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Critique de Lsky


L'autrice mélange les points de vues, au rythme de ses changements narratifs incessants entre la première et la troisième personne du singulier. C'est un peu déstabilisant, comme ça, au début. Mais franchement, on s'y habitue plutôt bien, tant la langue est jolie et claire.
Si superbement écrit, d'une écriture subtile.
Pourtant, il n'y a pas de tonnes de descriptions, en trois phrases, quelques mots bien choisis et bien pensés, elle plante un personnage, une situation, avec une beauté brusque, une simplicité de la formule. Des expressions singulières et inventées qui glissent seules et offrent des portraits réalistes.

Mais de quoi ça parle-t-il donc, maintenant qu'on sait que c'est bien écrit ?
De la vie. En particulier celle de Gregory Reeves, ce narrateur intempestif, et des gens qui l'entourent. On le suit depuis son enfance, on le voit évoluer et vivre, on vit au travers de ses yeux une histoire de famille et d'amitié, une histoires de vies qui s'entremêlent. Les rencontres d'un jour comme celles, éternelles, les relations pérennes ou en pointillés… Les personnages sont hauts en couleur, on se place au Sud de l'Amérique, mais le récit nous fait voyager à travers le monde. On part à la guerre, au Vietnam, on adopte des enfants à l'autre bout du monde, on retourne aux sources en Amérique du Sud, on crache sur le Capitalisme américain, on se ressource en Europe… le panel de personnages colorés fait battre notre coeur et nous fait découvrir que les faussés entre les gens sont de purs constructions sociales et mentales. C'est un hymne à l'amour de l'humanité, avec son lot de rebondissements. Sans jamais de larmoiement ou trop de sentimentalisme, au contraire, on adore tourbillonner, haïr ou s'enticher du flot des nombreux personnages. Et c'est super bien écrit – je vous l'ai déjà dit ? – une langue qui fait l'affront d'être élégante dans les scènes de sexe les plus brutales.
Encore une fois, Isabel Allende montre sa maîtrise de l'écriture, de la formule, mais avant tout, sa connaissance du monde et de l'humain.
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