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Critique de Lutopie


La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l'apocalypse ou comment se confronter à la -réalité noire-, à la (sur)vie, à la mort de (sur)hommes devenus bien malgré eux, avec le temps, des sous-hommes, des êtres difformes pour certains, des monstres, qu'on se montre du doigt " Regardez, des Tchernobyliens !" , qu'on se garde bien d'approcher de peur d'être contaminés. Et pourtant ... On se laisse bien volontiers contaminer par cette lecture, qui ne nous laisse pas indemnes loin de là. On se sent véritablement atteints après cette lecture, d'un mal incurable, de cette réalité noire, glauque ... En même temps, on se sent irradiés par tant d'abnégation, par tant d'amour aussi ... Les témoignages des femmes qui entament et qui terminent le livre sont monstrueusement beaux. Je retiendrai aussi la naïveté des vieux (une âme simple, c'est beau) et la sagesse des enfants ... Avec une dernière pensée pour tous les animaux qu'on croise dans ces témoignages : les animaux que les gens n'ont pas eu le droit d'emmener avec eux, ceux qu'on a fusillés sur ordre d'en haut, avec ces scènes poignantes d'enfants qui courent après un soldat qui lui, court après un chat ... Et le témoignage du chasseur qui après tant de massacres ne se remet pas du petit caniche qu'il n'a pas pu achever ... Et cet enfant qui a un petit mot pour son hamster qu'il a laissé dans sa cage avec de la nourriture pour deux jours alors qu'ils sont partis pour toujours ...
On ressent tellement dans ces chroniques l'ampleur du traumatisme collectif avec en prime tous ces traumatismes individuels ...

PS : A retenir aussi les liquidateurs qui depuis leur intervention sur le site de Tchernobyl, depuis qu'ils ont enterré les maisons, les arbres, la terre dans la terre, depuis qu'ils ont enterré la vie, prennent conscience, justement, de l'existence du vivant : ils remarquent alors, étrangement, pour la première fois, les fourmis.
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