Dans la maison de mon grand-père, étroite comme un wagon de chemin de fer, les cloisons en plâtre étaient si minces que la nuit nous échangions nos rêves.
(Poche, p.66)
Ma vie se fait au fil du récit, ma mémoire se fixe avec l’écriture; ce que les mots ne couchent pas sur le papier sera effacé par le temps. (Poche, p.18)
Le futur n’existe pas, disent les Indiens de l’Altiplano, nous ne pouvons nous reposer que sur le passé. Le présent n’est qu’une étincelle puisqu’il se transforme immédiatement en passé.
(Poche, p.173)
...elle l'accueillit en ce monde par une cascade de paroles tendres dans un langage récemment inventé, l'embrassant, la reniflant comme le font toutes les femelles, puis elle la posa sur son sein. Le plus vieux geste de l'humanité.
L'enfant vient au monde, la mère accède à un autre état de conscience, ni l'un ni l'autre ne sera plus jamais le même.
L'instant joyeux de la conception d'un enfant, la patience qu'exige sa gestation, le courage nécessaire pour l'amener à la vie et le sentiment d'étonnement qui couronne le tout ne peuvent, à mon avis, être comparés qu'à la création d'un livre.
...Transformée par une lumière intérieure, complètement indifférente au reste de son corps qui saignait toujours.