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Critique de LoupAlunettes


Albator, l'aventure manga inoubliable d'une génération remise au goût du jour, tout en respectant l'oeuvre original de son auteur Leiji Matsumoto.

Comme avec le manga Goldorak (Grendizer de l'auteur, illustrateur Go- Nagaï), Albator (Captain Harlock de son nom d'origine) connaitra aussi son hommage français de "fan rétro" en format album d'auteurs professionnels.
Les parents de la même génération que ces auteurs auront découvert en premier les adaptations animées et ignoré que Grendizer et Captain Harlock étaient des projets BD du départ, comme le jeune public japonais eux l'auront connu.
" Albator 78" sera la première aventure connue du personnage en France, bien avant "Albator 84" (prequel daté postérieurement du fait de sa sortie) et "Galaxy Express" (aventure cette fois plus datée, reprenant les premiers faits d'armes d'Albator, avant sa carrière de corsaire).

Albator, c'est l'histoire d'une amitié, entre un ingénieur de génie (Toshiro, les traductions le nommeront Alfred) et cet aventurier, Albator.
La version française va un peu semer la confusion, baptisant Alfred l'ingénieur Toshiro sur " Albator 84" tandis qu'un mécanicien à bord de l'Arcadia avait déja profité du prénom en 78.
Toshiro, sous nom japonais, y sera aussi présent en tant qu'intelligence articielle de commande du vaisseau copiée sur le cerveau de vrai Toshiro.
Notre Alfred (Toshiro) est le créateur du vaisseau - navire l'Atlantis (dans l'animé) ou l'Arcadia (en BD). L'Arcadia (l'arche") aura un sens plus juste, le vaisseau recueillant tous les persécutés et et les embauchant souvent à bord).

En fond, sur la terre, une situation critique et catastrophique et deux menaces qui prendront les humains en étau.
On nous le dit dans "Albator 78", les ressources de la Terre s'épuisent et elles profitent à une caste qui n'hésitera pas à puiser d'avantage sans partager.

Autre menace, aussi redoutable qu'envoûtante: Les Sylvidres.
C'est presque métaphoriquement la revanche de la nature.
Cette race végétale hybride humanoïde, ancienne résidente de la Terre qui s'était exilée vers les confins, reviendra réclamer son dû (finalement, elle y était bien et quand on voit ce que les humains en feront, elle n'aura pas de scrupule à l'éliminer jusqu'au dernier).
Les Sylvidres, menées d'une poigne de fer par sa reine Sylvidra, s'apparentront à des troupes d'amazones terroristes rompues au combat et au tir du laser.
Manigançant souvent de l'intérieur en espionnes, il faudra souvent les débusquer sous leurs fausses apparences de femmes belles et fragiles.
Les anciens fans de l'animé n'auront pas oublié ce fameux cri de "sirènes" presque envoûtant à la destruction enflammée de chaque sylvidre tuée.

L'amitié d'Alfred (Toshiro) et Albator sera développée tout au long de ces différentes séries.
Et dans " Albator 78", Albator aura le goût de la vengeance dans la bouche, Alfred-Toshiro n'est plus, à cause du gouvernement et sa fille sera placée dans un orphelinat, subissant souvent les brimades et les mauvais traitements.
La romance d'Alfred-Toshiro et de la rousse pirate Esmeralda dans " Albator 84" restera mémorable, proposant ainsi un pendant pirate et personnage féminin de poigne autre que celle qui boit ou de l'assistante Nausicaa un peu décorative, sorte de Uuma de l'équipage Star Trek Entreprise.
Nous ne savions pas sur le " 78" si la fille d'Alfred pouvait aussi être celle d'Esméralda, qui fera quelques apparitions pour offrir le coup de main à l'occasion.
L'auteur fera enfin intervenir un nouveau personnage, Ramis en français (Tadashi) qui fera démarrer l'aventure 78 en animé et nous présentera toute l'histoire vu sous son angle.
Albator reste un personnage mystérieux et impénétrable donc aucune chance qu'il soit celui qui raconte.
Ramis perdra son père, un scientifique qui aura découvert la future invasion sylvidre, et voudra en découdre avec les sylvidres en s'engageant sur l'Arcadia.
Albator, déja rongé, lui montrera qu'il y a une autre voie possible pour respecter la mémoire de son père.
Ramis sera ici un peu placé en fond de décor.

Le terme "Corsaire" accolé à Albator dans sa célèbre chanson de générique "78" ne semblera pas forcément approprié, les corsaires de l'époque révolue des pirates du XVIIIème siècle étaient ceux qui durent se soumettre à la royauté anglaise, se mettre au service du gouvernement sous peine de mort. C'était une forme d'amnistie vue selon la royauté. Ainsi les corsaires se mirent à traquer leurs frères les pirates indociles pour les remettre dans le rang ou les exécuter par le fond de l'eau.
Albator est tout sauf un pirate rangé et à la solde d'un gouvernement terrien abusif.
Il sera une épine dans le pied au service de la justice sociale, un peu comme un "Robin des bois" de l'espace.

La version de l'auteur Jérôme Alquié respectera l'esprit que les lecteurs fans français ont de ce manga, un bon goût d'aventure avec un héros ténébreux, un plaisir du voyage dans la frayernité et la piraterie sur le registre de la Science-Fiction. Les enjeux, les liens entre les personnages seront limpides.
Cette version permettra peut-être à de nouvelles générations de revenir vers la série patrimoniale d'origine, qui aura quand même un peu vieilli, sans passer par nos premières adaptations françaises des années 80 de "Captain Harlock" qui sont aujourd'hui presque des collectors, sans doute trop rétros (pour les fans de l'animé, on avait fait une BD. Amusant, non?).
La colorisation et le papier glacé de la BD "Mémoires de l'Arcadia" rendront un résultat très agréable et séduisant.
À ne pas manquer les nombreuses OAV d'Albator (des animés réalisées spécialement pour la version vidéo et des aventures One-Shot).
Pourquoi hésiter? Embarquez!
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