Nous sommes en 1942, la guerre s'est étendue de l'Europe à l'Afrique du Nord. Un jeune soldat anglais sort de son comas au milieu des dunes de Libye à côté de sa moto et d'un sac rempli de lettres. Il est presque mort, un éclat d'obus planté dans la poitrine, il ne se souvient de rien, pas même de son nom. Il va être recueilli par une petite bande de déserteurs parmi lesquels il y a un médecin. Ils vont le soigner, le nourrir mais sa convalescence va être longue, un de ses poumons est touché. Pour tromper le temps et l'ennui, il entreprend de lire les lettres contenues dans la musette qu'on a retrouvée à ses côtés. Entre rêve et délire, puisqu'il n'a plus d'identité, il va essayer de s'en inventer une à partir d'une missive qu'un certain Tuck envoie à sa femme ou à sa fiancée.
Avec celui que l'auteur appelle "le motocycliste" nous suivons ces soldats à qui la guerre a fait perdre leurs illusions et leurs idéaux. Ils se sont inventé une autre vie sans dieu ni maître ; pour certains l'essentiel est de sortir vivants de cette guerre, après ils verront bien ; pour d'autres c'est l'occasion de mener leurs propres aventures, leur propre bataille contre eux-mêmes et contre ceux qui les empêchent d'avancer. Il y a Swann le gros bras et forte tête de la bande, toujours en opposition à Brinkhurst officier sans prestance ni autorité, obligé de louvoyer pour tirer son aiguille du jeu. Mawdsley le médecin militaire toxicomane, Coates le canadien que la petite bande a récupéré alors qu'il était perdu dans le désert au volant de son camion et enfin Lucchi le prisonnier italien. Tous dans la même galère, ils s'entraident mais n'hésitent pas à abandonner les plus faibles quand la survie du plus grand nombre est en jeu.
J'ai choisi ce livre, d'abord parceque le thème me plaisait, mais aussi pour sa très belle couverture : l'image d'un soldat au sommet d'une dune, dominant un désert rouge. Un paysage tel que le voit le motocycliste après son accident. J'ai bien aimé ce récit : une histoire d'hommes et de guerre, d'amitiés et de trahisons et où l'amour et les femmes n'apparaissent que sur de vieilles photos ou en rêve. Les caractères des protagonistes sont bien décrits même si parfois ils paraissent un peu caricaturaux. le rythme est tantôt lent comme la vie peut l'être dans le désert, tantôt plus rapide. J'ai moins aimé la fin qui parait un peu fade et un peu longue par rapport au reste du récit.
"La vérité d'un homme se situe quelque part entre ce qu'il a été et ce qu'il pourrait encore devenir " (P.240)
En Bref
Une lecture qui m'a fait passer un bon moment.
Lien :
http://lecturesdebrigt.canal..