Quoi de plus difficile que de voir mourir sa fille ? L'espoir insensé de guérison puis le long accompagnement jusqu'à la fin ?
«
Paula » commence donc par une lettre d'Isabel Allende à sa fille malade. Elle lui raconte l'histoire de sa famille, une saga pleine de légendes et d'imagination, mais cette narration du passé est interrompue par les événements du présent, la détérioration de la santé de
Paula, le désarroi, les traitements et les superstitions qui tentent de vaincre le mal et même les moments intenses où on se demande s'il ne vaudrait pas mieux abréger ses souffrances.
Deux trames parallèles sont ainsi tressées et l'histoire de la famille devient celle d'Isabel, ses amours, son travail et aussi l'histoire du Chili, les heures difficiles du coup d'État, la mort de son oncle Salvator Allende, le régime militaire avec ses enlèvements et ses tortures. L'idée d'une lettre à sa fille a disparu, il n'y a plus que l'écriture comme moyen de survie, comme exutoire aux émotions insupportables de l'agonie d'un être aimé.
Isabel Allende se raconte sans pudeur, je me demande même comment toutes les personnes qu'elle mentionne ont pu recevoir ces descriptions indiscrètes…
Un témoignage touchant sur la douleur de perdre un enfant, sur la vie d'une femme au destin particulier dans les tumultes et les paysages de l'Amérique du Sud.
Commenter  J’apprécie         341