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Critique de Lounima


Voici un roman dont j'attendais beaucoup et, visiblement, beaucoup trop car, en effet, la lecture de ce roman n'a pas été à la hauteur de mes attentes et c'est donc très déçue que j'ai tourné la dernière page. Certes, je reconnais que de nombreux thèmes chers à mon coeur sont abordés dans ce roman et qu'il avait tout pour me plaire :
- le dépaysement dans une région du globe où j'aime m'évader en lecture (même si, là, en l'occurrence, l'histoire se déroule essentiellement en Angleterre; le point de départ, les nombreux souvenirs de Nazneen et surtout les lettres de sa soeur, nous font voyager dans leur Bangladesh natal - ex-Pakistan Oriental),
- la condition de la femme et surtout la force de caractère dont elle doit faire preuve lorsqu'elle est originaire d'un pays où toute la tradition transpire la domination masculine,
- et surtout la promesse d'un avenir meilleur grâce à l'amour et à l'amitié...
Mais tous ces ingrédients, bien que présents dans le roman, n'ont pas suffi à éveiller mon intérêt une fois les cent premières pages lues et c'est avec ennui que mon esprit s'est promené dans ce roman...

Alors, comme de coutume, lorsqu'un livre a tout pour me plaire et qu'il ne me plait pas, se pose la question : pourquoi ?
Ai-je trop lu sur le sujet ? Non ! Définitivement non !
L'écriture de Monica Ali est-elle difficile, compliquée ou, au contraire, trop puérile ou encore sans âme ? Non ! le style m'a plu, le livre se lit facilement, les descriptions sont riches en détails parfois même assez poétiques.
Non, mon ennui provient de l'apathie de Nazneen, personnage principal de cette histoire. Eh oui, j'avoue, j'aime les caractères bien trempés et, là, il me semble avoir passé ma lecture à attendre qu'elle se révolte un peu, qu'elle dise "Non" ou "Ce n'est pas juste"... Mais rien, Nazneen accepte sa vie et il faut attendre les trente dernières pages pour que la promesse de la quatrième de couverture se réalise (je sais pourtant bien que ces textes ne sont écrits que pour appâter le lecteur et qu'il ne faut jamais, ô grand jamais, les croire !!!). Alors, certes, je reconnais que j'exagère quelque peu et je peux même admettre que la révolte couvait depuis bien longtemps avant les trente dernières pages : lorsque son mari lui offre la machine à coudre par exemple et qu'elle commence à économiser pour envoyer de l'argent à sa soeur mais surtout rembourser cette usurière peu sympathique grâce à laquelle son mari a pu acheter la machine à coudre et un ordinateur (cette usurière se dit bonne musulmane alors qu'elle fait pourtant fi de l'interdiction religieuse de prêter à taux d'intérêt élevé !). Mais Nazneen est toujours si respectueuse, si lisse, si peu passionnée dans son discours, dans son attitude que, même si je sais que c'est le lot de beaucoup de femmes dans sa situation, je ne peux accepter qu'elle... accepte !!! Même lorsqu'elle trompe son mari, j'ai trouvé qu'elle le faisait plus avec respect (oui, respect !) et soumission que par réel plaisir (en tout cas au début) et révolte !!!

Ainsi, mon avis sur ce livre est assez négatif (vous l'aurez remarqué !) mais je dois tout de même dire que j'ai trouvé le personnage de Razia, la soeur peu conventionnelle de Nazneen restée au pays, très intéressant et j'attendais, tout comme Nazneen, la réception de ses lettres avec grande impatience... Ces lettres nous permettent d'entrevoir que le Bangladesh est un pays rude pour les femmes qui souhaitent leur indépendance, que la vie est loin d'y être facile, que les expatriés occidentaux y sont bien souvent à côté de la plaque : en cela, le livre est très intéressant.
Par ailleurs, je trouve que Monica Ali a été inspirée de donner à Chanu un caractère gentil : cela aurait été si facile d'en faire un homme violent et c'est aussi pour cela qu'il est si difficile pour Nazneen de se révolter : son mari est moche, a 20 ans de plus qu'elle mais il est gentil et assez attentionné donc... pourquoi se plaindre après tout ?

Une grosse déception pour moi mais une lecture qui demeure intéressante pour qui s'attache à découvrir la culture du "sous-continent" indien et la condition des émigrés originaires de ces pays... ;-)
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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