a conçu un règlement surréaliste de contrôle de la population. Impossible de sortir sans tricot de peau si la température est inférieure à gnagna degrés ; impossible de sortir sans son thermomètre et ses cachets d'aspirine, etc. Au moindre manquement, c'est l'amende. Et le système emploie un tas de contrôleurs invasifs aussi insupportables que les commissaires politiques du Parti en URSS.
Mais on a le droit de ne pas adhérer. Dans ce cas, on n'a pas le droit d'être soigné. Un médecin qui soignerait un non-adhérent risquerait la prison. Autant pour le serment d'Hippocrate.
L'auteur nous présente l'histoire de Nico, que ce système énerve et qui hésite à sortir.

Finalement, cela n'est qu'un système tyrannique de plus, mais pris sous l'angle médical ce qui est plutôt imaginatif et non dénué d'humour (assez noir quand même). J'ai apprécié le décor de cette Rome munie de transports futuristes mais que je ne suis pas arrivé à visualiser autrement qu'en noir et blanc dans ma tête lol, comme si je regardais un vieux film de Visconti sur la télé familiale des années 1970. Une exception pour la chouette voiture rouge de Nico (effet Ferrari re-lol). Une caractéristique de l'époque : les gens fument comme des pompiers. On se croirait dans Mad Men.
Je me suis également bien amusé à retrouver les marques célèbres se cachant derrière les anagrammes : Troëncin, Lichemin, Giulia-Gamma (ça c'est pour Alfa Roméo, re-re-lol) ou Demerces.

Il m'est difficile de saisir une morale à cette histoire au final. le système médical est ici intolérable mais il fait le job. En sortir, c'est véritablement raccourcir sa vie.
Une novella assez grise en fait (comme les films en noir et blanc, lol-final).
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