Christian, Christian
L'obsession du narrateur devient celle du lecteur. L'auteur dresse le portrait de deux hommes, de manière très fluide, avec beaucoup de fluides. C'est un récit ardent qui mêle poésie et phrases presque versifiées au langage cru et libéré. C'est l'intime qui s'expose sans contrefaçon, sans virage et sans doute. le narrateur confie tout.
Christian, ce morceau de soleil, est habillé d'un voile magique, il devient dieu, muse, de ce narrateur troublé. Cet américain qui débarque en France plonge le narrateur-poète dans un voyage personnel et corporel. Il le dévore : des yeux d'abord et par les mots en créant un mythe.
Les étreintes, les coups de rein, les sentiments s'entremêlent dans une construction d'un récit fait d'épisodes. L'enchainement des fragments m'a beaucoup plu.
En faudrait-il plus ? Non. L'équilibre est trouvé, à la fin du récit, le portrait est fait : Jonathan et Christian sont entièrement peints. le garçon from L.A peut repartir à L.A
En faudrait-il moins ? Non plus. Ou presque. La dernière partie du récit (la troisième) ne m'a pas interpellé et même déçu, la fin était belle avec le départ, suffisante.
Le livre reposé, la lecture terminée, reste le souvenir de leurs étreintes. le narrateur a habité mon esprit quelques heures.
Tadzio Alicante signe ici un premier ouvrage qui promet des suivants tout aussi beaux.
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